Election du Grand Conseil à Genève le 11 octobre
Eh oui, 15 jours après le précédent scrutin on vote à nouveau à Genève. Cette fois pour élire le parlement cantonal, comme tous les 4 ans; conformément à la tradition les affiches sont en ligne (merci à l’ami Martin pour les photos), je tente même le diaporama incorporé offert par Google Picasa. Et le mois prochain il y a à la fois l’élection des sept membres du gouvernement genevois et une votation!
Tous semble indiquer que, de ces différents scrutins, c’est l’élection du Grand Conseil qui retient le moins l’intérêt: à deux jours de la clôture, la participation se traîne à un peu plus de 30%. Les votations, l’élection du Conseil d’Etat, c’est plus marrant et plus concret. Et la notion de majorité parlementaire est très relative dans un régime caractérisé par la représentation proportionnelle et tempéré par la démocratie directe qui permet de défaire le travail des députés ou de leur imposer ce qu’ils ne veulent pas adopter.
Vue de loin, la vie politique genevoise présente une symétrie satisfaisante pour l’esprit: il y a une gauche de gouvernement (le PS et les Verts) et une droite de gouverment (les libéraux, les radicaux — ils peinent à fusionner en un parti libéral-radical, comme c’est déjà le cas sur le plan fédéral — et les démocrates-chrétiens); et il y a une droite d’opposition composée de deux partis qui se concurrencent durement (l’UDC et ce « Mouvement Citoyen Genevois » populiste, qui récuse comme il se doit l’étiquette de droite) et une gauche d’opposition (parti du travail rassemblant les ex-communistes et les ex-gauchistes et toujours trotskystes, pour la gauche de la gauche, et un pendant de gauche du MCG, la liste des corporatismes clientélaires: « Défense des aà¬nés, des locataires, de l’emploi et du social »).
Le seul élément qui amène un peu de suspense est l’existence d’un quorum: les 100 députés sont élus au scrutin proportionnel de liste mais il faut obtenir 7% des suffrages pour se voir attribuer des sièges. Il y a 4 ans, la gauche d’opposition s’était suicidée dans la division: une liste avec 6,9%, une autre avec 6,7%, et un trouble-fête folklorique avec 1,2%. Le trouble-fête est rentré dans le rang, mais la division subsiste (même si les cartes sont brassées différemment): suspense, suspense! Autres questions: le PDC ou le parti radical peuvent-ils être victimes d’un accident de parcours? Et quel sera le score dans la droite populiste, où l’UDC a reculé plusieurs cases sur le chemin de la respectabilité et du rapprochement de la droite gouvernementale en voulant ravir au MCG le trophée du parti le plus anti-frontaliers (non par l’affiche, mais par une simple annonce texte dans le quotidien local évoquant la « racaille d’Annemasse » qui a mis le feu aux poudres).
Sur les affiches, bof… Il me semble que les Verts s’en sortent le mieux dans la déclinaison de leur identité (stratégie également adoptée par les radicaux). Mon cher parti fait le pire tant dans le graphisme que dans la langue de bois tautologique; les libéraux, eux, trouvent moyen de tendre un miroir positif tant à leurs troupes qu’à ceux qui ne seraient pas déjà convaincus.
A dimanche donc pour les résultats!