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Elections en Ville de Genève et dans les autres communes du canton

Elections du 19-04-2015Petite participation pour petits enjeux

Même au niveau fédéral ou cantonal, les élections sont, en Suisse, traditionnellement moins intéressantes que les scrutins relatifs à des initiatives populaires, des référendums populaires ou des votations obligatoires (ceci expliquant d’ailleurs cela)… Au niveau des 45 communes genevoises, c’est encore pire car le canton, qui est souverain en cette matière et n’est pas bien grand (moins d’un demi-million d’habitants), ne leur laisse pas beaucoup de compétences. On trouve pourtant des candidates et des candidats! Mais la participation au scrutin n’atteint pas 40% du corps électoral (qui comprend les étrangers établis). Voir aussi le site des informations officielles et des résultats.

Plusieurs nouveautés pour ces élections communales, effets de la nouvelle Constitution cantonale entrée en vigueur le 1er juin 2013:

  • la législature, qui était de quatre ans, est portée à cinq ans;
  • on vote dorénavant simultanément pour l’élection au scrutin proportionnel du Conseil municipal et pour le premier tour de l’élection au scrutin majoritaire des membres du Conseil administratif, puis trois semaines plus tard pour le deuxième tour de l’exécutif (auparavant on élisait d’abord le Conseil municipal seul, et s’il y avait un deuxième tour pour le Conseil administratif cela impliquait un troisième scrutin);
  • surtout, les membres du Conseil administratif doivent désormais obtenir une majorité absolue des suffrages pour être élus dès le premier tour, alors qu’auparavant un tiers des voix suffisait (et il n’y avait qu’exceptionnellement un deuxième tour).

Situation initiale

Voici donc la traditionnelle galerie d’affiches1 pour ma commune, la Ville de Genève. Les 80 sièges du Conseil municipal élu il y a quatre ans se répartissaient comme suit:

  • Socialistes: 16 (16)
  • Libéraux-radicaux: 15 (14)
  • Ensemble à gauche: 12 (11)
  • Mouvement citoyen genevois: 11 (9)
  • Verts: 11 (11)
  • UDC: 8 (7)
  • Démocrates-chrétiens: 7 (6)

A la fin de la législature, toutefois, pas moins de six élus n’étaient plus rattachés au groupe qui leur a valu leur élection, tout en s’accrochant à leur siège et à leurs jetons de présence (d’où les chiffres entre parenthèses ci-dessus). Une anomalie narcissique que la prolongation de la législature ne peut qu’encourager.

Si les trois partis de gauche ne conservaient plus qu’une majorité relative (46% des suffrages, 39 sièges) par rapport aux deux partis de la droite traditionnelle (27%) et aux populistes de l’UDC (nationaliste) et du MCG (anti-frontaliers), ils continuaient de dominer l’exécutif de cinq sièges avec un seul élu de droite (remplacé en cours de législature) pour deux socialistes, une Verte et un Ensemble à gauche.

Résultats pour le Conseil municipal et le premier tour du Conseil administratif

Au scrutin proportionnel, l’érosion de la gauche se confirme (42% des suffrages, 37 sièges). Les populistes reculent tout en conservant plus de 20% des suffrages, le MCG hyperlocal et moins facile à épingler sur l’axe gauche-droite prenant l’ascendant sur l’UDC nationaliste. Les nouveaux partis nationaux (PBD, dissidence modérée de l’UDC autour de la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf, et Verts libéraux), ne parviennent pas à percer. Après un long déclin, la droite traditionnelle remonte au-dessus de 30% .

A l’exécutif, la 8e place du sortant d’extrême gauche dans le ballotage général ne doit pas créer d’illusion: elle n’est due qu’à sa candidature sur une liste de son parti uniquement, alors que tant les socialistes et Verts que la droite traditionnelle faisaient liste commune dès le premier tour. L’absence d’élus au premier tour devrait encourager pour le deuxième tour la constitution prudente d’une liste de gauche à quatre, sans espoir pour la droite de faire mieux que confirmer son sortant (qui s’est au moins imposé dans cette primaire avec les libéraux-radicaux).

  1. Merci Martin! []