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Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

Deux tours en un

Je connais l’élection majoritaire à deux tours surtout par le cas français: la présidentielle, où s’affrontent 15 jours plus tard les deux candidats arrivés en tête du premier tour si personne n’a réuni plus de 50% des voix, et l’élection par circonscription des députés à l’Assemblée nationale (où les conditions d’accès aux deuxième tour sont plus larges et peuvent donc impliquer plus de deux personnes, avec les effets de bascule que cela suppose.

Il y a 4 ans, lorsque l’événement s’est produit pour la première fois, j’avais renoncé à comprendre ce qui me semblait l’extrême complexité d’un système qui, croyais-je, prétendait élire une seule personne, le maire de Londres, au scrutin proportionnel! Vu de près (on vote le 10 juin), la chose est plus simple, mais tout de même originale: c’est un système de majoritaire à deux tours, mais à jouer de manière hypothétique car tout se fait sur le même bulletin.

Celui-ci comporte la liste de tous les candidats (il y en a 12) avec deux colonnes dans lesquelles il faut marquer une croix: la première préférence et la seconde préférence (facultative, mais obligatoirement différente de la première). Si personne n’est élu en recueillant plus de 50% de « premières préférences », on ajoute aux suffrages des deux candidats arrivés en tête les « secondes préférences » qu’ils ont recueillies parmi les électeurs des candidats éliminés pour proclamer élu celui qui réunit le total le plus élevé.

Tactiquement, c’est un peu plus cérébral que le système de l’élection présidentielle française, où l’on sait vraiment qui sont les deux candidats qui restent: Chirac / Le Pen et pas Chirac / Jospin. Mais c’est en tout cas moins dramatique: Le Pen n’aurait certes arithmétiquement pas pu avoir au total un pourcentage de voix inférieur à son résultat du premier tour (comme cela s’est trouvé), mais Chirac n’aurait pas fait une élection de maréchal en trompe-l’oeil: il aurait seulement ajouté à ses quelque 20% des voix les « secondes préférences » glânées sur des bulletins pour Bayrou, Madelin, Mégret, Lepage, principalement.

Ou ce système aurait-il même permis à Jospin d’arriver parmi les deux premiers? Car il me semble qu’il souligne davantage pour l’électeur le but final: choisir l’élu. Ceux qui ont simplement voulu se faire plaisir (ou donner une tape d’encouragement) en votant pour Mamère ou le mignon Besancenot pouvaient le faire par leur seconde préférence…