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Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

Anonymat, voisinage et incompréhension

Très belle histoire racontée par Anna Lietti dans Le Temps de ce matin (fichier PDF: inexplicablement, le site du journal, qui ne permet un accès libre qu’à  une maigre sélection des articles du jour, donne aujourd’hui les trois autres articles de la rubrique « Société » mais pas celui-ci!): celle du film réalisé par et pour les habitants d’un grand ensemble de l’agglomération lausannoise, à  partir de la question toute simple de savoir si et comment les locataires de toutes nationalités se disent « Bonjour! ».

Alors, finalement, le «bonjour», c’est culturel ou personnel? Le film ne tranche pas. «C’est les deux, bien sûr!» résume l’un des reporters amateurs, Chantal Ebongué, impressionnée, tout de même, par l’importance du premier facteur. Moitié suisse moitié israélienne, mariée à  un Camerounais, cette habitante des Boveresses n’est pourtant pas une novice en matière de différences de codes: «Je ne croyais pas que c’était à  ce point! Par exemple, chez nous, les enfants apprennent à  regarder les gens dans les yeux quand ils leur parlent. Quand vous réalisez que ce regard est considéré, dans un autre contexte, comme un manque de respect, vous mesurez les malentendus qui peuvent surgir!»

Un autre échange a marqué Chantal Ebongué. «Un monsieur irakien souffrait de voir sa femme tisser des liens au tea-room du coin sans parvenir à  faire de même, raconte-t-elle. Ses voisins, eux, disaient: on l’a invité plusieurs fois, il n’est jamais venu. Finalement, nous nous sommes rendu compte que dans son code à  lui, ce qui comptait, c’était que les gens viennent chez lui. Beaucoup d’hommes sont comme lui: plus isolés que les femmes, mais ne sachant pas comment entrer en contact.» L’épisode ne figure pas dans le reportage, le monsieur n’ayant pas voulu être filmé. Mais le tournage a dénoué la situation: «Ses voisins ont décidé d’aller sonner chez lui pour s’inviter», raconte la reporter d’un jour.

La promotion du film, destiné à  la télé locale et disponible en DVD, devrait être assurée: voilà  au moins quelque chose à  quoi les émeutes françaises auront été utile…