Trois notes italiennes
— Il y en a moins, mais il en reste… L’an dernier à pareille époque, la floraison des drapeaux défaitistes (cet arc-en-ciel que le pape a habilement détourné de sorte que je n’oserais plus sortir ma bannière gay de peur d’être pris pour une autre) nous avait causé un choc, alors que nous marchions déjà en Italie. « C’est Nüremberg », ironisions-nous jaune; à Londres il n’y en avait quasiment pas.
— Localisme: je ne suis pas sûr que le monde anglo-saxon (ou même francophone) ait donné sa juste part au volet italien de la crise des otages en Irak. De ce que j’ai pu comprendre, quatre agents de sécurité privés ont été enlevés. Le premier a été exécuté d’une balle dans la nuque en s’écriant « Vous allez voir comment meurt un Italien » et en tentant de soulever le capuchon qui l’empêchait de voir ses bourreaux; à Al Jazeera, Al-Jazerra et demie! Selon un sondage, moins de 20% des Italiens approuvent l’idée de lui décerner une médaille à titre posthume, plus de 80% estimant qu’il ne faisait que son travail, ce « mercenaire »… Même l’héroïsme n’est plus le monopole du secteur public.
— Notre troisième séjour à Urbino, la ville magique de Federico de Montefeltro (1422-1482). A la fois grand chef de guerre et archétype de civilisation et de culture, au merveilleux Studiolo. Ca ne nous éloigne pas tant que cela de ce qui se passe en Irak…