Faut-il aspirer à la sainteté ?
En proie au remords. Ne voilà-t-il pas qu’hier, je citais cette phrase de Patricia Briel «On ne naît pas sainte, on le devient. C’est le travail de toute une vie » sans évoquer son potentiel d’ambiguïté pour un protestant.
Le tournant pour un Luther redécouvrant Paul aura été de réaliser que la préoccupation de devenir saint était perverse. Plus on s’y efforce, plus on se tourmente, et plus on s’en éloigne. Exactement comme l’enseigne le dicton : « Qui veut faire l’ange fait la bête. » En revanche, dans la perspective de l’amour divin, nous sommes envisagés comme étant déjà (nés) saints. Une perspective qui nous libère. L’analogie la plus parlante est celle du parent (ou du bon enseignant) qui, tout en voyant les défauts de l’enfant (de l’élève), lui dit et lui redira encore : « Tu peux ! ». Alors, sur cette base, on peut effectivement parler du travail de toute une vie. Mais la motivation est autre.