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News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

Diables de créationnistes

J’aime beaucoup le rebondissement d’Olivier Vial de l’excellent Points de vue à un article de Jérôme de Inside the USA.

En résumé, Jérôme, Français émigré pour un temps aux Etats-Unis, s’offusque de ce que des instances éducatives puissent mettre en cause le concept d’évolution, notamment sur la base d’arrêts de tribunaux. Or Olivier Vial, athée qui aime se faire l’avocat du diable (illustration), se fait un malin plaisir de remettre les choses en perspective. A commencer par le fait que, à strictement parler, même probable à 99 %, l’évolution n’est en effet qu’une théorie qui n’est pas démontrée scientifiquement – alors que d’autres vérités scientifiques sont scientifiquement établies et ne sont d’ailleurs pas remises en cause par les fondamentalistes.

C’est aussi l’occasion pour Olivier Vial de rappeler la différence abyssale entre le système français centralisateur – qui est une manière de réaliser l’égalité – et le mode de fonctionnement américain, qui honnit le pouvoir central et qui s’est construit par opposition de celui-ci.

Mais au-delà des conceptions de politique de l’enseignement, il y a un sondage de CBS (dont je ne sais pas ce qu’il vaut) auquel Jérôme fait allusion. La vision créationniste – à savoir que Dieu a directement créé les humains sous la forme actuelle – est partagée par 55% des Américains. 40 % envisagent que l’humain soit le produit de l’évolution – que celle-ci soit guidée par Dieu ( 27%) ou non (13%). Ceci m’inspire les remarques suivantes:

1) En la matière, seuls 5% des Américains sont agnostiques.

2) Au moins 82% des Américains croient que métaphysiquement parlant, ils ne sont pas des self made men, ce qui devrait donner un autre éclairage à l’idéologie (la mythologie?) de l’American dream.

3) Au moins 55% des Américains ont une conception matérialiste du monde. En effet, en prenant le texte biblique à la lettre, les créationnistes font preuve d’un certain positivisme: la vérité du texte est appréhendée uniquement comme se rapportant à un phénomène, un processus avéré dans l’espace et dans le temps, tel qu’il est décrit. Comme pour les matérialistes, la vérité n’est pas ailleurs!