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La Suisse a aussi son affaire Danone

Morat tremble pour Saia-Burgess, son fleuron industriel. L’inquiétude règne depuis qu’un géant japonais tente de mettre la main sur l’entreprise de composants électroniques…

Depuis un mois, le chef-lieu du district du Lac <note du blogueur: il s’agit bien de Morat, charmante petite ville historique, au bord du lac du même nom, dans le canton de Fribourg> tremble pour Saia-Burgess, entreprise de composants électroniques destinés à  l’industrie automobile, qui emploie 600 personnes. L’annonce par le groupe japonais Sumida, le 1er juillet, de son offre publique de rachat de l’entreprise moratoise a déclenché un véritable séisme dans la région, où la situation de Saia-Burgess cotée en Bourse depuis 1998, est au beau fixe…

C’est ainsi que commençait cet article du Matin du 30 juillet 2005. A noter que, comme pour Danone, le nom Saia-Burgess est bien de chez nous – cf le minirésumé historique du Matin. Sauf que jusqu’à  cette histoire, je n’en connaissais pas l’existence, comme la plupart des Suisses j’imagine, donc il n’a pas du tout le même charge symbolique et effective que la marque d’origine catalane.

Entre-temps, Saia-Burgess a lancé des appels à  ses actionnaires par voie d’annonces dans la presse et a créé un site exprès pour eux à  cet occasion. Parmi les arguments pour ne pas vendre ses actions, il y a celui de la différence culturelle:

5. Cultural differences draw the distinction The attitude of Sumida to date has been inconsistent. On the one side we read about jovial statements by the CEO in the Swiss media whilst on the other we have the determined attack on the company in the form of a hostile takeover bid. Although we have communicated our basic willingness to enter into talks, none have yet taken place with Sumida in order to clarify outstanding questions. Over recent years Saia-Burgess has successfully acquired around a dozen larger and smaller companies. Always on a friendly basis, always after detailed discussions and always in agreement with the corresponding management. We have learned that within a new geographic and, in particular, cultural environment you must take a cautious and thoughtful approach if you want to achieve success. We do not see this willingness on the part of Sumida, who seem to be intent on acting in a unilateral way. Extrait de lettre aux actionnaires du 2 août 2005, texte intégral ici.

Dans les annonces, il a été fait appel au patriotisme des actionaires. Il s’agissait de tirer parti de la proximité de la fête nationale suisse (1er août).

Depuis, Sumida a aussi communiqué par voie de presse, mais c’était pour lancer très formellement son OPA.

Enfin, on a bien sûr aussi été frapper à  la porte des politiques. Un député a ainsi demandé au Gouvernement cantonal fribourgeois d’acquérir des actions de Saia-Burgess. Dans le Matin d’aujourd’hui, un membre de l’Exécutif fribourgeois expliquait pourquoi L’Etat n’investit pas dans le privé (ou, le cas échéant, à  quelles conditions). On attend encore la réponse du Gouvernement dans son ensemble (pas avant le 17 août).

Gageons que l’Etat laissera Sumida déjeuner en paix.