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Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

Du châtiment de Sodome à la conjugalité de YHWH

Hier c’était la Pride à Genève, qui ne s’est pas résumée à un défilé, loin s’en faut. Un défilé où excentricités et provocations ont été ramenées à la portion congrue, style romand oblige, et c’est tant mieux.

Parmi les activités annexes, il y a eu le cycle de conférences intitulé « Alerte rose sur la théologie » dont j’ai déjà rapporté quelques perles. La quatrième et dernière conférence a notamment traité de Sodome et Gomorrhe, ainsi que du couple mythique que sont David & Jonathan. Une fois de plus, on a rappelé que dans la Bible, le châtiment de Sodome est la sanction d’une très grave transgression de la loi de l’hospitalité – institution sacrée dans le Proche-Orient ancien qui, plus de 5 siècles avant notre ère, ne connaissait pas le système des hôtels. Les prophètes et Jésus lui-même font référence à Sodome en rapport avec ce crime-là, qui a, c’est indéniable, comporté une tentative d’agression et d’humiliations sexuelles (en l’occurrence, les victimes potentielles sont des anges qui ont revêtu une apparence d’hommes, et qui sont les hôtes sacrés de Lot). On trouve d’ailleurs un récit parallèle de viol (suivi de meurtre) d’étranger (cette fois à l’encontre d’une femme) dans le livre des Juges. Là encore, ce n’est pas la sexualité en tant que telle qui est en cause, mais le viol et la violence.

Quant à David & Jonathan, il serait malhonnête d’affirmer quoi que ce soit de trop précis sur leur vie intime, puisque la Bible n’entre pas en matière. En revanche, on trouve dans leur histoire des parallèles frappants avec des passages du Cantique des cantiques, qui est au départ un hymne à l’amour libre (désexualisé et spiritualisé ultérieurement), où la femme prend l’initiative plus qu’à son tour, et où la sexualité est célébrée pour elle-même et non pas par rapport au mariage. D’autres passages font état d’une relation qui va au-delà de la simple amitié. Une conclusion, c’est que l’Ancien Testament (comme le Nouveau) n’est pas univoque, on y trouve des conceptions très diverses sur la sexualité (et sur bien d’autres choses comme on sait).

Dernière surprise de cette conférence, du moins pour les non-théologiens: on y apprenait que le monothéisme de l’Ancien Testament a été précédé par un plurithéisme, le Dieu YHWH étant un dieu parmi d’autres, un dieu dévolu à Israël, tandis que le dieu suprême, appelé El, état le grand dieu du ciel, père de tous les autres dieux,chaque dieu étant le dieu d’une nation. Mieux: le dieu YHWH avait une parèdre, c’est -à-dire un pendant féminin, qu’on appelait une ashéra. Comme certaine gravures, certaines inscriptions et certains passages semblent l’attester. De quoi rassurer les homophobes pieux?