Un Swissroll RSS

Webmix

Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

La marmotte prédictrice ne ressortissait pas du conte métaphysique

Cette nouvelle me stupéfie car je ne savais pas que le film culte Groundhog Day / Un jour sans fin était basé sur une coutume réelle (marmotte érigée en prédictrice de la durée de l’hiver).

J’ai beau estimer que la théorie de la réincarnation n’est pas soluble dans le christianisme, ce film me fascine et me touche. Le héros (interprété par Bill Murray) a l’éternité pour trouver le comportement parfait à  l’égard des habitants du village (comportement basé sur l’amour envers ses semblables), ce qui lui permettra de sortir de la bulle-singularité d’espace temps dans laquelle il est enfermé (sans qu’on sache jamais comment c’est arrivé). Mais la morale est teintée de cynisme: c’est en connaissant tous les événements qui arrivent aux habitants pendant la journée que le héros est capable d’avoir le bon comportement.

Pour Spinoza et pour Kant, mieux vaut faire le bien pour de mauvaises raisons (intéressées) que de ne pas le faire du tout. On prend au moins de bonnes habitudes. Pour Paul de Tarse, vouloir faire le bien pour s’en prévaloir, pour mériter une récompense ou échapper à  un châtiment est l’essence même du péché.

Dans le monde réel (par rapport à  celui du film), le rapport des gens de Punxsutawney à  leur marmotte n’est pas très éthique. Qu’on exploite le rongeur à  des fins touristiques ne me fait pas problème. Mais que la prédiction soit arrachée au pauvre animal en le tirant de son sommeil: quoi de plus cruel? Comment le sens moral et magique commun peut-il laisser croire que, sur la base d’un tel traitement, la nature va donner des informations sur ses intentions secrètes concernant la poursuite de la saison froide?

4 commentaires

  1. ANICCA
    3 février 2009

    « Mais la morale est teintée de cynisme: c’est en connaissant tous les événements qui arrivent aux habitants pendant la journée que le héros est capable d’avoir le bon comportement. »

    Je ne crois pas me souvenir de ça. Il me semble bien que c ‘est son changement d’attitude face aux évènements qui provoquent le changement. Au début, le héros utilise ses connaissances pour voler ou pour avoir une relation sexuelle. Cette attitude malsaine et les actes qui en découlent ont des conséquences négatives sur les autres et sur lui-même. Désespéré, insatisfait malgré ses vols et sa quête de plaisirs, il va jusqu’à  se suicider. Ce qui ne résout absolument rien puisqu’il renaît à  nouveau dans cet environnement.

    Ce n’est que lorqu’il change d’attitude, qu’il change son regard sur les autres et la façon dont il se relie à  eux qu’il trouve le bonheur. Je ne vois rien de cynique là -dedans, bien au contraire.

    « Chercher le bonheur en dehors de nous, c’est comme attendre le soleil dans une grotte orientée au nord » Adage tibétain.

    Merci pour votre blog de qualité. C’est avec avec un réel intérêt que je suis vos billets.

  2. Guillaume Barry
    3 février 2009

    @ ANICCA: Vos souvenirs me plaisent plus que les miens. On reste néanmoins dans une vision conservatrice et karmique. Les actions bonnes resp. mauvaises ont des conséquences positives resp. mauvaises et on est pas loin de la carotte et du bâton. La révolution chrétienne christo-paulinienne, c’est:

    Le bonheur est déjà  là , mieux: il vous précède — agissez en conséquence. Vous avez, sans rien mériter, déjà  reçu toutes les richesses du ciel; vous êtes riches, comportez-vous comme des riches: vivez et soyez généreux. Il y a aussi une menace de sanction, mais elle se formulerait ainsi: Si vous thésaurisez et ne donnez pas à  votre tour ce que vous avez reçu gratuitement, vous interrompez la chaîne du don qui consiste en cette dynamique.

  3. Guillaume Barry
    3 février 2009

    @ ANICCA: Et bravo pour avoir su de quoi je parlais alors que le lien censé aller à  la Tribune de Genève allait vers spiked qui n’avait rien à  voir!

  4. ANICCA
    3 février 2009

    @ Guillaume. Désolé pour la faute « Il me semble bien que c ‘est son changement d’attitude face aux évènements qui provoquent le changement. » Et je ne parle pas du style…2X « changement » en 2 lignes…tsss.

    Merci d’avoir enrichi cet échange.

    « pas loin de la carotte et du bâton. » dites-vous Je ne crois pas. C’est plutôt de l’ordre des conséquences logiques. Il n’y a rien de conservateur si on se contente d’observer ce qui est et non pas d’extrapoler sur les causes de telle ou telle situation difficile. Quand on agit d’une manière préjudiciable, on récolte très souvent des conséquences qui nous sont préjudiciables. Exemple : le beau film « Valse avec Bachir » où des soldats qui ont commis un certain nombre d’actes négatifs subissent un retour de bâton (psychologique.)

    J’apprécie votre présentation de la révolution christo-paulinienne. Chez les bouddhistes, on parle de la nature de Bouddha qui est présente dans chaque être, quel qu’il soit, quels qu’aient été ses actes. C’est au-delà  du bonheur et de la souffrance (comme la joie parfaite de Saint François d’Assise.)

    Concernant l’idée de richesse telle que vous la formulez, oui, à  condition que celle-ci soit une pauvreté. A première vue, ça paraît paradoxal mais en fait c’est la clef.

    Est vraiment riche non pas la personne qui possède mais celle-ci qui lâche prise, qui accepte sa fragilité, celle qui reconnaît qu’elle ne possède ni sa maison, ni même son corps, que ce sont là  des biens mis à  disposition de manière temporaire.

Les commentaires sont fermés