Les vrais drames que peuvent provoquer un test ADN
Loin du théâtre politique parisien, loin aussi de La vie est un long fleuve tranquille, c’est une histoire qui se passe en ce moment à Trebic près de Brno, en République tchèque, et que je lis dans The Daily Telegraph de ce matin (mais qui rebondit aussitôt).
Veronika et Nikola sont toutes deux nées il y a 10 mois. Le père de Nikola, « charrié » par ses amis sur sa fille blonde aux yeux bleus alors que les deux parents ont les yeux bruns et les cheveux noirs, décide de faire un test d’ADN. Comme celui-ci est négatif alors qu’il est bien le père selon sa femme, celle-ci à son tour fait le test qui révèle que c’est à la maternité qu’un échange est intervenu… Les deux familles ont fait connaissance. Tout le monde est en larmes. « je voudrais pouvoir vivre avec les deux », dit l’une des mères.
Prôner l’ignorance? Faire « comme si » une fois qu’on sait (à 10 mois… à 10 ans…)? Faire le test dès la naissance par obsession sécuritaire? Il n’y a ni morale, ni solution simple. Juste la grandeur et la servitude de la condition humaine.
COMPLEMENT de 16h30: Sur la filiation, je me permets de renvoyer aussi à ce précédent billet.
Prôner l’ignorance? Oui. Je pense que les familles sont en grande partie bâties sur le secret et le tabou. Ne dit-on pas que la vérité « éclate »?
C’est aussi, en grande partie, ce vers quoi pousse le droit de la famille français, avec les présomptions légales et les divers délais de prescription. Il faut préserver la paix des familles …