Planche à roulettes blasphématoire
La Suisse romande va-t-elle avoir son affaire des caricatures? C’est ce que laisse redouter cet article du Matin.[1] Cette fois, le support n’est pas une planche à dessin mais une planche à roulettes; le sujet représenté est le fondateur de la religion chrétienne et ses apôtres; leur défenseur est un jeune UDC valaisan. C’est piquant, dans la mesure où au niveau du Parti faîtier, on a dit, à propos de l’affaire des caricatures, que « la liberté d’expression n’a pas de limites ». C’est piquant, dans la mesure où ce parti se veut intraitable avec l’Islam (et annonce qu’une initiative contre la construction de minarets est prête à être lancée, [2]etc.). Mais ce n’est pas la première fois que des jeunesses des partis incarnent foi, fougue (et fanatisme?), quitte à se mettre en contradiction avec leurs aînés qui les envient.
Adoptons une position centrale: cette planche à roulette de fait de mal à personne (par ailleurs, udc et droite religieuse, eux non plus, ne se privent jamais de faire connaitre leurs avis concernant les « modes de vie » qu’ils combattent – c’est le cas typiquement chez les jeunes politiques, justement, sans parler de l’attitude des politiques udc lorsqu’ils prennent publiquement position), et ne devrait en conséquence pas être interdite. C’est un peu utilitariste, mais pour ce genre de sujet, l’utilitarisme convient assez bien.
Par contre, avoir créé cette planche n’est pas spécialement malin pour autant.