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Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

Impression de campagnes

Alex Dépraz

Les Suisses romands peuvent observer les effets médiatiques d’une double campagne européenne: celle qui se déroule en Suisse sur l’adhésion de la Confédération aux Accords de Schengen et Dublin (vote le 5 juin) et celle qui enflamme l’Hexagone avant le référendum du 29 mai sur le traité constitutionnnel. A l’approche des scrutins, on peut s’amuser à  faire l’inventaire des similitudes et des différences.

Les choses qui se ressemblent d’abord: l’enjeu européen donne lieu d’un côté et de l’autre du Jura à  une certaine cacophonie politique. Tous les arguments sont bons pour dire oui: Nicolas Sarkozy, qu’on a connu mieux inspiré, estime qu’un « oui » serait préférable pour barrer la route à  la Turquie. En Suisse, Samuel Schmid, Président en exercice de la Confédération, estime qu’un « oui » suisse à  Schengen/Dublin est un bon moyen pour s’opposer à  une adhésion future du pays à  l’UE. Même manoeuvre chez ces deux hommes politiques: ils utilisent les arguments de leurs adversaires pour les renverser à  leur profit. Mais, ce faisant, ils oublient l’enjeu même de la votation: la création d’un espace politique commun pouvant au contraire justifier une adhésion turque si ce pays en accepte les règles du jeu pour l’un et un rapprochement avec la politique en matière de sécurité et d’asile de l’UE dont on voit mal qu’elle ne rapprocherait pas le pays d’une adhésion dans l’autre cas.

Les différences maintenant: la votation suisse paraît beaucoup moins indécise que la française (les sondages indiquent plus de 60% de oui en Suisse). Et surtout, elle est pratiquement déjà  jouée. Comme l’indiquait François dans un billet précédent, les Suisses votent pour la plupart par correspondance plusieurs semaines avant la clôture du scrutin. Même une révélation sur des dysfonctionnements dans le système de Dublin quelques jours avant le 7 juin (par hypothèse) n’aurait sans doute pas un effet déterminant. Il en va tout autrement en France où l’on sent bien qu’un événement quelconque peut faire basculer le scrutin d’un côté ou de l’autre! Si je m’appelais Jean-Pierre, j’aurais sans doute des nuits pénibles!

PS: Et encore une observation. Le fait que les médias soient en Suisse romande en majorité, voire unaniment, favorables à  une ratification des accords de Schengen et Dublin ne donne pas lieu à  la même polémique qu’en France.