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Constitution irakienne

Le projet de nouvelle Constitution irakienne a donc été finalisé, il sera soumis à  référendum le 15 octobre, et il contient des choses (via Arthur Chrenkoff) intéressantes (via Ludovic Monnerat). A noter ces usages authentiquement démocratiques (c’est-à -dire ne s’arrêtant pas à  une seule lecture formelle) consistant pour les élus à  débattre et rechercher d’ultimes compromis avec les partis sunnites qui avaient pourtant tenté de saboter le processus démocratique en boycottant l’élection; mais cela ne paraît pas satisfaire les médias bien-pensants pour qui il fallait apparemment tout leur céder (et qui n’envisagent pas qu’il puisse y avoir des sunnites qui approuvent le projet et des chiites qui le rejettent)… Un autre signe de démocratie réelle est le fait que la Constitution ne sera pas approuvée par une simple majorité du peuple; elle sera effectivement refusée malgré une telle approbation s’il se trouve une majorité des deux-tiers pour la rejeter dans au moins trois des 18 gouvernorats qui divisent le pays (art. 61 de la Loi fondamentale transitoire). Et, contrairement au Traité constitutionnel européen, le refus n’est pas impensable: le dispositif prévoit de nouvelles élections et un second projet…

C’est dire que cela me fait bien rire quand on vient nous dire que les pays arabes seraient inquiets pour l’unité nationale irakienne… Ce qui les inquiète, c’est bien cette nouvelle démonstration du fonctionnement de la démocratie au coeur du Proche-Orient et dans un pays qui n’est pas Israël, comme cela a déjà  été le cas avec les élections du 30 janvier dernier.

COMPLEMENT DU 30.08 à  18H45: Paxatagore, qui commente ci-dessous, a un billet, et le texte intégral (en anglais).

3 commentaires

  1. 30 août 2005

    J’appuie tout à  fait cette analyse. L’unité nationale irakienne est évidemment un soucis pour ses voisins, qui préfèrent certainement un Irak bien organisé à  un magma infâme de petites chefferies qui causeraient forcèment des troubles à  leurs frontières.

    Mais il est indéniable qu’un Irak démocratique aurait de grandes perspectives : c’est un pays qui a de grandes réserves de pétroles, donc de l’argent, dont la population est plus éduquée que la moyenne des pays arabes. Je ne sais plus où, sans doute dans Le Monde, j’ai lu que l’ONU était plutôt impressionnée par la capacité de l’administration irakienne à  recevoir l’aide internationale efficacement, comparé, par exemple, à  ce qu’on ne peut probablement même pas appeler « administration afghane ». Il y a certainement des détournements, mais il semble qu’il y ait aussi des fonctionnaires efficaces, des ingénieurs, etc… bref, de quoi faire redémarrer un pays. Si le nouvel eldorado arabe est un Irak démocratique, ça sera douloureux pour ses voisins.

  2. Pierre Berger
    30 août 2005

    un blog poignant d’un veteran d’Irak : http://ftssoldier.blogspot.com/

  3. Pierre: A lire peut-être avec d’autres: Jason de Just Another Soldier ou Kevin de Boots on the Ground p.ex.

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