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Blair l’Américain ET l’Européen

Les médias font comme si le discours de politique internationale prononcé par Tony Blair lundi soir amorçait un tournant « réaliste » après la défaite républicaine aux élections parlementaires américaines, largement imputée à  la politique irakienne du président Bush. En réalité, il n’y a rien de nouveau, ce sont les mêmes thèmes, passionnément mis en avant et adaptés au gré de l’actualité, depuis le discours de Chicago en… 1999.

Dans ces « encore » survenant après la tournée d’adieux, Blair parvient pourtant à  régler leur compte aussi bien à  l’anti-américanisme qu’à  l’euroscepticisme. Il rappelle tout d’abord que sans l’Amérique il n’y aurait simplement pas eu d’intervention au Kosovo:

Take any problem Britain wants solving: global terrorism – (assuming you don’t believe that but for George Bush it wouldn’t exist); climate change; Israel/Palestine; Iran and North Korea’s nuclear programme; world trade; Africa in general, right now Sudan in particular; global poverty. We may agree or disagree with the US position on some or all of these issues. But none of these vital British concerns can be addressed, let alone solved, without America. Without America, Kosovo could not have been attempted. Without Kosovo, Milosevic might still be running Serbia; and the Balkans rather than stabilising with a potential future in Europe, would have remained the destabilising force it was for most of the 20th Century. We need America. That is a fact.
(…)
Most bizarrely, there is a significant section of British opinion today that wants us both distant from America and from the EU. Some Prime Ministers, when they actually have to deal with what can be a maddening process in Europe, become disillusioned with the whole thing. Not me. I can’t see a single good reason for Britain not being at the centre of Europe and every good reason why it should be. Europe gives us weight and strength. In fact, in my view, Europe should be far more confident about its potential. Provided it eschews grand institutional visions and concentrates on grand practical visions – for prosperity, in energy, fighting crime, in developing defence capability – it has a huge, even exciting future. Enlargement has been remarkable. And on all these issues Britain has been in a clear leadership position. We should rejoice in it.

Et puisqu’il est beaucoup question de réévaluer la stratégie suivie par la communauté internationale en Afghanistan et en Irak, je signale aussi un article qui développe un argument particulièrement évident pour des esprits de gauche, attachés à  la spécificité de l’action publique: une campagne militaire ne se gère par comme un business, au coût marginal… (Via Instapundit qui a d’autres liens et commentaires intéressants à  ce propos).

2 commentaires

  1. 15 novembre 2006

    François, il faut se rendre à  l’évidence, nous sommes vraiment le dernier carré ! Et d’ailleurs, peut-être faut-il accepter la loi du nombre et accepter l’idée que Blair n’est qu’un pantin aux mains des néocons, que le redressement économique de la Grande-Bretagne n’est qu’une immense mystification (le taux de chômage y serait deux fois supérieur à  celui de la France) et que le monde découvrira bientôt en Laurent Fabius l’homme d’Etat dont le siècle a besoin.

    Ceci posé, et ça ne va pas faire du bien à  ma réputation, je suis assez d’accord avec Condoleeza Rice lorsqu’elle met un bémol à  ce sentiment d’une centralité de la question israélo-palestinienne dans les affaires moyen-orientales et particulièrement dans la situation irakienne, sentiment évoqué par Blair lui-même.

  2. 16 novembre 2006

    De l’art des médias de réduire des dossiers complexes à  des causalités simples et de créer des divergences qui n’existent pas: Blair n’a pas dit qu’il existe un « link between the lack of progress in the Israeli-Palestinian conflict and the unrest in Iraq », et Condi a bien raison d’envoyer paître ceux qui le suggèrent; il a, au contraire, souligné qu’il faut répondre à  l’ennemi non seulement en Irak, mais aussi en dehors (en commençant pas la Palestine).

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