Assemblée du Grand Londres: paradoxale progression travailliste, un élu d’extrême-droite remplace deux anti-européens
On trouve ce matin, présenté de manière éclatée et sans les détails permettant de vérifier l’application correcte de la méthode d’Hondt en vigueur, le résultat lié non au bulletin relatif à l’élection du maire, non au bulletin relatif à la désignation de l’élu de la circonscription, mais au bulletin relatif à la répartition proportionnelle des 25 sièges de l’Assemblée du Grand Londres. Comme pour l’Europe (et à vrai dire l’idée même de représentation proportionnelle est probablement la quintessence de la civilisation politique portée par l’Europe continentale, pour le meilleur et pour le pire), les Anglais ne comprennent décidément pas de quoi il s’agit, s’en font une idée extraordinairement compliquée défiant tout sens commun, à partir de laquelle le préjugé ne peut que se renforcer…
Il y a eu 2’412’607 bulletins exprimés valables. Cinq partis se partagent les 25 sièges comme suit (entre parenthèses, le pourcentage obtenu il y a 4 ans pour les listes présentes aux deux élections):
- Conservateurs: 835’535 bulletins, soit 34,05% (27,84%) représentant 11 sièges (dont 8 élus de circonscriptions)
- Travaillistes: 665’443 bulletins, soit 27,12% (24,43%) représentant 8 sièges (dont 6 élus de circonscriptions)
- Libéraux démocrates: 275’272 bulletins, soit 11,22% (16,50%) représentant 2 sièges
- Green Party: 203’465 bulletins, soit 8,29% (8,37%) représentant 2 sièges
- British National Party: 130’714 bulletins, soit 5,33% (4,71%) représentant 1 siège
Neuf listes n’obtiennent aucun siège, totalisant 302’178 bulletins soit 13,99%. A relever:
- Respect (George Galloway): 59’721 bulletins, soit 2,43% (4,57%)
- UK Independance Party: 46’617 bulletins, soit 1,90% (8,18%) et perd ses deux sièges dans l’Assemblée sortante
Au total, comme l’a dit Boris, cette élection a été excellente pour la vie politique. Les populistes n’occupent plus qu’un seul siège au lieu de deux, acquis toutefois par le BNP qui franchit ici un seuil important par rapport à l’ostracisme discipliné que le système politique britannique lui applique; il reste cependant complètement inapte à avoir un élu au parlement. Et les deux partis de gouvernement en sortent renforcés (aux frais des libéraux démocrates, des verts et sans doute des anti-européens de l’UKIP).