Inversion salutaire des termes du problème
« Ca a commmencé par un coup de foudre le 11 septembre 1989 et ça fait 14 ans que ça dure. »
Le 11 septembre 2003, François, l’apprenti padawan, sortait du placard pour aller au devant de son lectorat. Depuis aujourd’hui (lire d’abord ici puis là), il s’est lancé et a entrepris de nous livrer son témoignage, assorti de réflexions tout en profondeur. Parmi lesquelles la suivante est capitale, et on ne la reprendra jamais assez :
« J’avais mis plus de dix ans à comprendre que je n’avais pas de problème, que je n’étais pas le problème. Si mes parents, et n’importe qui d’autre en l’occurrence, n’acceptaient pas mon homosexualité, c’était leur problème ! Et ce problème avait un nom, l’homophobie. »
Et il y a cette autre réflexion, dont même les gais les plus libérés ne reconnaissent pas assez la pertinence :
Nous vivons dans une société « où sortir du placard ne va jamais de soi. Quand je lis çà et là que nous nous y serions enfermés nous-mêmes, je hurle. Ce qui est révoltant c’est que ce placard est une construction sociale qui nous est imposée et à laquelle nous sommes confrontés en permanence. J’ai dû encore en faire une en public il y a trois jours, quinze ans après ma première sortie ! Et tant qu’il y aura de l’homophobie en ce bas monde, je devrai continuer à casser les portes de ce placard… »
En ce qui me concerne, j’ai beau avoir de temps à autre l’occasion de m’exprimer ouvertement en public en tant que gai, cela n’empêche pas d’être plus souvent que prévu confronté au choix le dire ou ne pas le dire face à telle ou telle personne nouvellement rencontrée. Quand on fait part de cette problématique, on peut s’entendre dire – y compris de la part d’autres gais – « mais cela relève de la vie privée ». D’accord ou pas d’accord ? A suivre.