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L’hétérosexualité, ce douloureux problème

Mon co-blogueur a déjà  consacré un billet à  l’affaire de l’interdiction d’accéder à  la prêtrise pour les homosexuels dits pratiquants. A mon tour d’apporter ma contribution, dont une partie a été publiée dans Le Temps sous forme de lettre de lecteur.

Comment l’Eglise peut-elle admettre des hétérosexuels au sacerdoce? En quoi sont-il moins susceptibles de passer à  l’acte que leurs frères homosexuels? Leur libido serait-elle moins exacerbée? (Les autres mâles hétéros apprécieront.) Les prêtres sont-ils moins en contact avec des femmes que des hommes? Le Saint Esprit (ou, à  défaut, l’esprit de l’Eglise, ce qui peut être différent) aurait-il plus de difficulté à  engendrer un esprit de chasteté durable chez les uns que chez les autres?

Toujours est-il que, dans Le Temps du 26.11.05, les propos de Mgr Genoud (fichier PDF) sous-entendent qu’un passage à  l’acte homosexuel est beaucoup plus grave. Comme si l’existence d’associations de compagnes de prêtres ne témoignait pas que l’hétérosexualité est un douloureux problème. Pourquoi, alors, ne pas dissuader un candidat présentant des tendances hétérosexuelles de devenir prêtre et déclarer nulle son ordination s’il cache de telles tendances?

En attendant, l’acte homosexuel est gravement connoté quand Mgr Genoud, pour faire comprendre la différence entre l’universalité des directives romaines et leur adaptation locale, rappelle que l’universalité du commandement interdisant de tuer n’empêche pas la légitime défense. Les intéressés apprécieront, pour les besoins d’un exemple, cette juxtaposition syntaxique avec des meurtriers. Mais qu’on se rassure: on est loin du cynisme (qui s’ignore) de ce Jésuite invoquant à  la radio une autre raison d’exclure les homosexuels de la prêtrise: « leur grande sensibilité et leur grande nervosité dues au fait qu’ils étaient passés par de nombreuses épreuves ». Une ligne de défense revendiquée naguère par… l’armée française. Cette institution républicaine, facteur d’intégration par excellence, excluait les homosexuels sous prétexte… qu’ils étaient mal acceptés par la société. L’armée ayant depuis changé son fusil d’épaule, les espoirs sont permis à  l’égard de ce corps censément moins brutal et plus pacifique et intégrateur que sont les soldats du Christ.

(Voir aussi parmi les innombrables réactions l’argumentaire de l’association de lesbiennes et de gais chrétiens David & Joonathan.)