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Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

Les Anglais: Cresson avait-elle raison?

Lorsqu’elle était premier ministre de Mitterrand, Edith Cresson s’était plainte aussi bien des Japonais (ces fourmis) que des hommes britanniques (à  moitié homos). La campagne en vue de l’élection du nouveau leader du parti libéral tend à  lui donner raison sur ce dernier point.

Il y a d’abord eu le retrait soudain d’un des jeunes loups modernisateurs, Mark Oaten, invoquant un soutien insuffisant alors que la compétition venait à  peine de commencer. Le lendemain le News of the World sortait le témoignage détaillé d’un prostitué dont Oaten avait utilisé les services à  plusieurs reprises, de telle sorte qu’il avait fini par reconnaître ce parlementaire que l’on voit parfois à  la télévision. L’ennui c’est que le candidat avait choisi d’annoncer son ambition de succéder à  Charles Kennedy depuis son domicile, entouré de sa femme et de ses enfants…

Simon Hughes ne s’est pas encore retiré, mais il paraît aujourd’hui en difficulté. Après Avant même le retrait de Oaten, deux journalistes du Daily Telegraph avaient carrément posé la question à  ce fringant célibataire dans la cinquantaine: « Etes-vous gay? ». Il avait répondu:

Il se trouve que je ne le suis pas, mais j’ose espérer que cela ne changerait rien si je l’étais.

Ca vous a un petit côté voltairien de bon aloi pour un libéral britannique, mais c’était trop étroitement clintonien pour être honnête: cette réponse a indigné des supporters de Hughes moins versés en rhétorique et qui connaissent ses relations avec des hommes. Il est maintenant sur la défensive, expliquant qu’il a des relations aussi bien avec des hommes qu’avec des femmes, qu’il aurait pu se marier (avec une femme) mais que cela ne s’est pas trouvé… Bref, s’il n’est pas gay, il n’est pas hétéro (pur sucre) non plus: il est bisexuel, et a raté l’occasion de le proclamer fièrement en réponse au journaliste (même si c’était aussi dangereux car il y a des gays comme des hétéros que cette notion désécurise).

Au demeurant Hughes ne mérite aucune indulgence car il a a un autre cadavre dans son placard: il avait conquis son siège en 1983 lors d’une élection partielle au détriment du parti travailliste représenté par Peter Tatchell qui fit l’objet d’une campagne homophobe.

Comme on le sait au moins depuis le rapport Kinsey, les choses ne sont binaires ni pour les cowboys, ni pour les politiciens: s’il y a des hétéros et des homos de stricte obédience, pour qui la vie est plus simple, il y a aussi des hommes qui sont bisexuels, à  des degrés et selon des modalités variables; et je distinguerais encore les hétéros qui occasionnellement ont une activité sexuelle avec d’autres hommes, et les homos qui occasionnellement ont une activité sexuelle avec des femmes… Même chose pour les femmes, évidemment.