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News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

La France trahit-elle à  nouveau l’ONU (et cette fois le Liban avec)?

Impression de déjà  vu: une intense négociation diplomatique au terme de laquelle le pragmatisme anglo-saxon se range à  la manière cartésienne d’organiser les choses préconisée par la France, de manière à  s’assurer de sa présence en première ligne… Puis, la résolution du Conseil de sécurité votée, la France se révèle, se dérobe, ne joue plus le jeu!

La première fois, ç’avait été une cause de grande fierté nationale, une occasion de popularité dans le monde: c’était à  propos de l’Irak où la France avait obtenu de scinder en deux la résolution devant fonder une intervention de la communauté internationale en Irak[1]… pour ensuite se mobiliser contre le vote de la seconde résolution!

La deuxième sera plutôt ressentie avec honte par les Français eux-mêmes: après avoir obtenu une résolution sur le Liban correspondant à  sa vision de la succession des événements (ne se référant en particulier pas au chapitre VII de la Charte des Nations Unies quand bien même Chirac lui-même avait dit que c’était nécessaire!) sur la foi du rôle moteur qu’elle prendrait dans sa mise en oeuvre, la France traîne les pieds, veut se fondre dans les rangs, prenant le risque du pourrissement. Mais cette fois il n’y aura personne d’autre pour faire le boulot quand même, ni assumer le blâme si cela ne tourne pas aussi bien que cela aurait dû.

J’aimerais bien avoir tort.

COMPLEMENT DU 21.08 à  16H50: On peut lire le sombre coup de gueule de Philippe Barraud.

CMPLEMENT DU 23.08 à  17h33: Et la manière dont Ludovic Monnerat insère cette intervention dans un tableau plus général.

Billet précédent << sur ce sujet

Notes

[1] Et de ne pas la motiver par la volonté de renverser Saddam Hussein mais seulement par la menace d’armes de destruction massive, dont certes tout le monde, Chirac compris, était persuadé de l’existence.

67 commentaires

  1. 18 août 2006

    Attends, attends, on vient juste de promettre l’envoi d’un impressionnant contingent de 200 soldats (sur les 328 000 actuellement sous les drapeaux) ! C’est quand même un bel effort non ? Mais bon, a-t-on besoin de plus de militaires français dans le coin si l’Iran, puissance stabilisatrice s’il en est, comme dit notre ami Douste-Blazy, est également représentée ?

  2. 18 août 2006

    Il va retourner dans ses alpages avec Heidi, le Suisse ?!! Bon, ok, pour le moment, c’est assez ridicule. Mais ça va sûrement s’arranger. Et puis, vous avez qu’à  envoyer Ludovic Monnerat, plutôt que de nous chercher des poux dans la tête ! 😉

  3. 18 août 2006

    Je suis un peu sidéré par cette critique. La France n’a pas vocation à  envoyer ses hommes au casse pipe, et il est tout à  fait normal qu’on réfléchisse aux règles d’engagement et qu’on évite de voir nos soldats trucidés par des katiouchas du hezbollah ou des missiles israélien. Faut-il rappeler qu’en 1983, un attentat suicide au QG de l’armée française à  Beyrouth avait fait plus de 50 morts ? je ne ressens pas de honte particulière à  ce que le président de la République veille à  éviter que les agités du bocal qui se sont entretués pendant un mois ne prenne des français, fussent-ils militaires, pour cible !

    La comparaison avec l’affaire irakienne semble particulièrement mal venue : à  vrai dire, personne en France, et certainement pas Chirac, n’était convaincu de la présence de ses armes de destruction massive (la France est bien placée pour s’y connaître en la matière, c’est nous qui fournissions Saddam ;-)). Et il ne me semble pas que les américains se soient rangés à  l’optique française pour avoir le soutien militaire français en Irak : croyez vous vraiment que l’Amérique avait besoin de la France pour envahir l’Irak ?

  4. 18 août 2006

    De mon côté je suis bien d’accord avec toi. Mais c’est bien la France de Chirac / De Villepin, une France des coups d’éclat… sans lendemain. Encore la semaine dernière ils proposaient 2000 à  3000 soldats (tout en cherchant à  ratisser large pour trouver des soldats ailleurs), aujourd’hui c’est 200. Le Monde a d’ailleurs un article sur le sujet, l’ONU ne semble pas se satisfaire de ce revirement français de dernière minute, aux motivations disons peu motivées…

  5. 18 août 2006

    Paxa,

    Tout ça n’a rien à  voir avec l’affaire irakienne. Soit la France considère qu’elle n’est pas encore devenue le Lichtenstein et décide qu’elle a un rôle à  jouer dans ce type de crise, a fortiori lorsque la crise concerne un pays auquel elle est attachée (j’aimerais dire « deux pays » mais je ne suis pas certain que ce soit le cas), soit elle s’éclipse et se contente d’observer en silence.

    D’ailleurs, je n’ai pas beaucoup entendu le prince Hans-Adam expliquer depuis Vaduz aux uns et aux autres comment sortir de l’impasse. J’ai par contre entendu le père Chirac (et je lui en sais gré) construire un plan qui a été négocié et accepté par la communauté internationale. Donc : responsabilité d’un pays s’étant fait l’avocat du multilatéralisme.

    Maintenant, il est normal d’être prudent et de demander des garanties. Mais l’incertitude n’est pas moindre aujourd’hui qu’hier — au moment des premières propositions françaises. Seule une vraie force d’interposition capable de répondre militairement à  d’éventuelles attaques du Hezbollah (je vois mal Israël en ennemi de la France) peut être considérée somme sérieuse. Mais ces 200 bonshommes sont difficiles à  réconcilier avec l’engagement « politique » de la France et le soouhait affiché de permettre à  Israël de ne pas employer des moyens « disproportionnés » pour se débarrasser des missiles du Hezbollah.

    Enfin, je ne sais pas si les soldats français « ont vocation » à  mourir pour ceci ou cela. Mais ils ont certainement vocation à  servir les intérêts de la France et de ses valeurs.

  6. *
    18 août 2006

    Ah ces maudits français. Jamais là  lorsqu’on a besoin d’eux. et puis pas franc avec ça.

    Alors que les Américains, c’est tout de même autre chose. Hein? Quand ils promettent de nous débarasser des armes de destructions massives de Sadam Hussein, ils le font. Ils n’ont pas besoin de deux résolutions du conseil de sécurité. Une seule suffit.

  7. 18 août 2006

    *, je te trouve inutilement sarcastique : est-ce qu’à  ce jour, il y a des AMD en Irak ? Non. C’est bien que les américains ont été efficaces…

  8. @Paxa: je renonce à  en rajouter sur la responsabilité de qui prétend jouer les Grands, et tient à  son siège de membre permanent au Conseil de sécurité.

    Sur l’Irak, peut-être ne suiviez-vous pas l’affaire à  l’époque avec la même attention que moi. Il y a peut-être eu une tentation des USA d’y aller seuls mais, sous l’impulsion de Blair également, c’est la voie du mandat onusien qui a été retenue. C’est la France qui a tenu à  la double résolution, et l’idée était bel et bien que, comme pour la libération du Koweit, elle participerait à  l’intervention (ça n’avait rien d’absurde, Mitterrand, lui n’avait pas plus hésité sur l’intervention au Koweit que sur le soutien à  Thatcher pour les Malouines). J’ai déjà  eu de longues discussions à  ce propos avec Emmanuel pour qui le changement d’attitude de la France remonte à  début 2003 et est survenu de bonne foi, au vu des événements, alors que pour moi il relève depuis le début de la duplicité chiraco-villepinienne (voir les commentaires ici et aussi ceci).

  9. @Koz: Bon, ok, pour le moment, c’est assez ridicule. Mais ça va sûrement s’arranger.

    Je ne demande qu’à  te croire!

  10. Mouaips
    18 août 2006

    « je renonce à  en rajouter sur la responsabilité de qui prétend jouer les Grands, et tient à  son siège de membre permanent au Conseil de sécurité. »

    Vous seriez surpris du nombre de français partisans de céder ce siège à  l’UE, par exemple, pour toutes les excellentes raisons que vous évoquez ici (plus l’immense plaisir d’emmerder les anglais, dans certains milieux)

  11. kler
    18 août 2006

    Je propose que la France fasse comme la Suisse, qu’elle multiplie par 10 l’importance du contingent déjà  en place… Résultat ? Allez sans rancune, mais la prochaine fois faut bien réfléchir avant de critiquer ….

  12. 18 août 2006

    Je dois dire qu’évoquer la « duplicité française », dans cette affaire où les Américains ont reconnu publiquement leur propre duplicité pour envahir l’Irak me paraît assez extraordinaire de mauvaise foi !

  13. 18 août 2006

    @ Paxa : Je ne comprends pas la logique de l’argument. En quoi le fait que les Américains aient (ou non) fait preuve de duplicité et l’aient (ou non) reconnu ôte aux Français le droit d’en faire autant???

  14. 19 août 2006

    Une simple question de chiffre ou un cas de conscience? : la France, la Finul, et le Liban

    Beaucoup de journaux et de bloggers critiquent la décision française de ne pas contribuer autant d’hommes à  La Finul qu’entendait l’ONU. Kevin Drum du Washington Monthly critique la France d’avoir user de toute son influence pour faire…

  15. 19 août 2006

    D’accord avec Hugues : soit la France se montre à  la hauteur de ses ambitions internationales, soit elle gesticule moins et accepte de revoir ses ambitions à  la baisse.

    Aujourd’hui la France est ridicule. On ne peut pas montrer ses muscles et ensuite se dérober quand vient le moment d’agir. Où est la crédibilité dans tout cela ? Qui voudra ensuite encore écouter les grandes envolées de la France sur d’autres dossiers ?

  16. Nollipap
    19 août 2006

    @Paxatagore pour le n°3: Reste néanmoins que la résolution du conseil de sécurité (choisir le français ou une autre langue) précise bien un mandat qui sauf erreur est relativement clair (voir 11 et 12 principalement) depuis le 11 août déjà .

    Demander une clarification ou des missions « extrêmement précises » est à  mon avis du plus haut ridicule. Que quelqu’un me reprenne si je me trompe – j’espère me tromper, je n’ai pas envie d’être d’accord avec François – mais plus précis que les points 11 et 12, qu’est ce que ça peut donner?
    « L’ONU donne mandat à  la FINUL de donner la fessée à  Hassan Nasrallah entre 11h et 12h GMT dans la pièce principale de sa résidence sise à  XXXX » ?
    « L’ONU donne mandat à  la FINUL de lâcher une bombe nucléaire sur le premier qui bouge » ?

    Bon ok, j’exagère. Mais franchement, si l’ONU avait fait plus précis que « autorise à  prendre toutes les mesures nécessaires (…) et, quand elle le juge possible dans les limites de ses capacités, à  veiller à  ses obligations », ne serions nous pas entrain de râler que non, ça, ça nous empêche d’exercer notre jugement alors que c’est en étant sur le terrain qu’on est le mieux placés pour le faire ?

    Globalement, je en tiens pas plus que vous à  ce que nos soldats se fassent canarder. Mais a partir du moment ou on a décidé qu’il fallait faire quelque chose pour maintenir la paix dans le coin, quelle est l’alternative à  courir ce risque ? A part envoyer les autres à  notre place —ce qui me semble quelque peu manquer de fair-play si l’on se targue de jouer un rôle-, franchement, je ne vois pas.

    @François : si l’on accepte votre vision des choses, je crains que nous (oui, je suis français) trahissions deux pays et non un seul. Cela dit, je suis moins sûr que vous de la duplicité programmée du discours. Etes vous à  ce propos certain que le monde anglo-saxon se soit à  ce point rangé à  l’avis français ? Comme Jules et Hugues, j’aurais tendance à  y voir un décalage entre une histoire de la France sur le plan international, et le contact subit avec la réalité de la situation (On va dire le moment ou un général vaguement pragmatique a demandé au pouvoir politique : « oui, mais si il se passe ça, on fait quoi ?»).

    A propos des armes de destruction massives et de votre note 1, la conviction de Mr Joshka Fisher au sujet de leur existence, au moins, m’a quelque peu échappée dans cette affaire.

    @Jules : « Où est la crédibilité dans tout cela » En fait, je me demande si tout ceci n’est pas un rusé moyen de mettre la scène européenne et internationale en accord. Comme ça au moins on sait d’où on part.

  17. @Nollipap: Je suis trop heureux de pouvoir au moins lever une ambiguïté: c’est seulement à  propos de la résolution 1441 sur l’Irak que je parle de duplicité (et j’admets volontiers que j’ai la rancune tenace; c’est qu’à  l’époque je n’avais pas de blog comme exutoire et bouillait d’indignation à  l’égard de la diplomatie française avant, pendant et après le vote). Pour la résolution 1701 je me range volontiers à  la thèse de la nullité de Chirac qui soit s’est engagé légèrement au Conseil de sécurité (s’il ne s’était pas renseigné avant) soit s’est montré faible (s’il a finalement cédé aux pressions prévisibles de la hiérarchie militaire). J’en reste toujours à  cette citation d’un vrai gaulliste, Maurice Schumann: « Le plus difficile et le plus rare en politique, c’est de vouloir les conséquences de ce qu’on veut ».

    Sur les armes de destruction massive, je suis sûr que l’on trouve des déclarations de Fischer au même titre que de Chirac — je parle de 2002, évidemment, mais l’Allemagne n’avait pas encore pris un siège de membre tournant du Conseil de sécurité. Début 2003 ça c’est désagrégé avec l’échec des inspections (et l’on rejoint ce que je disais au No 8 de ma discussion avec Emmanuel: en somme pour lui si on en avait trouvé alors, la France aurait participé à  l’intervention, ce dont je ne suis pour ma part pas convaincu).

    A part ça, j’en suis un peu surpris, mais tant que ça reste ironique c’est plutôt mignon cette susceptibilité à  l’égard de la critique étrangère vis-à -vis de la politique française dont font preuve des gens qui certainement n’ont voté Chirac que forcés et contraints… 😉 Je suis pour ma part persuadé qu’une autre France est possible!

  18. 19 août 2006

    Israel vient de violer le cessez-le-feu (d’apres les articles des commandos deguises en uniformes de l’armee libanaise), j’aurais pourtant parié que cela serait le Hezbollah …

    Je n’ai jamais voté pour Chirac, et je suis satisfait de sa politique sur ce conflit ainsi que sur l’Iraq. Bien content que des militaires français n’aient pas eu a choisir entre abattre un helicoptere Israelien et se faire traiter de tous les maux par les biens-pensants ou ne pas l’abattre et se faire agresser par le Hezbollah.

    Comme le point 1 de la résolution 1701 n’est pas respecté, le reste peut attendre le temps nécessaire.

  19. MAB
    19 août 2006

    je crois que le trio Chirac/Villepin/Douste (un trop vieux/un zozo/un connard) n’avait pas imaginé que l’affaire en cours pouvait s’arrêter avant son terme et que la force d’interposition risquait d’en prendre plein la poire à  tout moment. Attendons la fin du mois et les couteaux vont ressortir.

  20. 19 août 2006

    L’hymne à la joie

    Triste ironie du sort pour le Proche-Orient, alors qu’un cessez-le-feu a été obtenu entre les parties, les donneurs de leçons en tout genre ne se pressent pas pour envoyer une force d’interposition internationale, par crainte à peine cachée d’un…

  21. Nollipap
    19 août 2006

    @François : Merci d’avoir levé cette ambiguïté, je vous avais effectivement mal compris. Pour le reste, j’ai tendance à  effectivement penser que le gouvernement français, comme moi d’ailleurs, avait laissé cette citation de M. Schumann lui échapper. Merci pour elle à  ce propos.

    C’est bien connu, les Français sont mignons (ben quoi ? je peux bien être chauvin quelque part), mais pour ma part, je vous autorise à  critiquer autant que vous voulez tant que c’est argumenté. Enfin vous vous passerez avantageusement de mon autorisation. Mais disons que quand c’est argumenté, en tant que Français je trouve ça très intéressant. Plus intéressant à  vrai dire que « mon dieu que vous êtes parfaits ». Maintenant, pour qu’il y ait débat, il faut deux opinions. Au moins.

    Ah…merci pour la correction de mon message, aussi.

    @Laurent Guerby : Bien qu’ayant voté pour Chirac, je vais essayer d’être honnête. Je ne souhaite pas exactement que nos militaires aient à  faire le sale boulot et surtout à  en souffrir ses conséquences. Et comme je n’ai aucune envie d’y aller, n’y d’y envoyer une de mes connaissance pour ce faire, je suis bien mal placé pour donner des leçons. Cela dit, si on se refuse à  la faire, je nous trouve un peu gonflés de demander que quelqu’un s’en charge. Et si notre armée ne sert qu’à  faire joli, j’aimerais autant qu’on arrête les porte avions, et qu’on affecte une portion importante de son budget à  d’autres domaines. Ah, et si un militaire passe dans le coin, j’aimerai bien qu’il nous dise comment il voit sa mission. Parce que j’aurais cru que ce genre de chose pouvait en faire partie. Je serais content qu’il le confirme.

    Quand au point 1 non respecté…Euh l’appel est lancé. J’en conclu que vous parlez de la cessation effective. Vous voulez qu’on aille faire respecter la paix uniquement à  partir du moment où elle existera effectivement ?

    @MAB : assez d’accord avec vous, hélas. Je serais malgré tout un peu plus tempéré sur les qualificatifs que vous attribuez à  nos gouvernants.

  22. 19 août 2006

    Honnêtement, aussi nul soit-il, je crois que l’on ne peut guère douter de l’attachement de Chirac pour le Liban, ce qui me fait penser que, si nous n’envoyons aujourd’hui que 200 hommes, c’est très certainement qu’il y a encore de bonnes raisons de penser qu’à  cette heure, les casques bleus serviraient davantage de testeurs de gilets pare-balles qu’autre chose. Il ne me paraît pas particulièrement stupide de ne pas envoyer précipitemment un contingent au Liban sans un minimum de garantie. La France aobtenu l’essentiel : un cessez-le-feu. Qu’elle cherche à  obtenir les conditions de la paix, alors que les risques d’une reprise du conflit me paraissent très grands, ne me semble pas aberrant.

    Je doute que la France en reste à  cet envoi de 200 hommes. Je suis en revanche assez certain qu’elle essaie aujourd’hui de faire pression sur l’ONU. Et, pour tout dire, François, je trouve ta critique un peu empressée… A susceptibilité, susceptibilité et demie.

  23. Nollipap
    20 août 2006

    @koz, qui avec 100 patates va ravir la place de leader d’opinion à  Maître Eolas:

    Je partage assez votre opinion sur l’attachement de Chirac pour le Liban. Mais ce qui m’échappe, ce sont les garanties supplémentaires que nous pouvons raisonnablement espérer. J’entends « les garanties possibles tant que la situation rend encore nécessaire l’augmentation du contingent de la FINUL ».

    Je crains que la France n’est obtenu ce cessez le feu que dans la mesure où l’un des deux belligérants a pu croire qu’il serait remplacé sur le terrain par une force capable d’accomplir les objectifs qu’il s’était donnés. Dans leur majorité au moins. Parce que je doute que le gouvernement Israélien ait fait marche arrière uniquement à  cause du tollé international. Il savait forcément ce qui allait se passer. Que cela lui ait permis de consolider son pouvoir est une possibilité non négligeable, mais cela ne peut tenir que dans la mesure où les objectifs publiquement avoués paraissent atteints. J’aimerais croire que cela soit possible sans une présence renforcée de l’ONU, mais je crains que cela reste un voeu pieux.

    Que peut faire l’ONU sans personnel pour éviter une reprise du conflit ? Et comment améliorer la situation pour que le renforcement de la présence française nous paraisse acceptable ? Et surtout, puisque nous faisons parti de l’organe de décision, pour quelle raison n’avons-nous pas fait inscrire ce mandat raisonnable dans la résolution ? Autrement dit, si nous faisons pression sur l’ONU, que diable voulons nous obtenir ?

  24. Matthieu
    20 août 2006

    @Nollilap : les garanties en question viennent tout d’abord du fait que les belligerants doivent reellement vouloir la paix, et pas seulement un cessez-le-feu pour rearmer d’un cote, et pour calmer son opinion publique de l’autre. Par exemple, la recente violation de la treve par Israel est exactement la situation que craignaient l’EM francais. Pourriez-vous me dire, en vous fondant sur les points 11 et 12 de la resolution 1701, par exemple sur la protection des civils, si la FINUL aurait eu vocation a lancer des missiles anti-aeriens sur les avions israeliens ? ou si des militaires francais, observant un tir de roquette vers l’Etat d’Isreal, etaient fondes a attaquer la position du Hezbollah (ils ne sont pas en etat de legitime defense et le desarmement est cense etre l’affaire de l’Armee Libanaise) ?

    Ces questions sont epineuses et ont ete soigneusement EVITEES lors de la formulation de la resolution. donc comme quelqu’un l’a dit, dans cette confusion, les soldats Francais auraient eu vocation a tester les gilets pare-balles.

    Il reste que la France a fait un revirement dans l’opinion publique mondiale, et que cela a ete comme une douche froide apres l’enthousiasme que j’ai pu eprouver en voyant l’action energique de la France dans la resolution de la crise. Elle a, cependant, obtenu un cessez-le-feu, et c’est deja pas mal.

    @Nollilap et Hugues : vous parliez des valeurs que les militaires francais doivent defendre. sur ce point, je peux vous repondre. La promotion de la paix et la diffusion des valeurs francaise (en particulier la tolerance et le respect de l’autre, avec un rejet tres marque des facons de faire americaines) sont l’epine dorsale de nos armees, presque leur raison d’etre. il ne faut surtout pas voir dans les reticences a l’engagement autre chose que le souci de ne pas voir des vies francaies gaspillees INUTILEMENT. les medias ont parle de l’attentat du Hezbollah en 1983 contre les militaires francais, mais la situation n’etait pas la meme. je crois que la situation peut par contre etre comparee a la Bosnie, ou les casques bleus, en particulier les Francais, avaient servis de cibles d’entrainement, et avaient du etre les temoins passifs de crimes terribles, en particulier a Sebrenica.

  25. @Koz, Matthieu: le cessez-le-feu pour le cessez-le-feu, l’exhortation aux belligérants à  se serrer la main et à  devenir bons amis, c’est pour le pape, par pour le Conseil de sécurité des Nations Unies! Pour qu’il soit effectif, l’arrêt des combats (qui n’est d’ailleurs pas encore un cessez-le-feu) doit correspondre à  l’intérêt des parties, cà d

    • pour le Hezbollah de mettre fin à  ses pertes (et, dans son esprit, de se regrouper et de se réarmer pour pouvoir ultérieurement relancer ses attaques contre Israël)
    • pour Israël de mettre fin aux attaques (actuelles ou potentielles) contre son territoire depuis le Liban.

    Les deux objectifs ne sont compatibles que jusqu’à  un certain point et dans une dynamique cruciale fondée sur le déploiement de l’armée libanaise, de la FINUL renforcée par la résolution 1701 voire, ultérieurement, d’une force internationale ou d’une FINUL au cube (qui sera précisée dans une seconde résolution). Cela dit, ni le Conseil de sécurité, ni la France en particulier, ne se placent à  équidistance entre le Hezbollah et Israël au nom d’une fausse équivalence entre « les belligérants »:

    • le Hezbollah doit disparaître du Liban sud et désarmer, toute attaque contre le territoire de l’Etat d’Israël est inacceptable car elle viole la souveraineté d’un Etat reconnu; toute importation d’armes à  son profit devait cesser immédiatement (c’est une violation de ce type de la résolution 1701 qui a été l’objet de l’opération de commando israélienne, je trouve curieux que le premier ministre libanais fasse comme si c’était lui qui avait été attaqué).
    • Israël de son côté doit phaser son retrait en coordination avec l’occupation effective du terrain par l’armée libanaise et la FINUL faisant cesser la menace sur son territoire.

    Donc, à  la fin, il y a inévitablement un bras-de-fer entre la communauté internationale, pour qui la souveraineté d’Israël n’est pas négociable, et le Hezbollah qui veut sa disparition (non seulement comme Etat, mais aussi par la mort de tous les juifs). Bras-de-fer qui peut devoir être militaire (sans jamais obtenir un succès total, probablement) mais qui pourrait aussi, c’est ce que l’on peut espérer de mieux, être psychologique, en poussant le Hezbollah à  muter véritablement, si une action sur le terrain créé un fait accompli suffisamment fort. Bon, ça exigerait de parvenir à  couper le cordon ombilical avec l’Iran, comme aussi à  faire exister l’Etat démocratique de Palestine (ce qui impliquera à  mon avis une autre force internationale)…

    C’est tout cela que le ratage éventuel de la mise en oeuvre (incontestablement difficile) de la résolution 1701 menace. Enfin, Prodi, lui, met à  disposition 3000 militaires italiens.

  26. Critique de la dérobade de la France au Liban

    La France a utilisée tout fait aux Nations-Unies pour obtenir une résolution correspondant à  sa vision de la solution à  la guerre : cessez-le-feu et envoi d’une force internationale d’interposition dont elle…

  27. Nollipap
    20 août 2006

    @Matthieu: Tout d’abord merci pour vos précisions sur les valeurs militaires françaises. Notez bien que de mon point de vue les réticences viennent essentiellement du pouvoir politique et non de la hiérarchie militaire, qui jusqu’à  nouvel ordre les suit, et est d’ailleurs parfaitement dans son rôle en prévenant de toutes les bonnes raisons qu’on a de ne pas y aller.

    Au sujet de l’application de la résolution, le conseil de sécurité « autorise la FINUL à  prendre toutes les mesures nécessaires dans les secteurs où ses forces sont déployées et, quand elle le juge possible dans les limites de ses capacités, à  veiller à  ce que son théâtre d’opérations ne soit pas utilisé pour des activités hostiles de quelque nature que ce soit… »

    Il me semble qu’un tir de roquette, est une activité hostile s’il en est, et que donc la FINUL, dans la mesure où elle le jugeait possible, eut été parfaitement fondée à  intervenir. En l’absence même de tir, aider au désarmement fait aussi parti du mandat de la FINUL (point 11 e ). Vous noterez d’ailleurs que contrairement au point suivant (11 f) le mandat ne mentionne pas la nécessité d’une demande des forces armées libanaise. L’esprit, tout comme la lettre, me semble donc clairement être que la FINUL puisse agir de son propre chef.

    Pour le raid Israélien, avant que l’intention hostile soit fermement établie, la situation me semble plus épineuse, mais c’est après tout pour ça que l’on a inventé les sommations. Une fois l’activité hostile établie, on peut encore discuter sur « l’usage du théâtre d’opérations » de la FINUL, mais à  tout le moins, elle dispose d’argument solides pour agir — surtout si elle craint pour les civils (fin du point 12 ). Comme le précise François, il n’y a pas équivalence entre les belligérants (du point de vue de l’ONU en tout cas), et ceci explique peut être que les arguments permettant de contrer des actes israéliens sont moins forts que ceux permettant de s’opposer au Hezbollah.

    Je peux me tromper, mais il me semble néanmoins plus facile de faire en sorte qu’Israël se tienne tranquille si l’on désarme le Hezbollah, que de s’attendre à  ce que le Hezbollah se tienne tranquille dans les même conditions. Aussi, ceci ne me parait pas outre mesure gênant.

  28. 21 août 2006

    Israël n’exclut pas un « second round » de la guerre avec le Hezbollah

    Chirac a pris la bonne décision : il est politiquement impossible de toucher à  l’armée israëlienne, donc les militaires de l’ONU n’ont rien à  faire au Liban tant qu’Israël ne respectera pas la résolution 1701.

    Maintenant la question est de savoir si le Hezbollah répondra à  la provocation ou pas …

  29. Nollipap
    21 août 2006

    @Laurent Guerby: Extraits de l’article du monde:

    « M. Peretz a parallèlement annoncé que l’armée ne se retirerait pas des secteurs du Liban au proche voisinage de la frontière avant le déploiement de renforts de la Finul, la Force intérimaire des Nations unies au Liban.  » « Le ministre de la défense a estimé que le renforcement de la Finul, qui doit passer de 2 000 à  15 000 hommes, était « un test de première importance » pour l’application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité sur l’arrêt des combats au Liban. »

    Quoiqu’il soit effectivement très probablement extrêmement difficile de toucher à  Tsahal, d’autant qu’il ont effectivement deux-trois ressources dans le coin, il me semble que l’article exprime uniquement un position d’Israël pouvant se résumer ainsi :

    « Si on revient à  la situation d’avant l’offensive, sans présence internationale, nous n’avons pas confiance sur la suite des événements, et donc on se réserve le droit de reprendre les choses en main ». Pour autant que je puisse le comprendre Israël n’annonce pas cette intention en cas de déploiement effectif d’un FINUL renforcée comme prévu par la résolution.

    Maintenant, on peut effectivement attendre qu’Israël et le Hezbollah exécutent les ordres qu’on lui donne sans que personne ne fasse autre que de leur dire « ça doit être comme ça ». Ceci me parait utopique, mais je serais ravi d’être détrompé.

    Et oui, je parierais qu’une fois que la communauté internationale aura bien démontré son inanité aux yeux du Hezbollah, il répondra aux provocations. Il n’a rien à  perdre lui.

    Je ne suis pas militaire, mais il parait qu’un des axiomes fondamentaux dans le domaine consiste à  ne jamais donner un ordre dont on est sur qu’il ne sera pas suivi. Je pense qu’en la circonstance (mais ce n’est pas la seule) le conseil de sécurité aurait eu avantage à  suivre ce précepte.

  30. Nollipap
    21 août 2006

    @Tous les lecteurs de commentaires:

    Veuillez m’excuser pour les fautes de frappe (voire de grammaire) de mes messages. Il va vraiment falloir que j’apprenne à  me relire.

  31. 21 août 2006

    Nollipap, pour le moment pas de réponse du Hezbollah, Israël est le seul à  violer la trève.

  32. Nollipap
    21 août 2006

    @Laurent Guerby:

    Effectivement. Peut-être n’a t’on pas encore suffisament montré qu’on ne ferait rien pour qu’ils soient rassurés. Ou peut-être ne croient ils pas encore vraiment au second round. Ou peut être enfin, ont-ils décidé de me faire mentir.

    La troisième hypothèse, ça serait bien.

  33. Matthieu
    21 août 2006

    Je ne sais pas d’ou il etait possible de comprendre de mon commentaire que je faisais une equivalence entre les belligerants, mais c’est un malentendu. je ne fais aucune comparaison entre les deux, et d’ailleurs c’est bien l’objectif des diplomates : le Hezbollah doit desarmer pour qu’Israel et le Liban puissent vivre en paix. Je pense que comme ca c’est plus clair.

    Ensuite, je lis aujourd’hui dans le Monde que les regles d’engagement vont etre precisees : exactement ce qui etait attendu par la France. Prodi s’est fortement engage, et c’est tres bien. j’espere que la France en fera autant (qui commande la Finul, c’est un detail pueril, quoique Pellegrini soit vraiment tres bien, mais qu’il y est le nombre d’hommes requis est indispensable).

    Je suis vraiment curieux de savoir quelles seront ces regles d’engagement. je doute tres fort que la Finul soit chargee du desarmement, puisque de toute facon son mandat ne le permet pas. alors, un « appui » de l’armee libainaise ? et je suis encore plus curieux de savoir quelle sera l’attitude adoptee face a Israel. Car, n’en doutons pas, si la frontiere syro-libanaise n’est pas controlee (la finul renforcee n’aura pas cet objectif, je crois), Israel sera encore obligee d’attaquer des convois d’armes.

  34. Matthieu
    21 août 2006

    @Nollilap : je serais le dernier a vous jeter la pierre pour les fautes. qu’il y *ait* le nombre d’hommes requis

    PS : et pendant ce temps, au Darfour… le Soudan refuse toujours les casques bleus

  35. Nollipap
    21 août 2006

    @Matthieu: Je n’ai jamais pensé de votre commentaire – ou pour quelque autre raison d’ailleurs – que vous faisiez une quelconque équivalence entre les belligérants. Je m’appuyais simplement sur le propos de François dans le but d’illustrer le mien. Je peux me tromper, mais je pense que François quand à  lui essayait simplement de préciser son propos, non d’impliquer que vous postuliez une équivalence.

    Pour les règles d’engagement, je suis également curieux de voir ce que cela va donner. L’appui de l’armée libanaise semble déjà  à  peu prêt acquis dans le mandat actuel. Et comme vous, je ne crois pas trop à  un mandat impliquant le contrôle de la frontière syrienne… et je ne vois hélas pas d’autre « solution » du point de vue d’Israël.

    Quand au Darfour, que nous avons un peu tendance à  oublier, je crains hélas que les inquiétudes de l’ONU soient fondées. Koz a bien raison.

    PS : Pour les fautes, il se peut que cela me gêne plus que les lecteurs, mais en tout cas rassurez-vous, j’ai la même que vous un peu plus haut dans le fil…

  36. 21 août 2006

    Doutes et colère en Israël

    « L’enjeu de cette polémique de taille ne saurait toutefois se limiter à  une chasse aux postes gouvernementaux. Les réservistes qui rentrent du front font, dans tous les journaux, des récits apocalyptiques : manque de préparation, d’entraînement, de matériel, de renseignements, voire de coordination, arrogance d’un commandement habitué à  gérer du maintien de l’ordre après six années passées dans les territoires palestiniens à  mater un ennemi sans armes modernes et sans formation militaire. La rage des soldats d’occasion, mais citoyens à  plein temps, pourrait coûter fort cher à  la coalition gouvernementale, affaiblie moralement par les scandales. »

    Si c’est vrai ce n’est pas très brillant …

  37. Nollipap
    21 août 2006

    A suivre effectivement…

    Il est de toutes façons clair que le Hezbollah est (était?) mieux préparé que la Palestine, donc il doit y avoir un fond de vérité au moins (et peut être bien beaucoup plus que ça). D’autre part, l’arrêt des hostilités avant que les objectifs initiaux soient atteints ne doit pas aider à  faire passer la pilule auprès des soldats de Tsahal.

    Le problème, c’est que cela risque de laisser le gouvernement Olmert avec deux choix…

    • Soit admettre avoir commis des erreurs importantes (ce qui doit plus ou moins revenir a un suicide politique)
    • Soit continuer, histoire de prouver avoir eu raison. Un deuxième round quoi.

    Inquiétant…

  38. 21 août 2006

    Le Monde:

    « 

    Pas de mandat clair, pas de casques bleus français : c’est la position des militaires. « La question, c’est pas combien et quand, c’est pour quoi faire et comment. Une mission floue risquerait d’entraîner une catastrophe », a expliqué Mme Alliot-Marie.

    « Il n’y a pas forcément d’arrière-pensées dans l’attitude française. La résolution 1701 de l’ONU renforce et élargit le mandat de la Finul, sans lui donner aucun moyen supplémentaire. Cette force devient un otage », estime Serge Sur, directeur du centre de recherche Thucydide (Paris-II) et spécialiste de l’ONU.

    « En termes militaires, il faut traduire les interrogations diplomatiques françaises par : quand est-ce que je peux tirer ?, décrypte un ingénieur de la Délégation générale pour l’armement (DGA). Or, dans ce genre de situation, il faut souvent tirer les premiers. Le mandat de la Finul ne correspond pas à  un conflit où les parties ne sont ni des enfants de choeur, ni des amateurs. » Un sous-officier renchérit : « Rien à  voir avec l’OTAN, qui travaille avec un bouquin, moult textes et articles définissant les règles d’engagement. Là , à  part la légitime défense, il n’y a rien. »

    En plus il s’agit du Liban. « Je l’avoue. Je n’ai pas trop envie d’y aller », confie un général chargé d’une autre mission de paix de l’ONU. « Face aux Israéliens, on ne « s’interpose » pas. Et le Parti de Dieu, c’est pas du coton non plus », justifie-t-il. « L’armée française suit ce qui se passe en Irak et dans les zones fortement urbanisées, et voit combien c’est meurtrier et difficile », ajoute un autre militaire. « Ce qu’Israël n’a pas pu faire, comment le faire nous ? »

    « 

  39. Nollipap
    21 août 2006

    Quoique monsieur Sur soit indubitablement -et incomparablement- plus qualifié que moi pour analyser les résolutions de L’ONU, j’aurais apprécié avoir plus de détail sur ce qu’il attendrait comme moyen supplémentaire, ou sur les raisons qui le poussent à  faire cette analyse.

    Au risque de me répéter, la résolution donne bien plus de moyens à  la Finul, sous forme d’autorisation d’agir. Cela est d’ailleurs tout à  fait clair si on la compare aux résolutions définissant le mandat de la FORPRONU (743, 871, …) dont on parlait plus haut dans le fil, et dont le caractère défensif uniquement est explicitement mentionné.

    En regard de l’article complet du monde, je comprends les inquiétudes militaires, ainsi que le souhait d’avoir un manuel complet définissant les règles d’engagement. Mais il me semble utopique d’avoir la même chose que l’OTAN en quelques jours, alors que ce dernier a eu des années pour définir ses règles…dont personne n’a d’ailleurs de raison de se plaindre, puisque leur application est somme toute assez peu testée si je ne m’abuse..

    Et bien entendu, comme dit plus haut, même en admettant que le mandat défini par la résolution soit le mieux que l’on puisse espérer, il rentre parfaitement dans le rôle des militaires de prévenir le pouvoir politique de tous les problèmes qu’y aller va créer. C’est vrai qu’il va y en avoir plein. C’est juste bête qu’on (enfin nos politiques) ait attendu que tous le monde croit que la France y allait en force pour se renseigner, ou se souvenir de ce qu’on leur avait dit. Honnêtement, est-ce que quelqu’un ici pense qu’on obtiendra réellement un mandat permettant d’atténuer sensiblement les inquiétudes légitimes exprimées dans cet article ?

  40. Nollipap
    21 août 2006

    Sur une note plus amusante:

    « Le mandat de la Finul ne correspond pas à  un conflit où les parties ne sont ni des enfants de choeur, ni des amateurs. » …. A lire l’article de libération « Doutes et colère en Israël » référencé par Lautent ci dessus, pour ce qui est des amateurs, ben on dirait, si, justement…

  41. Matthieu
    21 août 2006

    L’article cite par Laurent Guerby est exactement ce dont je parlais plus haut, l’inquietude du manque de regles precises face a des protagonistes aussi bien armes qu’Israel et le Hezbollah, et le parallele avec la bosnie. avec en plus un element supplementaire : le probleme des capacites de l’armee de terre. et au passage un petit coup envers les pacifistes ou les partisans d’economies budgetaires sur la defense, qui voudraient peut-etre que l’armee assume plus de missions avec moins de moyens.

  42. 21 août 2006

    Nollipap, dans ce domaine le statut d’amateur est largement suffisant pour détruire une position de l’ONU dont la position est publique et indiquée dans tous les système d’armes (voir les quelques victimes ONUsiennes d’une malheureuse erreur de l’armée Israëlienne), par contre il est nettement insufisant pour débusquer des cinglés du Hezbollah.

  43. 21 août 2006

    Je suis chiraquien !

    Le débat fait rage sur le Swissroll. François Brutsch, à la suite de nombreuses réactions internationales, a des mots assez durs sur l’envoi immédiat des 200 soldats français chargés d’apporter un soutien logistique à l’actuelle FINUL. Il insiste sur…

  44. Matthieu
    22 août 2006

    and so, Laurent Guerby, vous argumentiez pour que la France envoie sans regles d’engagement claires des troupes entre des cingles ayant resiste a la meilleure armee du monde pour ce type de combat, et ladite armee suffisament amateur pour faire des malencontreux friendly fire ? just kidding

    PS : desole pour l’anglais, je reviens juste de chez SuperFrenchie http://superfrenchie.com/?p=904 where the debate is fierce

  45. C.D.MAB
    22 août 2006

    Mon commentaire du 19 vous a semblé excessif – je retire le qualificatif utilisé pour Villepin, mais il m’énerve beaucoup ! –

    Comment Chirac a-t-il pu penser que les Allemands pouvaient envoyer des hommes sur le terrain alors qu’ils ne veulent jamais prendre le risque d’être face à  des israëliens ? Sur quels autres européens pensait-il compter ?

    Quelle tragique illustration d’une conséquence du non au traité de l’UE!

    Ce qui restera comme une gesticulation, va hélas, être remplacée par une seconde phase de cette guerre de frontières qui en préfigure sans doute une autre.

    Nous sommes avant 14 ou avant 39 ?

  46. 22 août 2006

    En fait de règles d’engagement, il manque surtout la méthode. Les objectifs sont affichés, mais pas les moyens. Est-ce que les casques bleus auront le droit de tirer ? Ca vous semble peut-être évident, mais vous n’êtes pas militaire. Le militaire qui tire engage sa responsabilité. S’il tire, s’il tue, hors mandat, ce n’est plus l’exécution d’un mandat de maintien de la paix, c’est un meurtre. Et aussi curieux que ça puisse être, les militaires sont assez respectueux de la vie d’autrui, puisqu’ils attendent en fait qu’autrui soit respectueux de la leur. La question de savoir ce qu’on a le droit de faire est très sensible : Israël a été très critiqué (et à  raison !) pour ses méthodes militaires. La France peut-elle tirer au missile ? Peut-elle envoyer des commandos ? Peut-elle prendre le risque de tuer des civils ? Voilà  des questions que la résolution du conseil de sécurité ne règle pas de façon précise et absolument univoque. Et cela d’autant plus qu’elle n’est pas prise en vertu du chapitre VII de la charte.

    Ceci étant, je nuance ma position du début. Autant je trouve légitime qu’on se tate avant d’aller tester nos gillets parre balle sur les roquettes du Hezbollah, autant je trouve qu’on serait plus crédible si on était plus francs dans la négociation, en annonçant clairement combien de soldats ont est prêt à  envoyer si on obtient des règles qui nous conviennent. On serait crédible si on commençait déjà  à  préparer l’acheminement de ces soldats pour qu’ils puissent débarquer au plus vite.

  47. Matthieu
    22 août 2006

    Voila, les regles d’engagement sont parues, d’apres Le Monde. c’est la ligne raisonnable qui est suivie : les casques bleus ne feront pas de desarmement actif (ils appellent l’armee libanaise s’ils trouvent une cache d’arme, mais procedent au desarmement, par la force si besoin, d’un convoi d’armes qui passerait leur check-point), n’utiliseront pas la force contre des lanceurs de roquettes du Hezbollah ni contre des raids israeliens, mais pourront l’utiliser si des civils sont directement attaques. ce dernier point est bizarre : les lance-roquettes du Hezbollah visent pourtant des civils ! et de plus, si les bombardements israeliens tombent sur des civils, l’ONU essaiera de s’interposer en placant des observateurs bon, c’est un peu etrange, je suppose que c’est diplomatically correct. bon maintenant, j’attend de voir ce que fais la France et les autres pays

    (@CDMAB : aucun rapport avec la constitution. les europeens attendus etaient, des le debut, Italiens, Espagnols, Francais. l’autre partie importante sont les musulmans, Malaisie, Indonesie, Bangladesh)

  48. 22 août 2006

    Matthieu, si tu references La mission de désarmement de la Finul serait très limitée, tout est encore au conditionnel.

    A moins qu’une position officielle ne soit disponible ?

  49. Nollipap
    23 août 2006

    @Laurent Guerby: A priori pas de position officielle à  l’heure actuelle (rien sur le site de l’ONU, les seules informations de presses présentes sur le net référencent le monde).
    Sinon, à  propos du statut d’amateur, je ne doute pas des capacités d’Israël. Seule la capacité de la presse, certes dans deux journaux différents, à  vanter le professionnalisme et l’amateurisme de la même armée me paraissait coquasse

    @Paxatagore : Assez d’accord avec vous au fond. D’ailleurs je me répète, mais je comprends parfaitement le point de vue des militaires, et aussi surprenant que cela puisse paraître, ne doute pas de leur respect de la vie d’autrui. Il est beaucoup plus facile de tuer avec un bout de papier qu’avec un fusil (non, je n’ai pas essayé).
    Par contre, la raison pour laquelle la résolution 1701 n’est pas prise en vertu du chapitre 7 de la charte de l’ONU m’échappe. Elle me semblait pourtant correspondre aux cas des articles 39 et 42. J’ai éventuellement un doute sur l’article 44 (encore que) mais en dehors de ça je ne vois pas, quoique j’avoue volontier ne pas avoir décortiqué le chapitre. Pourriez vous éclairer ma lanterne ?
    Pour ceux qui se poseraient la question, oui, je viens de dire que le mandat n’est pas suffisamment clair. Disons que comme Paxatagore (la suite ne lui est d’ailleurs pas spécifiquement destinée) je nuance ma position. Je vais essayer de repréciser tout ceci.

    Si j’étais militaire et qu’on voulait m’envoyer au Liban, je trouverais effectivement ce mandat lamentablement imprécis et je demanderai qu’on m’explique. En outre quelque soit le mandat, je trouverai mes chances de succès trop minces pour que ça vaille le coup.
    Je saurais néanmoins qu’il est absolument impossible qu’un quelconque pouvoir « démocratique » me donne le droit de tuer sans discernement dès que j’ai un doute. Trop facile, je pourrais exploser qui je veux et dire « j’avais un doute ». Evidemment, je ne le ferais pas, mais qui serait prêt à  prendre le risque ? Alors oui, on pourrait me dire « faites le choix en votre âme et conscience, mais si on trouve que vous n’avez pas fait le bon choix, vous aurez intérêt à  avoir de sacrés bonnes raisons pour vous justifier ». Sauf que je viens de dire il y a cinq minutes que je trouvais ça trop vague.
    Donc tout ce que je pourrais attendre, c’est des règles du genre « si vous êtes en danger de mort immédiat, et que vous avez vérifié, et re-vérifié, et re-re-vérifié que c’est bien sur que c’est certain qu’il n’y a pas de doute, allez y, défendez vous mais n’exagérez pas » (*). Et effectivement, on devient vite des testeur de gilet pare balles à  ce jeu là 
    Dites, monsieur Paxatagore, vous qui vous y connaissez, pourquoi il n’y a pas de règles d’engagement pour la légitime défense ?

    Avec la certitude de me répéter, donc, je comprends absolument la position militaire, elle est légitime, normale, logique et parfaitement défendable. Elle est aussi évidente, elle l’était pendant que la France et les USA rédigeaient leur résolution, et je soupçonne fort qu’elle le sera aussi après que toutes les précisions voulues ou non auront été apportées, sans que ça ne change réellement grand’ chose à  la situation. C’est parce que c’est un panier de crabe qu’on ne veut pas y aller sans l’algorithme, et c’est parce que c’est un panier de crabes que l’algorithme sera le plus sur moyen d’être des cibles vivantes. Bref, ce n’est pas la hiérarchie militaire que je désapprouve vivement, c’est le pouvoir politique qui fait semblant d’agir tout en prenant des décisions vides de sens. Et encore plus quand il les prend, et attend que d’autres les implémentent. Après, on obtient des discussions comme celles-ci :
     »
    Question: I’m very, very confused, let’s not even talk about the (inaudible) story in Le Monde but, the announcement yesterday by the French Defense Minister questioned the mandate, which France wrote in the resolution, questioned the rules of engagement while it’s sitting there trying to work them out with UN Peacekeeping and questioned the force being under UNIFIL, which France insisted after the US wanted an MNF and Lebanon said “no”, we will only take (inaudible) UNIFIL. Are you getting a clearer picture of those objectives?

    Spokesman: As I said, we are talking to the French on every level. Our generals spoke to their generals early this morning, and yesterday, went over the concept of operations again, rules of engagement. We are trying to answer as many of the questions as they have. And, as I said, the Secretary-General is speaking to the President today so hopefully, by the end of the day, we’ll have little more clarity.

    Question: But, (inaudible) mandate which France wrote…

    Spokesman: You’d have to ask. You know, despite my nationality, I can’t answer for them.
    « 
    Ou en Voltaire dans le texte:
     »
    Question : je suis très, très troublé — ne parlons même pas de l’(inaudible) histoire dans le Monde -, par le fait que le Ministre de la Défense Française a remis en question le mandat que la France a inscrit dans la résolution et a remis en question les règles d’engagement alors qu’il siège ici pour essayer de les mettre au point avec l’ONU, et a remis en question le fait que la force soit la FINUL, alors que la France a insisté sur ce point après que les Etats-Unis aient réclamé une force multi-nationale, et que le Liban ait dit « non » nous n’accepterons que (inaudible) la FINUL. Avez une image plus claire de ces objectifs ?

    Porte parole : Comme je l’ai dit, nous parlons au français à  tous les niveaux. Nos généraux avec leurs généraux tôt ce matin, et hier, nous avons repassé en revue le concept des opérations , le règles d’engagement. Nous essayons de répondre à  toutes les questions qu’ils ont. Et, comme je l’ai dit, le Secrétaire Général doit parler au Président aujourd’hui, alors avec un peu de chance, a la fin de la journée, nous y verrons un peu plus clair.

    Question : Mais, (inaudible) le mandat que la France à  écrit…

    Porte Parole : Il faudrait leur demander. Vous savez, malgré ma nationalité, je ne peux pas répondre à  leur place
     »
    Et oui, je trouve qu’on a l’air fins.
    Ou peut être feints, finalement pour revenir aux suppositions de François.

    (*) Ben oui, le rédacteur n’étant pas en danger, et n’ayant pas d’urgence à  l’action, il a sacrément intérêt à  prevoir trois tonnes de vérifications pour qu’on ne le mette pas en tord lui. Comme ça s’il y a une problème, il pourra toujours, dire, « ah, mais c’est parce que l’alinea 2568 du paragraphe 1562, point Y. 45 . H qui permettait justement de ne pas arriver à  cette situation n’a pas été respecté ». Pas fou, le rédacteur.

  50. Nollipap
    23 août 2006

    @Paxatagore: Après relecture, et suite à  la reflexion menée pour requalifier mon propos, je partage même totalement votre position « version nuancée ». la seule chose que j’aurais envie d’y ajouter, ce que tant qu’à  faire, nous aurions aussi pu annoncer les règles qu’il nous semblait souhaitable d’obtenir pour que ce soit jouable. Je suis sur que notre armée aurait eu d’excellents avis à  fournir.
    Ceci dit peut être l’a t’elle fait.
    Matthieu, vous qui semblez vous y connaître un peu, auriez vous une opinion à  ce sujet?

  51. Matthieu
    23 août 2006

    @Laurent Guerby : j’ai tres honte, je pensais avoir ecrit au conditionnel mais en me relisant, pas du tout. je me suis laisse emporter. cela dit il est tres credible que ce sont les regles d’engagement qui seront choisies, car elles ne prennent pas trop de risques ni vis-a-vis du Hezbollah ni d’Israel. cela evite les problemes, je pense.

    @Nollilap : je ne m’y connais pas vraiment mais en bon Francais j’ai une opinion 🙂 sans aller jusqu’a dire que la Defense et les Affaires Etrangeres bossent main dans la main, il me parait evident que notre de la Sabliere a eu des instructions de negociation approuvees par les deux ministeres, plus l’etat major et l’Elysee. et n’oubliez pas que nous avons envoye des officiers planificateurs la-bas (un colonel et un general je crois), je pense pas qu’ils soient restes muets. leur avis a ete pris en compte, mais d’autres contraintes ont pese.

    tout le processus de negociation est tres subtil, franchement ca fait tres « retro-engineering » d’imaginer ce qui s’est fait. et je pense que le meilleur des compromis a ete trouve. par exemple, pourquoi chapitre 6,5 au lieu de 6, ou 7 ? surement parceque 6 equivalait aux sitting-ducks de Bosnie, et le 7 a un remake de l’invasion de l’Irak, au moins pour les opinions publiques arabes. enfin, je suppose que c’est ce genre de criteres qui a ete pris en compte.

    ensuite, pourquoi ne pas avoir enonce clairement les regles d’engagement des le debut ? encore des subtilites a imaginer. n’est-ce pas notre diplomatie qui souhaitait un reglement en plusieurs temps, cessez-le-feu d’abord, puis force d’interposition ONU, puis desarmement du Hezbollah (Cf Chirac dans Le Monde), par opposition aux americains qui voulaient d’abord le desarmement ? Il me semble que le decoupage en deux resolutions, la premiere ayant pour objet de poser le cessez-le-feu et le principe d’une intervention, la deuxieme de preciser les modalites du desarmement, etait la seule maniere de reussir. sinon, les belligerants ne se seraient jamais mis d’accord.

    Alors, pourquoi cette impression de revirement ? je pense que l’impression d’un engagement ferme a ete donne par la presse a la suite soit de maladresses de diplomates fr, soit de fuites organisees par l’ONU pour mettre la pression sur Paris (du genre « on espere que la France va… »). tout le monde a alors cru a l’engagement ferme de la France, moi le premier. mais en fait, aucun engagement n’a surement ete promis a ce stade, si je reste coherent avec mon raisonnement du paragraphe precedent. peut-etre juste quelquechose comme « rangez-vous a notre proposition, on essaiera de voir ce que l’on peut faire pour les troupes » pour emporter la decision.

    voila ce que j’en pense, mais c’est virtuel, il y a une enorme difference entre le processus de negociation et ce qui apparait dans la presse (sans meme parler de details secrets)

  52. Nollipap
    23 août 2006

    @Matthieu: « mais en fait, aucun engagement n’a surement ete promis a ce stade »

    Effectivement, si l’on ressort les articles de presse de l’époque de la négociation, Chirac au moins a toujours eu la prudence de dire « sous conditions » quand il s’est exprimé…et comme Douste a toujours dit que c’était Chirac qui décidait, hein…

    Il n’en reste pas moins qu’il soit désagréable que l’on trouve lamentablement rédigées des choses qu’on a plus ou moins écrites. Sur le processus, je partage votre opinion sinon, mais sur les conséquences du cessez le feu, j’adhère à  l’analyse de Philippe Barraud rapportée plus haut (a la fin de son article) par François. Du coup, je trouve ça très mal venu.

    Pour la résolution 6.5, franchement, j’ai un doute. La seule chose qui tienne réellement du chapitre 6, c’est que la communauté internationale a décidé que le Liban et le Hezbollah, ce n’est pas la même chose. Et à  mon avis, le Liban est par conséquent traité conformément à  l’article 44. Quand au point 12 de la résolution, c’est du pur chapitre 7. Et une bombe atomique, même avec un joli noeud rouge, c’est toujours une bombe atomique.

    Après, vous avez parfaitement raison, on va discuter et utiliser le fait que parce que le conseil de sécurité a fait des recommandation, en fait c’est du chapitre 6 et donc le point 12 est nul et non avenu. C’est clair, puisque comme vous le dite, politiquement ça arrange tout le monde. Enfin sauf Israël tout de suite, le Hezbollah dès qu’Israël aura décidé qu’il s’était fait avoir, et le Liban juste après. Mais après tout, c’est pas très important. En tout cas, ça aura au moins eu le mérite de nous apprendre que la charte de l’ONU a des chapitres mutuellement exclusifs.

    Excusez moi, il est tard, alors je me laisse un peu emporter, mais ce n’est en aucune façon contre vous, ni spécialement contre quelqu’un en particulier d’ailleurs. Ca prouve qu’il est temps que j’arrête.

    Merci en tout cas pour votre reverse engineering des processus, très instructif au demeurant

  53. Matthieu
    23 août 2006

    je trouve le texte de Barraud extremement mauvais, completement faux des les premisses (le Hezbollah etait sur le point d’etre detruit ?). enfin, je ne vais pas plus le commenter, puisque les deux commentaires que je lui ai envoyes ont ete bloques (erreur technique ? je n’ai pas l’impression).

  54. Matthieu
    23 août 2006

    tiens, je suis content, dans cet article http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-734511,36-805588@51-759824,0.html il y a plein de confirmation de ce que je pensais. Paris n’a pas promis d’envoyer des hommes, mais a utilise cet argument pour pousser la resolution. ensuite le revirement correspond a une volonte de faire pression sur l’ONU poru avoir de bonnes ROE. le chiffre de 200 soldats n’est pas definitif. et enfin, la chaine de commandement doit etre claire, mais savoir qui commande n’est pas primordial

  55. Nollipap
    23 août 2006

    A propos du texte de Barraud, ma foi, il en rajoute probablement un peu trop dans l’hyperbole. Je crois tout de même que le cessez le feu arrange bien le Hezbollah, et que sont intention première n’est pas de s’en servir pour faire la paix. Je pense qu’indubitablement, les pertes du Hezbollah étaient plus importantes que celles de Tsahal, et que quoiqu’il soit a peu prêt impossible de détruire un mouvement terroriste autrement qu’ne annulant les raisons de son existence dans l’esprit de ses soutiens, il est possible de gravement endommager une organisation paramilitaire.

    Il me semble qu’Israël -dans son idée au moins- était entrain de réussir ça, et qu’ils ont accepté un cessez le feu, certes parce que leur opinion publique n’était pas forcement ravie -mais ils auraient encore pu tenir un bout de temps -, mais surtout parce qu’on leur a dit que quelqu’un ferait le boulot à  leur place. Et si ce n’est pas fait le second round me semble plus ou moins inévitable, avec la même crainte que Barraud : que ce soit pire.

    Son dernier paragraphe est tout de même assez risible. Et si effectivement il censure les avis contraires (je pense que vous parliez de lui. Pas le genre de François Brutch ça), ça en fait un triste sire pas vraiment digne d’intérêt. Mais ça ne signifie pas qu’il ne raconte que des bêtises pour autant. Notez que moi, je serais ravi de lire votre critique de son billet… Si jamais vous la postez quelque part donnez-moi les pointeurs.

    Je ne vous promets pas être d’accord, mais je suis sur que cela me fera réfléchir.

    Sur votre autre point, effectivement, comme je le notais plus haut, dans ce qu’on a pu voir, rien n’a été promis. La manœuvre diplomatique laissant entendre blanc, et n’infirmant pas blanc quand vos interlocuteurs le disent a votre propos parce qu’à  ce moment là  ça vous (enfin nous) arrange, pour ensuite dire noir parce que ça vous (toujours nous en fait) arrange reste tout de même assez désagréable. A tout le moins, elle n’incite pas à  la confiance dirons nous (enfin je).

  56. Nollipap
    23 août 2006

    @François: François Brutsch, pardon. Désolé de vous avoir écorché

  57. Matthieu
    23 août 2006

    c’est bien sur M. Barraud dont je pense qu’il n’a pas laisse passe mes commentaires. enfin passons.

    je suis d’accord avec vous qu’a trop jouer avec les armes de la diplomatie la France a ecorne son image dans l’histoire. mais les raisons me semblent legitimes, et ne constituent pas un « trahison de l’ONU » pour citer ce blog

  58. Nollipap
    23 août 2006

    A part que je qualifierais les raisons de « compréhensibles » plutôt que « légitimes » – mais c’est une question de sensibilités je suppose -, nous sommes d’accord.
    Le terme trahir est sans doute trop fort puisque comme vous le rappelez il n’y a pas eu de promesse effective. Mais l’écornement est désagréable, et je le trouve un peu indigne de nous.

  59. C.D. MAB
    24 août 2006

    En lisant le compte rendu de la réunion du COPS du 23 courant, on peut penser que si la Constitution Européenne avait été votée, la prise en compte des dispositions relatives à  la politique internationale aurait rendu les échanges entre partenaires moins pitoyables. On peut aussi dire que çà  n’a pas de rapport, penser que tout va ou ira bien et que nous sommes loin pour risquer des dommages collatéraux.

  60. Nollipap
    24 août 2006

    @C.D. MAB: auriez vous un lien vers le compte rendu sous la main?

  61. 24 août 2006

    La France aime le Liban

    Deux signes qui ne trompent pas : on s’est gentiment fait later par le Liban lors des Championnat du monde de basket alors qu’on avait étrillé la Serbie juste avant. Chirac a décidé d’envoyer 1600 militaires français pour gonfler la Finul….

  62. Matthieu
    24 août 2006

    bon, ben voila, la France, une fois les ROE durcies obtenues, monte sa participation a 2000 hommes. en plus des 2-3000 Italiens, ca commence a faire du chiffre. Alors, les critiques, qu’en pensez-vous ? je ne parle pas bien sur de Garraud, qui ne se remettra pas en cause 😀

  63. Nollipap
    24 août 2006
    1. Ouf
    2. Ok, vous aviez globalement raison sur la (aheum) stratégie française (En fait non, tout le monde sait que Chirac lit ce blog. Du coup c’est juste qu’il s’est rendu compte que ça énervait ^___^)
    3. On va voir les réactions internationales, mais je suppose qu’on se rattrapera bien dans l’opinion. En tout cas dans mon opinion à  moi, on redevient cohérents. Ca fait du bien.
    4. Espérons qu’on arrivera réellement à  faire a quelque chose sur place maintenant qu’on a ce qu’on voulait. Ca ne va tout de même pas être de la tarte!

    Au fait, quelqu’un les a vues, ces ROE? Parce que j’aimerai bien pouvoir constater ce qui a permis de « changer » d’avis. (Ok, ce n’est peut être pas le bon terme. je suis ouvert aux suggestions, je n’avais pas mieux)

  64. Nollipap
    24 août 2006

    A propos du point 2., j’ai même des preuves, c’est marqué chez Paxatagore, une source fiable s’il en est!

  65. Ordre, contre-ordre, désordre: du Chirac tout craché, vivement Ségo ou Sarko! Mais, si ce n’est pas une de ces plaisanteries de potache que Paxa dissémine pour tenir en éveil le sens critique des lecteurs de son blog, le renfort français de la FINUL est une bonne nouvelle!

  66. Matthieu
    25 août 2006

    ordre contreordre desordre dans votre esprit, influencee par la presse. le raisonnement diplomatique est coherent, ce qui a ete annonce depuis le debut a ete tenu. les partenaires au niveau diplomatique (je ne parle pas au niveau des opinions publiques) n’ont pas du voir ce desordre mais plutot une pression pour obtenir de bonnes ROE

  67. Nollipap
    25 août 2006

    @Matthieu: je préfère certes croire Chirac roublard et marginalement compétent plutôt que totalement inepte sur la base du fait que pour devenir chef de l’état il faut tout de même un minimum d’intelligence, mais François peut malgré tout souscrire à  la seconde hypothèse. Après tout, que Chirac se soit laissé influencer ne serait pas la première fois.

    J’ai effectivement tendance à  croire le plan – plus ou moins heureux — français comme l’hypothèse la plus probable. Cela dit que quasi totalité de la pression soit venue de la France pendant que l’Italie s’employait à  gâcher ce beau plan en envoyant (oui, d’accord) tout de même des casques bleus peut surprendre les esprits chagrin. Vous me direz certes —et vous aurez raison- que le jeu diplomatique peut nécessiter la présence de plusieurs camps, même fictifs. Le déséquilibre visible aux yeux du public — effectivement, tout le monde demandait des ROE, mais à  peu prêt personne ne faisait pression au sens français- ne joue pas en faveur de cette hypothèse pourtant. Un bon moyen d’approfondir la question serait de voir le document des ROE, pour constater si il est particulièrement plus fort ou précis que le mandat (oui, 20 pages je sais, mais bon) ou si ce sont des choses à  peu prêt claires depuis le départ, auquel cas le résultat de la pression serait douteux.

    Quand à  la cohérence du raisonnement diplomatique, ou du discours du moins, c’est malheureusement à  nos partenaires d’en décider. J’ai bon espoir qu’au final ils décident comme vous, mais cela non plus n’est pas acquis. Il me semble en tout cas qu’abuser de ce type de stratégie risque d’être mauvais pour la confiance qu’on nous porte. Toute la question est, à  partir de quel moment abuse-t-on. François semble penser que ce point est déjà  atteint -depuis longtemps peut être-, vous qu’il nous reste pas mal de latitude, et moi je suis partagé, mais il me semble que nous ne sommes pas loin de ce point en tout cas.

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