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One Love, one World

Affiche Respect-attitude

Le reggae man Buju Banton se produira ce soir à  Berne et demain soir à  Lausanne. Il s’était distingué il y a 12 ans par une chanson homophobe qui est un véritable appel au meurtre et qui semble avoir été un tube. Il a aussi été soupçonné de complicité de meurtre d’un gai en Jamaïque, mais a été blanchi. Il y a deux ans, il a signé une déclaration où il se distanciait (partiellement) de la chanson ignoble, laissant entendre que c’était une erreur de jeunesse, il renonçait à  tout discours homophobe, et s’engageait pour les libertés individuelles. A Berne, il y a tout un milieu politisé (et pas que des gais) qui a annoncé des actions de protestation et d’empêchement de la tenue du concert, qui a d’abord été annulé, puis (géographiquement) déplacé. En effet, une partie du mouvement de protestation venait du lieu prévu initialement pour le concert, qui est un haut-lieu de la culture alternative.

Entre-temps, les représentants de Reggae.ch ont contacté Pink Cross, l’Organisation suisse des gais, qui, devant leur volonté manifeste d’ouverture et leur souci du dialogue, a décidé de miser sur le dialogue, précisément, et sur l’information plutôt que la contestation. En effet, Reggae.ch a amorcé une réflexion sur l’homophobie dans le milieu reggae, dans le but de la combattre. Le sujet est abordé sur leur site, des débats ont été organisés autour du concert de Berne, où il y aura un stand d’information et distribution d’un flyer commun au monde gai et à  celui du reggae!

A Lausanne, c’est assez ironique, le club qui a invité le musicien est un partenaire de la Pride qui va avoir lieu dans deux semaines. Mais l’organisateur local s’est aussi déclaré prêt à  distribuer des flyers et à  mettre des affiches à  l’entrée.

L’avenir montrera si cette option – originale – à  moyen terme était la bonne, du point de vue des gais. Pink Cross a pris le risque de donner l’impression de vouloir réhabiliter Buju Banton, ce dont l’organisation se défend expressément. Mais le fait de contribuer au début d’un travail d’information mené par des représentants du milieu du reggae en Suisse semblait plus porteuse. Cela n’empêchera probablement pas des manifestations de milieux assez radicaux autour du concert à  Berne (qui connaît sa « promenade anti-fasciste » mensuelle).

Le communiqué de presse des organisations gaies et lesbiennes suisses est téléchargeable sur le site de Pink Cross, en cliquant sur le bouton Respect Attitude.

Un commentaire

  1. Entièrement d’accord avec l’approche (il est d’ailleurs encourageant de voir qu’après les campagnes de protestations qu’ils ont essuyées un peu partout, les intéressés eux-mêmes sont suffisamment culpabilisés pour se distancer activement de l’homophobie au point d’entrer en contact avec les organisations gaies). J’en ai quand même un peu à  la phrase sur l’affiche:

    La culture musicale jamaïcaine condamne l’intolérance et la discrimination

    Pas de « désormais »… Ca fait un peu discours bien pensant « tout le monde il est beau tout le monde il est gentil », il n’y a pas de méchants, seulement des égarés; ou méthode Coué (on aimerait bien que…); voire carrément Novlangue.

    La culture musicale jamaïcaine est pourrie par le machisme et la violence… C’est certes la réputation qu’elle a et l’impression qu’elle peut donner à  une écoute superficielle, mais si l’on a fait une thèse d’ethno-musicologie on discerne qu’en réalité c’est tout le contraire!

    Mais bon, si eux-mêmes le disent… Acceptons-en l’augure!

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