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Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

Bio

La grippe aviaire qui va commencer par faire des ravages économiques chez les éleveurs; le Malawi et sa famine dont on s’émeut peu, sans compter le sida et le reste ( article poignant dans la Tribune de Genève du 20 octobre) et… les soucis de l’agriculture bio. C’est toujours un peu facile de faire remarquer la juxtaposition gênante de certains thèmes dans les médias – et pourtant, c’est la vie. Sur le plan phénoménologique, un individu ou un groupe d’individus n’est pas obligatoirement affecté (en l’occurrence tiré vers le bas) par le malheur des autres. Sur un plan mystique, qui sait? En dehors de la commune appartenance à  tout ce qui a été tiré du non-être, sommes-nous reliés les uns aux autres? Le grand rationaliste Leibniz, voyant les choses en individualiste, a développé ce paradoxe selon lequel chaque individu reflétait la totalité du monde, selon un point de vue différent, sans être affecté extérieurement par le monde. Une autre manière d’appréhender le lien, c’est l’image pré-scientifique du ciel, du ferme firmament, de cette coque, de ce dais, envisagé comme le lieu d’un sourire et d’une bienveillance parentale envers une terre libre et faillible.

La grippe aviaire, le Malawi, l’agriculture bio, trois sujets liés à  la nourriture. Et se nourrir, c’est la vie. Pourquoi évoquer l’agriculture bio? Parce qu’en Suisse, un rapport vient d’établir qu’on ne peut pas mettre en évidence que les produits de l’agriculture biologique seraient meilleurs pour la santé. Le lait bio, en particulier, serait moins sûr. (Cf. vidéo accessible depuis ici) Tollé chez les producteurs concernés. Mais c’est au contraire une nouvelle rassurante et « démocratique »: cela veut dire que la population n’a pas besoin de payer plus cher pour avoir des produits corrects. Déjà  qu’en toute subjectivité mal informée économiquement parlant, le prix des fruits et des légumes beaux-mais-pas-bio me paraît bien assez prohibitif, et de ce fait, mauvais pour ma santé.

Je reconnais cependant, que, quand j’ai envie de me faire plaisir et de sentir un peu de saveur, je suis prêt à  mettre la différence. En effet, si les tomates non bio sont certainement bonnes pour la santé, elles ne sont ni bonnes ni mauvaises pour le palais – elles ne prennent pas ce risque. Pour les yoghourts, c’est le contraire. Je consens au supplément pour ne pas avoir ce supplément de goût provoqué par l’arôme ajouté un peu trop présent.

Le bio apparaît comme un luxe de bien nourris, mais il s’inscrit pourtant dans la logique de progrès de notre société, dans l’idée de faire mieux, d’optimaliser l’utilisation des produits, des additifs, bref une logique qui n’est pas en contradiction avec le libéralisme (si on fait la part de la politique d’encouragement de l’agriculture bio par la Confédération). S’il n’y a pas de magie, comme dans l’homéopathie, il y a un peu de religion – qui ne convainc et ne relie pas forcément tout le monde. Peut mieux faire.

7 commentaires

  1. 21 octobre 2005

    J’ai récemment lu un article sur la famine qui a lieu au Malawi (dont on parle effectivement peu, ainsi que celle qui concerne le Niger). J’ai été complètement chamboulé en lisant que l’espérance de vie là -bas est de … 39 ans. Elle était de 45 ans il y a quelques années, et depuis elle a baissé fortement (6 ans en quelques années, pour un pays entier c’est absolument énorme). 39 ans punaise… Que me resterait-il à  vivre si j’étais né là -bas ?

  2. 21 octobre 2005

    Pikipoki: Ce que cette moyenne reflète, c’est surtout la mortalité infantile, ou éventuellement le SIDA; si vous avez survécu jusqu’à  l’âge adulte, votre espérance de vie est en réalité beaucoup plus élevée. Mais cela ne doit pas nous interpeller moins!

  3. 22 octobre 2005

    Je crois, au sujet du bio, que vous commettez une erreur classique, il est vrai entretenue par le marketing bio: le bio n’est pas bon pour la santé (de ce point vue, il est neutre, ou bon, ou mauvais, cela dépend des cas), en revanche il est bon pour l’environnement. Le bio est aussi neutre en ce qui concerne le goût.

  4. 22 octobre 2005

    En parcourant le rapport d’activité annuel de l’Unicef je découvre un article intéressant sur l’évolution du Sida au Kenya. Il relève que chaque année, environ 140000 adultes et 30000 enfants meurent du sida. La maladie serait pour une très grande part dans la baisse de l’espérance du vie du pays qui est passé de 65 ans à  … 46 ans (!). Si j’en crois ces chiffres, et que la corrélation sida/espérance de vie est aussi forte que ce qui est suggéré (ce qui doit effectivement être le cas) alors on peut penser que l’écart d’espérance de vie entre adultes et enfants (même s’il existe nécessairement, de façon mécanique si je puis dire) n’est peut-être pas si grand.

  5. 23 octobre 2005

    Philippe(s): ah oui, en effet! Merci de la précision.

  6. 23 octobre 2005

    Neutralité du bio quant au goût ou pas, il n’empêche: autant je savoure le génie chimique à  qui le soda d’Atlanta doit l’existence, ainsi d’ailleurs que ses concurrents moins chers, autant je suis prêt à  débourser quelques centimes de plus pour n’importe quelle préparation à  la banane qui sera dépourvue d’un arôme homonyme toujours en excès.

  7. 24 octobre 2005

    Je crois surtout au potentiel économique du bio. Porposer sain, ça rapporte un max… Selon la Migros « D’ici 2010, un chiffre d’affaires de 2,5 milliards de francs est escompté avec ce type de produits » Ca vaut le coup, pour un pyas riche… On a les problèmes qu’on peut!!

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