Disons-le crûment, comme au café du commerce
Le Dr Kelly est quelqu’un qui aura em…bêté tout le monde : Gouvernement, Service des renseignements et BBC – ce, jusque dans sa mort. Travaillé par ses convictions bahaies pacifistes, il s’est mis dans la tête qu’il devait encore (même rétrospectivement) faire quelque chose pour la paix. Il a donc fait quelques fausses confidences auprès de journalistes de la BBC, dont Gilligan, qui de son côté a sans doute également gonflé ( en anglais « sexed up ») son récit. Résultat : le responsable de la Communication du Gouvernement est mis en cause. Le nom de Kelly est lâché – parce qu’à ce moment-là, on ne voit pas comment s’y prendre autrement. Kelly comparaît devant une Commission parlementaire à qui il ment aussi. Peu auparavant, ses employeurs lui ont fait comprendre que sa retraite risquait d’être moins dorée que celle qu’il était en droit d’attendre. Confronté à cette perspective et à celle de voir ses mensonges étalés au grand jour, le malheureux scientifique, déjà sujet à la dépression, ne voit d’autre issue que le suicide. C’est triste pour lui et sa famille, mais c’est autrement plus fâcheux pour Tony Blair et son Gouvernement, qui n’avait pas besoin de ça.