Le Conseil des droits de l’homme se prend pour le Conseil de sécurité et/ou le CICR
Avec l’approbation invraisemblable de la Suisse (seule parmi les pays occidentaux), le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a donc tenu à Genève une session spéciale consacrée à Gaza. Et il a décidé d’une manière unilatéralement anti-israélienne, comme on pouvait s’y attendre, l’envoi d’une mission sur place (la Suisse s’est cette fois abstenue comme tous les autres pays occidentaux à l’exception du Canada qui a voté contre).
Je l’avais déjà dit en 2006 et je le répète: cet organe spécialisé de l’ONU entre ainsi directement en conflit de compétence avec le Conseil de sécurité, et ce n’est pas bon pour l’ONU. Et s’il prétend annexer l’interprétation du droit humanitaire, c’est avec le CICR qu’il fait double emploi. Pendant ce temps, les droits de l’homme dans le monde…
COMPLEMENT DU 13.01 à 17h45: Le président du CICR est déjà à Gaza.
et l’article 28 de la déclaration universelle des droits de l’homme ne serait pas suffisant pour justifier ce vote:
Toute personne a droit à ce que règne, sur le plan social et sur le plan international, un ordre tel que les droits et libertés énoncés dans la présente Déclaration puissent y trouver plein effet.
Non ?
@ Antoine: les droits de l’homme c’est comme le développement durable: prendre ces notions au sérieux milite pour une spécialisation rigoureuse, pas une confusion au mieux généreuse (on dit bisounours, apparemment) au pire totalitaire, mais dans le cas précis purement tactique…
je vous rassure je n’ai aucune vision de bisounours du conseil des droits de l’homme. je me demandais juste quel article de la DUDH pouvait justifier leur intervention….
Hum… le problème est que le Conseil de sécurité est animé par d’autres intérêts et rapports de forces. Il se soucie des droits de l’homme au sens large quand c’est l’humeur du moment – mais les viole par ailleurs quand cela arrange ses membres comme c’est le cas avec les régimes de sanctions ciblées (listes « noires ») notamment. Du coup, avoir des contre-pouvoirs même au sein de l’ONU complique et diminue peut-être la cohésion à certains égards, ok, mais peut être salutaire ou utile à d’autres dans ce complexe édifice – notamment de la part d’un organe spécialisé. A cela s’ajoute la non-exécution de certaines résolutions du Conseil de sécurité. Que chacun de ces organes fasse valoir sa position ne me choque ni me gêne trop.