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Un Prix Nobel pour Orhan Pamuk

My Name is Red - Front coverEst-ce trop demander que de rappeler qu’il s’agit du Nobel de littérature? Et qu’il est amplement mérité à  ce seul titre, sans que l’auteur soit nécessairement instrumentalisé par rapport l’Islam, l’adhésion à  l’Union européenne, les Kurdes ou le génocide arménien, en suggérant en quelque sorte qu’il le mériterait moins que d’autres?

J’ai lu Mon Nom est Rouge il y a quelques années déjà  dans sa version anglaise — attiré au départ par la beauté (non figurative!)[1] de la couverture d’une édition de poche. J’ai été enthousiasmé et l’ai fait lire à  d’autres, puis j’ai lu d’autres livres de lui.

Je compte bien revenir dans ce blog sur les multiples questions turques. Mais un autre jour.

COMPLEMENT DE GUILLAUME BARRY DU 14.10.06. – De Pamuk j’ai lu La Vie nouvelle et, cette année, Mon Nom est Rouge. Cet auteur m’a enthousiasmé tant pour la forme, le style, le ton (une tendre ironie humaniste) – d’une part – que pour le fond, la trame, l’intrigue, les personnages – d’autre part. Je n’arrive pas à  citer un écrivain francophone qui déploie pareillement une inventivité, une créativité humbles et tranquilles (mais je ne demande qu’à  être détrompé). Tant mieux si le Prix Nobel contribue à  augmenter sa notoriété. Mais pourvu que cela mette en avant ses qualités littéraires d’abord.

Notes

[1] Le false memory syndrom a encore frappé!

4 commentaires

  1. 13 octobre 2006

    Oui, Pamuk mérite ce prix nobel par la qualité de son oeuvre. Mais d’autres aussi, l’auraient mérité. Le choix de cette année est très politique, ce qui arrive (trop) souvent pour les prix nobel de la paix et de littérature.

  2. Harry
    15 octobre 2006

    Les qualités littéraires d’une oeuvre ne sont pas une condition suffisante. Le comité ne récompensant en effet pas un ouvrage en particulier, mais l’homme, l’auteur « qui produit dans le domaine littéraire l’oeuvre la plus remarquable d’une tendance idéaliste ».

    « Lecteur éclectique, il lisait des livres dans toutes les langues qu’il connaissait. Ce qu’il entendait dans son testament par les termes de «tendance idéaliste» ressort des livres et des auteurs auxquels allaient ses préférences. En 1895, au moment même où il rédigeait son testament définitif, il exprimait dans ses lettres son enthousiasme pour certains auteurs, dont la Suédoise Selma Lagerlöf qui devait être en 1909 la première femme à  recevoir le Prix Nobel de littérature. » (Source)

    C’est l’aspect « engagement », défense des « valeurs humaines » qui importe.

    Vous trouverez sur ce site la liste des lauréats, avec à  chaque fois les raisons de leur consécration.

    En l’occurrence, pour Orhan Pamuk : « who in the quest for the melancholic soul of his native city has discovered new symbols for the clash and interlacing of cultures ».

    Ces dernières années, la multiplication de lauréats très discutables (Dario Fo, Gunter Grass, Jelinek,… mais aussi Carter, Annan,… pour la « paix ») , y compris au niveau des « valeurs » et des « idées » qu’ils défendent, tend à  accréditer la thèse d’un biais politique en faveur de la gauche anti-impérialiste (peut-être pour compenser avec le Nobel d’Economie, souvent attribué à  des libéraux intégristes comme Hayek, Gary Becker ou Milton Friedman ?).

  3. 15 octobre 2006

    @Harry: Merci pour ce lien (qui donne tous les prix en cliquant sur l’année, y compris les IGNobels)! En effet, je dois bien reconnaître que si je me réjouis particulièrement du prix de Pamuk, c’est parce que je partage aussi ce qu’il représente. A l’inverse le Nobel de littérature à  Harold Pinter l’an dernier m’avait passablement agacé: alors qu’il était justement attribué pour ses pièces de théâtre et son approche de l’oppression dans l’intimité (who in his plays uncovers the precipice under everyday prattle and forces entry into oppression’s closed rooms), on a surtout parlé (et lui-même dans son discours de réception) de ses vues politiques anti-Bush…

  4. 17 octobre 2006

    Attribué pour de mauvaises raisons peut-être mais au fond peu m’importe. Orhan Pamuk fait partie, à  mon sens, des écrivains contemporains (je pense à  Philippe Roth, à  Haruki Murakami) qui le méritaient largement. J’ai été très heureux de cette consécration.

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