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La volonté de savoir (à  propos du Mal)

Un billet récent[1] d’Eve Garrard, publié sur le blog de Norman Geras, s’interroge sur l’absence d’explication logique qu’on peut donner aux atrocités commises par l’être humain. Cela a fait écho pour moi à  la thèse développée par une théologienne protestante[2] qui depuis est devenue une star.

La thèse, géniale et à  mon avis inédite (ou jamais entendue sous cette forme) c’est que, dans le récit sur Adam et Eve, le mal est déjà  là  (sous la forme du serpent). C’est comme ça, c’est inexplicable. Vouloir l’expliquer, le comprendre, le maîtriser (au lieu de lâcher prise[3]), c’est ça, le péché originel. Tel est le sens de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. C’est la volonté d’un savoir définitif sur le bien et le mal, qui constitue le passage à  l’acte au niveau de l’humain (je résume grossièrement). C’est dans ce sens qu’on dira que la connaissance du bien et du mal est réservée à  Dieu. L’homme s’en sert pour dominer et aliéner lui-même et son semblable. La caricature de cette human attitude, c’est l’esprit sectaire et fondamentaliste qui sait.

Ce tabou salutaire lié à  la connaissance du bien et du mal n’a donc rien à  voir avec les interprétations funestes qui veulent y voir une condamnation du savoir et de l’émancipation scientifique ou de l’expérience de la sexualité. On retrouve cette intuition dans le proverbe Qui veut faire l’ange (qui est esprit, donc connaissance, à  l’état pur) fait la bête

Notes

[1] Norm lui fait suite dans celui-ci.

[2] Lytta Basset dans Le pardon originel, Labor et Fides, Genève 1994

[3] Pour utiliser une terminologie qui a eu été en vogue et bien souvent à  juste titre.

3 commentaires

  1. Si je peux proposer une dépressurisation brutale des hauteurs philosphico-théologiques, je lis dans le Times un article intéressant sur une découverte neuropsy: Brains of psychopaths are different, British researchers find.

    Sous les réserves de rigueur,évidemment: études sur 9 personnes, définition du psychopathe et diagnostic, usage à  faire de cette connaissance…

  2. Guillaume Barry
    6 août 2009

    @ François: En faisant suivre mon billet par ce commentaire, est-ce que tu sous-entends que ces particularités (du cerveau) expliqueraient aussi les atrocités commises en masse dans des pays évoqués dans le blog de Norm qu’on ne nommera pas ici? Qu’on aurait affaire à  des populations de psychopathes en puissance, qui passent à  l’acte en masse dans certaines circonstances?

  3. Pas vraiment, c’est pourquoi j’ai essayé de marquer un contraste… Mais ça ne me paraît pas totalement hors sujet non plus.

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