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Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

O rage mécanique

La boucle est bouclée. Désormais, Le Temps ne se contente plus de parler d’insurgés au lieu de terroristes, son correspondant de New-York en arrive – mais c’est en toute cohérence – à désigner ici avec ironie ou sarcasme le fauteur de l’inversion sémantique:

Il (George W. Bush) n’avait pas prévu (…) que l’insécurité s’aggraverait à ce point en Irak, et que les insurgés – « les terroristes » comme il dit – prendraient un tel ascendant

Au départ, les journalistes rechignent à parler de terroristes parce qu’ils considèrent que les puissances illégitimement occupantes utilisent ce terme pour parler de la résistance, à l’instar de ce qui s’est passé – c’est l’exemple par excellence – dans la France occupée. La différence, en Irak, c’est que les « insurgés » ou les « résistants » attentent à la vie de leurs compatriotes, et ce dans des proportions épouvantables. Les journalistes, tout antibushistes primaires soient-ils, sont généralement des êtres normalement (banalement?) constitués. Comment font-ils pour ne pas avoir ces faits, à savoir le massacre des autochtones, à l’esprit?

Faut-il se résoudre à utiliser un langage biblique et dire qu’ils sont en proie à une puissance d’aveuglement? (Tout comme on peut être subjugué par le dieu Mammon et tout ramener à des question d’argent, qu’on soit socialiste ou néolibéral.) L’Antiquité non judéo-chrétienne, quant à elle, connaissait, dans le registre de la manipulation des subjectivités individuelles par une divinité, la panique, une puissance de peur collective qu’elle a attribué au dieu Pan qui la souffle. Mais y a-t-il un nom particulier pour l’instance infernale qui après avoir fait perdre la confiance en soi instille (ou vomit) une haine qui sert à se positionner et à se (re)valoriser?