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Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

A Elisabeth Kopp

Vous[1] êtes la première femme élue au Conseil fédéral. On y a été obligé car lors d’une élection précédente, celle qui représentait (pour le PS) la première candidate féminine à  la plus haute fonction exécutive n’a pas passé. Vos préoccupations écologiques vous classent à  l’aile gauche de votre parti de centre droite. Plus grave, vous êtes peu ou prou à  l’origine d’une loi sur le blanchiment de l’argent sale. Mais aux yeux de la gauche, vous êtes d’abord l’usurpatrice, et une représentante de la bourgeoisie dorée (multi-couches), dont la politique en matière d’asile – problème nouveau à  l’époque – n’est pas assez ouverte et généreuse. Bref, après avoir apaisé la mauvaise conscience de la Suisse en matière de représentation féminine au gouvernement, vous ne pouvez que déplaire. Vous avez de la classe? Ce n’est qu’un symptôme d’une psycho-rigidité due (circonstance atténuante) à  votre éducation. Maintenant on l’interprète carrément comme de l’arrogance. Vous adulez votre mari? C’est un crime de lèse-féminisme. De ce fait, personne ne croira que votre totale loyauté envers lui puisse rester dans les limites de la loi.

Votre mari siège dans le conseil d’une société sur qui des rumeurs de blanchiment d’argent sale circulent jusque dans la presse. Mais, informée des rumeurs d’une enquête de votre Département sur cette société, vous lui téléphoniez de suite depuis votre bureau – au lieu d’attendre de vous retrouver avec lui à  la maison – pour lui dire de démissionner au plus vite. Le but ne peut être de le faire échapper à  la justice: sa démission actuelle ne le soustrait aucunement à  d’éventuelles poursuites judiciaires portant sur ses activités jusqu’à  ce jour. Il s’agit d’empêcher qu’il y ait désormais la moindre connexion entre vous et cette société qui pourrait faire l’objet d’une enquête des services du Département de justice et police, à  la tête duquel vous vous trouvez. Mais personne ne le croira, et aujourd’hui encore, malgré les décisions de justice intervenues en votre faveur, d’une part, et en faveur de la société où siégeait votre mari, d’autre part, les médias, nonobstant ce qu’ils écrivent, comme le grand public, font encore comme si votre faute était d’avoir voulu protéger votre mari. La faute fut dans la manière de communiquer sur ce téléphone. Dans un contexte où beaucoup de gens, parmi les influents et les puissants, qui savaient bien que le téléphone était innocent, vous attendaient au contour.

Ces jours, on a déploré, à  propos du reportage[2] qui vous est consacré, qui vient d’être présenté au Festival de Soleure[3], que vous ne reconnaissiez pas assez avoir commis une erreur, vous posant en victime. J’ai toujours eu le sentiment qu’une injustice grave avait été commise à  votre endroit (et que le verdict des tribunaux n’a pas réparée, puisque personne n’en a tenu compte). Il m’a fallu cet article de la Weltwoche (seulement pour les abonnés) pour avoir des faits, des éléments et une analyse rationnelle qui fassent une conviction à  partir du sentiment. Du sentiment que vous êtes caractérisée par la loyauté, qu’elle soit privée ou publique, et de l’esprit de service. Là  où d’aucuns voient de la psychorigidité, je vois d’abord une certaine classe (pour ne pas dire une classe certaine) indissociable d’une fidélité aux principes et aux valeurs.

Notes

[1] Ou la version allemande, plus complète

[2] Mon co-blogueur ne se connaît aucune relation de parenté avec son réalisateur, Andres Brà¼tsch!

[3] Qui sortira à  Genève fin février

Un commentaire

  1. gautier
    29 janvier 2007

    Je ne sais rien sur la culpabilité réelle ou non de Mme Kopp par contre je l’ai vue il y a une semaine sur Mise au point et sa prestaion fut pitoyable. Malgré la distance temporelle des événements, EK cultive une rancoeur et une amertume qui semblent abyssales. Tout semble de la faute des autres et elle serait la seule victime. En plus c’est trop injuste qu’on ait jamais parlé de la vie privée de Moritz Leuenberger alors que pour EK on s’est acharné sur son Hans de mari. Tout cela débité en phrases de maximum 10 mots tant l’ex-conseillère fédérale semble ne pas aimer le français…

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