Le mariage selon Léon Blum
Je connaissais l’ouvrage et sa thèse mais ne l’avais jamais lu; en ces temps de mariage gay, Joëlle Kuntz l’a fait et en rend compte dans Le Temps: un délice!
Du Mariage a été publié par Léon Blum en 1907 à l’âge de 35 ans. Deux extraits:
« L’homme et la femme sont d’abord polygames puis, dans l’immense majorité des cas, parvenus à un certain degré de leur développement et de leur âge, on les voit tendre et s’achever vers la monogamie. Les unions précaires et changeantes correspondent au premier état; le mariage est la forme naturelle du second. »
« On choisira librement les formes de la maternité, on en choisira le moment. On choisira l’homme avec qui l’on préfère avoir des enfants, et qui quelquefois ne sera ni l’amant qu’on aura le plus aimé, ni le mari avec qui l’on veut finir sa vie ».
On trouve aujourd’hui des échos de cette pensée libertaire chez un Robert Badinter, qui défend par exemple le doit individuel et sans entrave à l’insémination artificielle.
Pas d’allusion au mariage gay chez Blum, pourtant. Mais comme l’écrit Joëlle Kuntz:
« En 1907, dans un monde mutant et rugissant, Léon Blum proclame le droit au bonheur dans la liberté. Cent ans plus tard, son mariage a gagné des parts de marché et son idée d’‘alliance’ a si bien pénétré qu’elle ne nécessite même plus une différence des sexes mariés. »