Liberté – Egalité – Mixité
Dans la devise républicaine / révolutionnaire, la fraternité est la notion la plus floue (outre qu’elle est une illustration du monopole masculin de l’époque): elle gagne à être actualisée. Mais parler de mixité donne aussi un contenu moins formel aux revendications d‘égalité ou de parité. En ces temps de candidature de Ségolène Royal à la présidence de la République, de mise en oeuvre laborieuse d’une législation velléitaire et hypocrite sur la parité dans la confection des listes électorales et de luttes telles que le mouvement Ni putes, ni soumises, un petit livre tombe à point: La mixité – Des hommes et des femmes, par Corinne Chaponnière et Martine Chaponnière[1].
Dans le style tout à la fois érudit et enlevé qui sied à la collection Illico, les auteures retracent les aléas de la mixité de l’Ancien Régime à nos jours et dans différents domaines (vie sociale et culturelle, éducation, travail, pouvoir) pour conclure en situant la mixité par rapport à ses voisines: l’égalité, la laïcité, la liberté et la civilité.
Contrairement à une image complaisante, ce ne sont pas les femmes qui civilisent les hommes mais c’est la mixité. Et la notion de mixité (qui ne se limite nullement aux genres masculin et féminin: mariage mixte, ni même à la dualité: mixité sociale) offre une clé permettant de dépasser l’antagonisme entre intégration (neutralisante) et diversité (communautariste).
Notes
[1] Disclosure: ce sont des amies.
Pour un militant comme vous, il aurait été en effet choquant que les femmes civilisent les hommes… Ouf on l’a échappé de peu ! Au fait c’est quoi un mariage mixte ? un mariage tout simplement n’est-ce pas ?
Un mariage mixte unit deux personnes de couleurs ou de religions différentes, selon le contexte…