Gore et héros
Décidément je préfère la radio: hier c’était le visage réduit à l’état de steak tartare du président fantoche de Tchétchénie, aujourd’hui la décapitation (semble-t-il laborieuse, mais je n’ai pas regardé la vidéo) de Nick Berg, dont le seul crime est d’avoir été un Américain (civil) en Irak… Ceux qui croient de bonne foi qu’il s’agit d’une réaction (comme dirait Micheline Calmy-Rey) aux exactions d’Abu Ghraib feraient bien de se souvenir que le journaliste Daniel Pearl (juif en plus d’être Américain) avait connu le même sort: voir le livre de Bernard-Henri Lévy.
Si j’étais un adversaire de l’intervention, je soupçonnerais les auteurs d’être des agents de la CIA: juste ce qu’il fallait pour rappeler que cette guerre a été déclarée il y a bien longtemps, par l’islamofascisme.
Cette guerre a aussi ses héros. Andrew Sullivan a consacré un article dans le Sunday Times à Pat Tillman, vedette de football américain qui a tout plaqué pour devenir soldat; il est mort à 27 ans en Afghanistan. Et aussi Joe Darby, le soldat qui, lorsqu’il a vu circuler les photos des exactions d’Abu Ghraib, les a portées à la connaissance de sa hiérarchie qui a déclenché la procédure: c’était en janvier dernier, sans attendre le rapport du CICR remis en février, ni que les médias ne s’emparent de l’affaire.