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Erasmus: la Suisse, c’est les Bermudes!

Non, ce n’est pas une allusion hyperbolique au climat de ce beau pays… Ni même à  l’archipel méconnaissable que nos sommets formeront lorsque le niveau des eaux se sera considérablement élevé, comme l’illustrait déjà  de manière saisissante un stand de l’Expo.02. Mais bien au trou noir statistique que la Suisse représente dans les comparaisons internationales, dont une nouvelle occasion de râler m’est fournie par une double page Focus publiée par Le Monde à  l’occasion des 20 ans du programme européen de mobilité universitaire Erasmus.

On y trouve[1] une splendide carte qui, pour chaque pays du programme, illustre pour l’année 2004/2005 le nombre d’étudiants qui sont allés étudier dans un autre pays européen, respectivement sont venus étudier d’un autre pays européen. Pour le Liechstenstein, c’est 26 sortants et 17 entrants, pour l’Islande 199 sortants, 253 entrants, pour la Turquie, 1142 sortants et 299 entrants. Et la Suisse? On n’en sait rien. Comme d’habitude elle figure le nombril découpé au coeur de l’Europe.

Et pourtant la Suisse est dans Erasmus (comme elle est dans Bologne). J’ai même obtenu les chiffres assez facilement et me fais un plaisir de vous les livrer en exclusivité: c’est 1885 sortants et 2004 entrants. Pas rien, comme on le voit.

Ce n’est pas au Monde que j’en veux: je me doute bien qu’ils n’ont ni écarté sciemment la Suisse de leur tableau, ni recherché et obtenu les chiffres du Liechtenstein et pas ceux de la Suisse. Le problème est plus général: il y a un bureau où des données sont rassemblées et publiées par l’Union européenne, et la Suisse est incapable de faire en sorte que ses chiffres lui parviennent, ou en temps utile. Là  est le scandale.

Corrigé et complété à  22h35.

COMPLEMENT DU 16.11 à  23H24: L’explication nous est fournie par un commentateur ci-dessous, et d’une certaine façon c’est pire que je le pensais: ce n’est pas l’effet d’une simple négligence administrative, mais le résultat des contradictions de la politique européenne en solitaire de la Suisse. Qui participe à  Erasmus parce que c’est son intérêt, mais de manière « silencieuse »: en n’ayant pas voix au chapitre et en prenant à  sa charge tous les frais. Car la Suisse est véritablement dans le quatrième cercle: elle n’est pas membre de l’UE; elle n’est pas membre de l’Espace économique européen (comme le sont le Liechtenstein, l’Islande et la Norvège); et elle n’a pas même l’étrange statut de candidat à  l’adhésion qui permet à  la Turquie, elle, d’être membre de plein droit d‘Erasmus

Notes

[1] C’est un plus de l’édition papier… à  laquelle on a accès en format PDF pour un modeste abonnement de 59 €/an ou 6 €/mois (qui comprend également l’accès à  25 articles des archives payantes par période de 30 jours), ou en fac-similé e-paper plus commode pour 149 €/an.

3 commentaires

  1. Tiouk
    15 novembre 2006

    Là  est le scandale.

    Bof… je trouve que le scandale se trouve dans le système Socrates/ERASMUS… les étudiants cochent une excellente université française et se retrouvent (pour une raison qui leur échappe) … dans une université romande ou en Belgique (francophonie oblige).

    A mon avis, les vrais volontaires (pour une université romande) doivent être au niveau du Liechenstein :o)

  2. 16 novembre 2006

    Tout s’explique…même les scandales les plus honteux 😉 La Suisse ne figure pas dans les statistiques ERASMUS de l’Union Européenne, car la Suisse ne fait pas partie du programme officiel, contrairement à  la Turquie ou au Lichtenstein. Voir ici.

  3. Aldebert Akramov
    16 novembre 2006

    Privatisons l’OFS et cela ira mieux puisque le goût du jour est au neo-lib branchouille et bien-pensant…

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