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Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

Retour de vacances pour (ré)apprendre que le plaisir est lié à la foi

Pendant 6 jours, votre serviteur et son compagnon de vie ont marché sur le Dingle Way, qui fait le tour de la péninsule extrême-occidentale du Dingle dans le sud de l’Irlande. Pour renouer en douceur avec l’urbanité, nous avons fait une dernière étape à Cork, ville improbable dans le meilleur sens du terme. Pour ne citer que ces seuls exemples: deux églises majeures se partagent la colline où subsiste la vieille ville, la catholique et la protestante (= Church of Ireland qui correspond à l’anglicanisme épiscopalien). La première est un mariage de vieilles pierres et d’interprétation contemporaine de la foi chrétienne réussi au point d’en être émouvant. La seconde a trouvé une manière originale pour exprimer l’ouverture et la générosité. Les visiteurs sont autorisés, que dis-je, encouragés à jouer aux carillonneurs avec les vraies cloches du vrai clocher. Des partitions sont mises à disposition comportant les séquences de numéros des cordes à tirer et il y en a pour tous les goûts, le choix allant des hymnes religieux (« Amazing Grace » semble être le plus populaire chez les carillonneurs amateurs) comme des anciens tubes pop (rien moins que « Fernando » du groupe Abba auquel nous nous sommes témérairement essayés). Après, quand vous vous promenez dans les alentours, les sonneries de cloches aléatoires et jamais abouties auxquelles vous aviez prêté un oreille distraite ne vous lâchent plus, et vous vous demandez comment les habitants le vivent…

Au retour, un article du Monde consacré au défunt Père Xavier Thévenot signalé par mon blogger-en-chef ne pouvait tomber mieux. J’y découvre en effet une citation merveilleuse datant de 1980:

Le plaisir est très lié à la foi. Parce que, quand on jouit, on fait toujours une expérience de perte de maîtrise de soi-même. Jouir, c’est accepter que la volonté s’abandonne au plaisir. Et l’orgasme est un des lieux particulièrement forts d’abandon.

Ce théologien m’était connu en raison de ses prises de positions sur l’homosexualité. Elles étaient généreuses, mais, d’un point de vue gai chrétien émancipé, il paraissait encore trop condescendant et n’allait pas assez loin. Cependant, il a montré qu’une théologie orthodoxe pouvait aller très loin dans l’audace et dans la générosité – ce qui, à mes yeux, est indissociable de la foi. Voilà qui devrait aider pour la reprise.