Quelle gauche quand les caisses sont vides?
La campagne pour l’élection du nouveau leader du Labour arrive à son terme, et il semble qu’elle se jouera entre les frères Miliband: David, l’aîné, ancien proche collaborateur de Blair et ministre des affaires étrangères, ou Ed, le cadet, ancien proche collaborateur de Brown et ministre de l’environnement et du changement climatique. Le résultat sera déterminé par un mode de scrutin complexe puisqu’il agrège plusieurs cercles électoraux (les membres du parti, les parlementaires, les membres des syndicats, tous invités à ranger les six cinq candidats par ordre de préférence), et additionne aux suffrages directs la « préférence » restante sur les bulletins des candidats ayant eu le moins de voix, successivement éliminés jusqu’à ce qu’une majorité absolue se dégage[1].
A vrai dire David n’est pas enthousiasmant: il faut espérer qu’il se bonifiera à l’usage la cas échéant[2].. Mais tout de même le danger pour la gauche de régresser intellectuellement dans sa position « tax and spend » avec Ed, que l’on peut observer aussi bien chez Obama et les Démocrates aux US qu’en Europe continentale ou au Royaume-Uni. Philip Collins (qui fut le speechwriter de Tony Blair à Downing street) décrit bien le problème dans un article du Times (sur abonnement):
The trouble with the Labour leadership race is that it is all so last century. (…) In the discussion so far, the fin de siècle was the time of Labour glory. Those were the heady days of the grand central scheme: the New Deal for the long-term unemployed, taxes on the profits of privatised utilities, the National Childcare Strategy, Sure Start, regional development agencies and five millennium villages (no, me neither). (…) The minimum wage, the working families tax credit, more child benefit and winter fuel payments, free eye tests and the second state pension (formerly Serps). With British troops in Kosovo, even the wars were better.
This list contains a philosophy of how governments change the world. In a strategy devised and administered from the centre by brainy advisers, money is handed down de haut en bas to passive recipients. Under the uninspiring banner of « standards not structures », answerable to a target from the Treasury, the public services are told to sweat their assets a bit harder. It’s a modus operandi with three settings: compulsory, illegal or free. And because it so relies on the central State and its cash, it leaves you with nowhere to go when the money runs out. Do any of the candidates, veterans of No 10, the Treasury and spending departments, know what it means to be left-wing when there is nothing left in the kitty?
I would defend lots of the things on that list. It’s just that, as Mr Blair once said to Gordon Brown in the midst of one of their friendly chats: « You don’t change a country with a minimum wage. » The task now, which is barely mentioned by anyone, is to get better performance from services that are shrinking.
Ce qwue je reprocherais à Ed n’est pas cela: Le gars est de centre-gauche, loin de demander de fortes taxations mais il fait le constat que dans une UK très inégalitaire socialement et territorialement, la redistribution est nécessaire.
Le reproche que je ferais à Ed, le seul mais il est important, c’est de promouvoir cette monstrueuse bêtise qu’est la parité….
« You don’t change a country with a minimum wage. » Et bien si, même si ce smic n’est pas très lourd, c’est un outil important pour lutter contre l’inégalité sociale excessive du type anglo-saxon. Et finalement Blair a préféré a guerre en Irak …