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Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

"G24": fusion du web et du papier pour riposter aux "gratuits"

Dans la course engagée par les grands groupes de presse pour faire face à  la mutation qu’implique l’Internet ou mourir, le Guardian, dans le monde anglophone, est bien placé. Il essaie de passer du magistère de la parole à  l’interactivité tous azimuts, nourrissant le site de blogs et et l’édition papier de réactions online. Il a changé son mode de production d’informations pour tenir compte du fait que le web est un phénomène continu qui ignore bouclage et édition quotidienne. Il fait évoluer son modèle économique en jouant, plutôt que sur un paiement de la consultation du site analogue à  la vente du journal papier, sur sa diffusion maximale[1] et les revenus que cela autorise par la publicité. Et, dernière innovation, il utilise le web pour tenter de contrer une autre menace, celles des quotidiens gratuits destinés aux pendulaires urbains.

A la vérité, le G24, puisque tel est le nom de cette nouvelle « publication », est même un peu tout cela ensemble: c’est la cristallisation sur papier du journal tel qu’il a, au besoin, été actualisé en ligne 15 minutes plus tôt au plus. Et dans un rêve d’Ikea rencontre la presse écrite, de journalistes débarrassés des ouvriers du Livre, c’est vous qui imprimez, chez vous ou au bureau, un simple fichier PDF avant de vous mettre en route (par les transports publics, évidemment)!

Le résultat est élégant: une superbe adaptation de la maquette du Berliner Guardian pour pages A4 (8 à  12 par numéro). Outre la version généraliste (Top Stories), on peut opter en permanence pour quatre éditions thématiques: World, Business, Media et Sport.

Bon, je dois avouer que je n’ai encore jamais vu quelqu’un en lire un dans le métro ou un bus. Et, par le contenu, cela tient quand même plus de ce que l’on appelait dans le temps des « lettres confidentielles » que du people de prédilection dans les gratuits. Mais c’est quand même un signe que les Cassandre ont tort: l’Internet ne tue pas la presse, il la complète, la contraint à  s’améliorer et il lui ouvre de nouvelles perspectives.

Notes

[1] Il n’y d’ailleurs pas que la consultation directe à  considérer: la citation d’une URL dans les blogs amène aussi du trafic…