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Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

Syrie 2013, Irak 2003

Assad a-t-il eu raison de parier sur l’inertie de la communauté internationale?

La semaine avait commencé comme un remake du grand débat de fin 2002-début 2003 sur le non-respect par le régime de Saddam Hussein de ses obligations internationales.

Elle s’achève dans la farce voire le vaudeville, avec l’humiliation de David Cameron1 incapable hier soir d’obtenir le vote qu’il attendait de la Chambre des Communes (sans démissionner pour autant2!), Hollande3 prenant exemple sur Mitterrand4 plutôt que sur Chirac pour confirmer que la France n’entend pas, elle, demeurer inerte et agira avec les Etats-Unis face au crime contre l’humanité dont le régime Assad est responsable5, et tant d’autres jouant à fronts renversés, d’Obama le belliqueux prix Nobel de la paix aux libéraux-démocrates britanniques récitant l’évangile busho-blairiste de l’internationalisme solidaire pour que force reste au droit6.

Pour la mise en contexte, on peut lire la riche analyse de Tony Blair, publiée dans le Times et le Scotsman7. Pour la manière de poser le débat sur les mérites et la légalité d’une intervention en Syrie, Norman Geras énonce avec clarté les trois éléments à considérer: 1) Le droit international permet-il d’intervenir militairement? Un feu vert du Conseil de sécurité est-il obligatoire? 2) L’intervention se justifie-t-elle sous l’angle de la responsabilité de protéger (Responsability to Protect, R2P en anglais), et en respecte-t-elle les conditions? 3) Ou constitue-t-elle une opération de représaille justifiée en droit international?

Sur le plan plus strictement britannique, si la crédibilité de Cameron comme premier ministre ne sort par grandie, celle d’Ed Miliband comme futur premier ministre non plus8, ce qui conduit un chroniqueur travailliste de toujours comme Dan Hodge à la regrettable décision de démissionner (lire aussi ses précédents billets).

  1. Qui rejaillit aussi sur la crédibilité internationale du Royaume-Uni. []
  2. Le débat parlementaire de 2003 avait une autre tenue, l’autorité et la maîtrise du premier ministre Tony Blair étaient indiscutables mais celui-ci était aussi préparé à démissionner sur le champ s’il était battu. []
  3. Qui peut, lui, se dispenser de solliciter un vote du Parlement, même si celui-ci serait à n’en pas douter positif. []
  4. Face à l’annexion du Koweit par Saddam Hussein. []
  5. Quoi qu’en pensent les conspirationnistes. []
  6. Et s’épuisant à justifier pourquoi l’intervention de 2003 en Irak aurait été « illégale » alors que celle de 2013 en Syrie serait, elle, parfaite. []
  7. Via John Rentoul. []
  8. Après avoir voté contre la motion malgré l’acceptation par le gouvernement de chacune des conditions qu’il mettait lorsqu’il prétendait qu’il partageait l’indignation à l’égard de la situation en Syrie. []