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Quand M. Jourdain écrit la Constitution

Au mieux on votera d’ici quelques mois sur l’opportunité et les modalités d’une Constituante, puis on élira ses membres l’année prochaine. Ils auront 4 ans pour proposer un texte qui sera lui aussi soumis au vote, et une seconde chance en cas de refus. Où ça? Dans le dernier village gaulois: la fière République et canton de Genève.

Mais c’est aujourd’hui déjà  que le parti radical[1] annonce la mise en ligne d’un site web dédié[2] — et pas n’importe quoi: un wiki, un vrai de chez Wikipedia: un site qui n’est pas seulement visible, navigable à  l’ancienne; sur lequel on ne peut pas seulement prendre part à  une conversation, comme un blog; mais qui est modifiable et évolutif au gré des utilisateurs.

Ce qu’il faut saluer, c’est la tentative d’introduire un outil qui reste encore largement une affaire de geeks[3] entre eux, donc sur des sujets assez liés à  l’informatique ou à  l’Internet (le wiki de Dotclear), pour une thématique qui n’a rien à  voir: la politique, la réforme des institutions, la démocratie participative. Mais toute la difficulté des nouveaux outils, c’est d’en maîtriser l’usage: pas seulement le mode d’emploi, même si c’est le premier obstacle, mais aussi l’utilisation à  bon escient. L’entrée choisie par les radicaux, la rédaction des articles de la Constitution, met la charrue devant les boeufs. Techniquement, je doute d’ailleurs qu’elle tienne la route: c’est pour la rédaction des cahiers de doléances à  la fin de l’Ancien Régime qu’un wiki aurait été utile, mais cela ne se substitue pas à  la Convention. Voir pour une illustration intéressante, et qui montre aussi que c’est du boulot, le wiki des programmes des candidats à  la présidentielle française sue Débat2007, et bien sûr, pour un exemple tout simple et efficace, la gestion des rencontres de la République des blogs ou les wikis ensorcelants de la fée Kozlika: amours délices et orgues!

L’utilisation à  bon escient, c’est aussi de reconnaître qu’il y a des rôles différents et d’accepter le sien: le parti radical est un acteur engagé, pas vraiment l’instance neutre, pluraliste, crédible pour héberger un tel site comme aurait pu l’être un grand média par exemple[4]. Cela va malheureusement diminuer l’impact de ce qui reste, fondamentalement, un projet intéressant, novateur, bienvenu. Espérons qu’il subistera après les élections de mars-avril, et qu’il évoluera bien!

Notes

[1] Oui, celui qui est présidé par Pierre Maudet.

[2] Les mauvaises langues y verront un coup médiatique, à  deux mois des élections municipales: comme jadis lorsqu’ils n’ont pas été suivi par l’électorat masculin qui a octroyé le droit de vote aux femmes, le parti radical doit rattraper par la surenchère la tiédeur boudeuse qu’il a eue à  l’égard du projet de Constituante; et c’est l’occasion de projeter une image compétente, jeune et branchée.

[3] Désolé, je ne connais pas vraiment l’argot adéquat en français, si quelqu’un peut m’affranchir? Mordus d’informatique?

[4] Et cela quelle que soit la bonne volonté ou même la bonne foi des auteurs, qui ont effectivement ratissé leurs liens sans exclusive.

Un commentaire

  1. 13 janvier 2007

    Mordus d’informatique ?
    Pas la peine de s’en faire, c’est exactement le même mot…

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