«Dear Gordon, we both love the Labour Party»
Nous partons dix jours marcher en Sicile. Je ne suivrai donc pas de près les prochains soubresauts de Gordon Brown jusqu’à la chute finale… Les épisodes dramatiques de ces derniers jours vont continuer avec la publication des résultats des élections européennes dimanche, une réunion du groupe parlementaire lundi soir etc. Il est inimaginable que cela traîne encore jusqu’au terme théorique de la législature, début juin 2010!
Je persiste à espérer que les ministres ou les députés parviendront à surmonter la faiblesse et l’anxiété qui les paralyse pour, à la défaite certaine et pitoyable dont les suites seront difficile à gérer, préférer la voie de la clarté et de la contre-offensive: un nouveau leader redonnant son souffle et sa dignité au projet moderne et transformateur des travaillistes et convoquant des élections anticipées à l’automne pour ensuite diriger soit un gouvernement relégitimé soit une opposition pugnace à un gouvernement Cameron.
C’est la voie montrée dans sa lettre de démission, publiée jeudi soir à la clôture du scrutin[1], par un ministre, valeur montante du parti, qui a ainsi refusé une promotion pourtant assurée. Elle n’a pas été suivie à court terme, mais il a le temps: James Purnell a 39 ans.
Le style comme le contenu de la lettre valent la citation in extenso, il me semble:
Dear Gordon,
We both love the Labour Party. I have worked for it for twenty years and you for far longer. We know we owe it everything and it owes us nothing.
I owe it to our Party to say what I believe no matter how hard that may be. I now believe your continued leadership makes a Conservative victory more, not less likely.
That would be disastrous for our country. This moment calls for stronger regulation, an active state, better public services, an open democracy. It calls for a Government that measures itself by how it treats the poorest in society. Those are our values, not David Cameron’s.
We therefore owe it to our country to give it a real choice. We need to show that we are prepared to fight to be a credible Government and have the courage to offer an alternative future.
I am therefore calling on you to stand aside to give our Party a fighting chance of winning. As such I am resigning from Government.
The Party was here long before us, and we want it to be here long after we have gone. We must do the right thing by it.
I am not seeking the leadership, nor acting with anyone else. My actions are my own considered view, nothing more. If the consensus is that you should continue, then I will support the government loyally from the backbenches. But I do believe that this question now needs to be put.
Thank you for giving me the privilege of serving.
Yours,
Rt Hon James Purnell MP
P.S. En raison d’un problème technique, ce billet n’a pu apparaitre en ligne que lundi à 17h30.
Notes
[1] Parlement européen + élections locales partielles, qui ont vu la déroute des travaillistes.
J’ai pris la liberté de citer un extrait de l’un de vos meilleurs billets ! Merci.