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Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

(Homo)sexualité et polythéisme de nos ancêtres dans la foi

Jeudi dernier, le groupe des gais chrétiens de Genève (que j’ai fondé en 1988) recevait Thomas Römer, professeur d’Ancien Testament ainsi que Loïse Bonjour, son ancienne assistante, pour nous parler de leur livre qui vient de sortir: L’homosexualité dans le Proche-Orient ancien et la Bible. Points forts: les relations sexuelles entre hommes devaient exister puisqu’on a eu besoin de les interdire, aussi bien en Israël que chez ses grands et puissants voisins qu’étaient la Mésopotamie et l’Egypte. Simplement, on n’en faisait pas une obsession. Les relations entre femmes n’étaient pratiquement pas prises en compte, l’acte sexuel étant défini par la pénétration. Ce qui faisait problème (et c’est toujours ce qui est insupportable), c’est l’idée qu’un homme, de gré ou de force, en vienne à  revêtir un rôle qui ne peut être que féminin. Thomas Römer constate cependant que le passage du polythéisme (dans lequel les dieux avaient une sexualité) au monothéisme (dieu asexué par définition) s’est traduit par un désintérêt ou une méfiance des prêtres à  l’égard de la sexualité, du point de vue théologique.

Cette soirée était l’occasion de rappeler (ou plutôt de révéler, pour ce qui est de la majorité du public) un fait très peu connu, à  savoir que Yahwé, le Dieu des Juifs, a d’abord été un dieu parmi d’autres du panthéon régional. C’est-à -dire qu’il y avait un dieu très haut (El Elyon) qui avait des fils, et à  chacun de ses fils était attribué un peuple (par ex. Baal pour les Philistins). De plus, chaque dieu avait une parèdre, c’est-à -dire un pendant féminin, qu’on peut peut-être assimiler à  une épouse. Celle de Yahwé s’appelait Ashéra. Je suis bien cuieux de savoir quand ces notions , acquises dans le milieux théologiques protestants, seront passées du côté du public, en commençant par le plus éclairé, sans que cela amène à  perdre la foi (c’est comme pour les avancées de la science en matière d’évolution et de cosmologie).

Billet originellement envoyé comme commentaire après le billet du 06.10, mis en ligne le 14.10.