Un Swissroll RSS

Webmix

Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

Mark Steyn: banni de Grande-Bretage, mais bientôt de retour

Les Américains avaient depuis longtemps inventé ces chroniqueurs dont les articles sont reproduits simultanément dans de nombreux journaux (et même traduits: je dois certainement une partie de mon éducation politico-médiatique à  l’article hebdomadaire d’Art Buchwald que reprenait la Tribune de Genève dans les années 60). C’était un début de globalisation, avec toutes ses tares: la vision américaine du monde s’imposait partout.

Le Canadien Mark Steyn (que j’ai pour ma part découvert dans les années 90 dans l’hebdomadaire britannique The Spectator) est le premier à  faire, lui, du glocal: s’il est publié pratiquement dans chaque fuseau horaire, c’est chaque fois avec un article original, néo-zélandais dans Investigate, britannique dans The Spectator et The Sunday Telegraph, irlandais dans The Irish Times, américain dans The Washington Times, The New York Sun et The Chicago Sun-Times, canadien dans le Western Standard… et même cinéphile dans The Jerusalem Post, littéraire dans The Criterion, essayiste dans The National Review et The Atlantic. Au demeurant on retrouve partout le style vigoureux de droite qui est sa marque de fabrique, mêlé à  un humour ravageur et à  une vraie chaleur humaine. Ce n’est pas un alcopop, définitivement un alcool fort que l’on peut facilement détester mais dont on a de la peine à  se passer de le consommer avec modération, une fois qu’on a appris à  l’apprécier.

Non, ceci n’est pas une nécrologie! Simplement Steyn ne peut désormais plus être lu en Grande-Bretagne: The Spectator et The Sunday Telegraph ont tous deux décidé de cesser de le publier, comme The Guardian a été le premier à  l’annoncer avec ce commentaire de Lionel Shriver:

Fair enough, few Guardian readers would share his hard-right views. I don’t always agree with him either, but I love Mark Steyn. Even though I write them, I cannot bear most columns, which when light-hearted usually err on the trivial, and when serious usually err on the po-faced. But however you may deplore his opinions, Steyn is funny. How often do you read comment pages and laugh aloud? He writes about big issues with tremendous energy, and he has a sensibility now more pertinent to British politics than ever: a refined sense of the absurd.

Instapundit renvoie également à  une interview de Mark Steyn par Mark Hewitt [1] dans laquelle il annonce sa probable réapparition ailleurs (à  défaut, on peut toujours le suivre sur son site, je viens du coup de rajouter son fil à  mon agrégateur): on dispose non seulement de la transcription mais également du podcast, ce qui permet de découvrir également sa voix… bien moins bourrue qu’on aurait pu le croire!

Notes

[1] Mark Hewitt ne devrait pas s’en prendre au rédacteur en chef du Sunday Telegraph « and call him a man of not great precision or truth when he’s communicating with his e-mailers »: « celui » qui a viré Steyn est une femme, Sarah Sands; elle vient d’ailleurs d’être remplacée, après 9 mois seulement, par Patience Wheatcroft, plus portée qu’elle sur la politique, mais cela ne signifie pas forcément qu’il y a un rapport et qu’elle va rappeler Steyn.