La France de Saddam
Les 623 pages du « rapport Volcker », du nom de l’ancien chef de la Réserve fédérale américaine chargé par l’ONU d’enquêter sur les manipulations du programme « Pétrole contre nourriture », offrent une lecture accablante pour tous ceux qui placent leur foi dans la transparence et l’efficacité des institutions onusiennes. Elles sont encore plus décevantes pour ceux qui n’ont voulu voir dans l’action de la France, lorsqu’elle a pesé pour un aménagement des sanctions et contre le déclenchement de la guerre d’Irak en 2003, qu’un modèle de diplomatie axé sur une certaine conception de la morale.
Ce blog a été suffisamment critique de la position de la France[1] par rapport à l’intervention en Irak, et des positions du Monde à ce propos, pour ne pas saluer comme il convient l’effort de la justice française et l’éditorial de ce matin. Qui ne sauraient cependant dispenser d’une réflexion véritablement politique: la corruption n’était en réalité ni nécessaire ni suffisante pour expliquer la position française.