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Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

Laisser ou ne pas laisser aller en paix

La résurrection du Christ que les chrétiens fêtent à  Pâques est un événement historique, dans le sens où quelque chose s’est passé dans le coeur des disciples au point de boulerverser leur vie. Un événement subjectif, donc, plutôt qu’objectif. Pas plus que durant le cours de sa vie terrestre, le Christ n’a imposé au monde sa divinité. L’imposition d’une juste foi ou d’un juste dogme est donc contraire à  l’essence du christianisme.

Durant cette période pascale, on a continué de faire grand cas de l’affaire de cette femme artificiellement maintenue en vie et que certains (ses parents, des gens religieux et des hommes politiques) ne veulent pas laisser s’en aller. Une fois de plus, on donne l’impression que les croyants sont tous du côté de la rigidité doctrinale. Qu’ils bétonnent la vie par peur de la mort – ce qui est paradoxal pour des croyants. Ceux-là  même qui accusent – prenons un exemple au hasard – les gais de désobéir aux commandements divins ne se demandent pas si, dans leur logique, on ne se met pas à  la place de Dieu en dispensant une vie artificielle.

Pour ma part, il y a un seul argument des adversaires de l’euthanasie qui m’interpelle – mais il ne s’applique pas dans le cas de cette femme. Ce n’est pas l’argument qui fait de Dieu le seul maître de la vie, parce qu’il relève de cette contrainte anti-chrétienne, et que, comme conséquences, on peut en tirer tout et son contraire. Ce qui m’interpelle en revanche, c’est le fait que l’inscription d’un certain type d’euthanasie dans la loi pourrait encourager et développer, en le légitimant, ce sentiment d’indignité et d’inutilité qu’ont certains vieillards ou d’autres personnes très dépendantes. La légalisation de l’euthanasie ne risque-t-elle de les confirmer dans l’idée du malheur et de l’indignité qu’il y a à  être à  sa charge? Ce serait bien que les instances qui légifèrent dans ce domaine prennent cela en compte.

Ceci dit, la charité chrétienne me semble prescrire de tout faire pour apaiser la souffrance d’autrui, même si les moyens utilisés pour faire cesser la souffrance peuvent abréger la vie en cas de maladie incurable, si cela correspond à  la volonté de l’intéressé. Il est étonnant de constater que s’agripper à  la vie biologique peut être aussi bien le fait d’une certaine médecine matérialiste (qui en est revenue) que d’une conception religieuse qui n’est pas la mienne.

COMPLEMENT DU 29.03.2005: Dans cet article du quotidien Le Matin, le fondateur de l’association Dignitas, qui aide à  se suicider des personnes venant souvent de l’étranger, affirme que « Le droit au suicide est garanti par la Convention des droits de l’homme ». Admettons. Là  où il s’emballe un peu, c’est quand il dit, à  propos d’une loi qui interdirait l’assistance au suicide à  des personnes domiciliées à  l’étranger, que « C’est une discrimination comparable au refoulement des Juifs à  la frontière pendant la Seconde Guerre mondiale! »