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Noblesse d’un coming out (Daniel Brélaz chez Nadine de Rothschild)

Un homme de 57 ans fait un coming out dans une émission animée par Nadine de Rothschild: il a été puceau jusqu’à  l’âge de 40 ans. A l’ère où les reality shows alternent avec leurs services après-vente où on s’arrache la peau car il n’y a plus de masques à  faire tomber – à  une telle ère, donc, ce genre de confession devrait laisser blasé ou ne prêter qu’à  la dérision. D’autant plus que la baronne intervieweuse s’est fait une spécialité, dans un hebdomadaire romand, de prôner la supériorité de la fidélité light. Celui qui a connu une innocence aussi improbable est une personnalité marquante (on n’a pas le droit de dire saillante) en Suisse romande: il s’agit de Daniel Brélaz, syndic (maire) de Lausanne, représentant aussi éminent que populaire des Verts.

Or cette absence de vergogne si peu vaudoise est à  saluer. Blague à  part, cela fait honneur à  cet homme politique qui, une fois de plus, montre son peu d’affinité avec toute langue de bois, et qui, en l’occurrence, est prêt à  assumer qu’il n’a pas été parfaitement vert à  tout point de vue – en tout cas jusqu’à  l’âge du démon de midi. Sérieusement, j’admire et j’approuve, parce qu’on touche à  un des derniers tabous. Mais épiloguer ferait courir le risque d’en dire ou trop ou trop peu.

Je n’ai malheureusement pas vu l’émission. Je ne me base que sur cet article du Matin. Il faut juste relever que le titre est de l’article est un téléscopage. Il se présente comme une citation « J’ai connu l’amour, au sens biblique du terme, à  l’âge de 40 ans. » Rappelons que si on emploie l’euphémisme « connaître bibliquement » pour dire avoir une relation sexuelle c’est que, dans la Bible, le terme « connaître » peut avoir une signification sexuelle: « Adam connut Eve et elle enfanta… » Mais même pour la Bible, cette connaissance-là  n’implique pas forcément des sentiments amoureux.

COMPLEMENT DE 01h07: Le Matin, lui épilogue dans son édition dominicale, avec notamment une interview et un édito.

DERNIERE MISE A JOUR A 11h45.

4 commentaires

  1. 8 avril 2007

    « Coming out »? pas vraiment. Il n’avait rien de particulier à  dire, il semble qu’il ait dit cela aussi naturellement qu’il aurait dit avoir mangé une fondue la veille au soir, simplement parce les circonstances y conduisaient. Faire cela à  14 ans ou à  40 ans, si c’est bien pour la personne, tout est bien. Marre de la dictature de la jouissance et du plaisir, du terrorisme de la norme qui est aussi contraignante dans l’obligation qu’elle le fut dans l’interdit. Monsieur Daniel Brélaz merci !

    
    
  2. 8 avril 2007

    Disons en tout cas que l’effet produit est celui d’un coming out. Mais, comme mon co-blogger me le fait remarquer, la petite phrase suivante de Daniel Brélaz exprime admirablement ce qui fait la légitimité de maint coming out, autour duquel il y tant de malentendus:

    « Je n’étale pas mes sentiments personnels et ma vie privée sauf si ne pas le faire revient à  ne pas répondre à  une question. »

    A noter encore qu’on se plaint de la dictature de la jouissance et du terrorisme de la norme depuis la fin des années 70. Trois pas en avant deux pas et demi en arrière… Avant la révolution sexuelle, on vivait sous la dictature d’autres normes (pas de sexe avant et en dehors du mariage – pour les femmes), mais on ne s’en plaignait pas et on sublimait dans l’art.

  3. 9 avril 2007

    Autant dire qu’il laisse aux journalistes le soin de lui poser des questions qui le forcent à  sortir du bois: « Monsieur Brélaz, pourriez-vous pour nos lecteurs étaler vos sentiments personnels et votre vie privée? »- Du coup, le pauvre se retrouve bien forcé de répondre, au risque de se contredire.

    Bon je caricature et je force le trait, mais, au sujet de son dépucelage, j’ai aussi envie de répondre: « on s’en tape! »

    B-)

  4. 9 avril 2007

    La vie est faite de rencontres…

    Si Brélaz avait croisé Mylène Farmer « sans contrefaçon » à  16 ans, son pucelage aurait fait long feu.

    Merci pour le lien « youtube » sur « l’autre » billet!

    Stéphane

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