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Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

Gouvernement Prodi

Ouf, le suspense a pris fin, et dans le bon sens! Mais le caractère extrêmement serré des résultats fait justice de la rhétorique du rejet de Berlusconi dont les intellectuels italiens et les médias nous rebattaient les oreilles. Comme toutes les démocraties développées, l’Italie est divisée pratiquement à  égalité entre une gauche et une droite qui ont beaucoup plus en commun qu’elles ne veulent bien l’admettre (et c’est au fond heureux!).

On peut quand même nourrir quelques inquiétudes pour l’avenir du principe d’alternance dans le système politique italien. Non pas tant parce que la majorité est serrée: en dynamique parlementaire, c’est plutôt un facteur de discipline. Mais parce que l’Italie n’a renoncé que depuis peu au système de la coalition perpétuelle à  géométrie variable autour d’un noyau pratiquement inexpugnable (en l’occurrence, la défunte démocratie-chrétienne), qui est une sorte de perversion du régime parlementaire à  la proportionnelle. Or, contrairement à  l’Allemagne, à  l’Espagne ou aux pays scandinaves, ce ne sont pas deux partis principaux qui incarnent cette alternance mais deux coalitions assez hétéroclites unifiées par leur chef. Le danger est que la coalition de droite comme la coalition de gauche éclatent durant la législature qui s’ouvre, favorisant la résurrection d’une coalition centrale, par exemple pour maintenir Prodi au pouvoir lorsqu’un des partis qui l’ont soutenu voudra faire un caprice.

En attendant, la singularité archaïque de la gauche française qu’a choisi d’incarner un Fabius n’en apparaît qu’avec plus d’acuité si l’on se réfère à  Blair (ou « pire », Brown), Zapatero, Mà¼ntefering, et maintenant Prodi. Plus que les louvoiements d’un DSK, c’est peut-être la tornade royaliste qui pourra permettre un aggiornamento rapide (mais pas si elle est battue, même honorablement, par Sarko…).

4 commentaires

  1. 12 avril 2006

    Oui, comment expliquer la persistance des archaïsmes intellectuels de la Gauche française ? Une explication pourrait venir de la très grande sécurité de l’emploi et justement de la trop grande réussite de la protection sociale. Pourquoi se remettre en cause, pourquoi coller à  la réalité quand on peut vivre dans le rêve et le délire idéologique, sans tenir compte des faits et du monde extérieur ? Car tous nos bons penseurs gauchistes vivent en milieu totalement protégé, en en premier lieu de la fonction publique à  la française (dont l’éducation nationale), mais aussi dans les organes de presse, où ce sont les mêmes qui tournent depuis 25 ans. Ils se sont créé leur bulle stérile.

  2. gil
    12 avril 2006

    Vous savez, en Italie la droite accuse aussi la gauche italienne d’ètre la dernière gauche archaique d’Europe, et donne comme exemple, par exemple, la gauche frankaoui… il est tout de mème vrai que le dit « centre-gauche » est composé de néo-communistes (rc), environ 7-8 %, de vétéro-communistes (pdci), environ 2-3 % et des posts-cocos (ds), 18 %, dont beaucoup n’ont changé que de nom, pas d’idéologie ni de méthode (L.Violante), de Verts très rouges et des juges rouges (idv de Di Pietro); L' »Economist », lui-mème, pourtant anti-berlu juaqu’au délire, reconnait que la coalition de Prodi va ètre lourdement conditionnée par les cocos, d’autant que rc est le seul parti de la coalition a avoir fait un bon score.

  3. Gouvernement Prodi

    Quelques commentaires trouvés sur le net à  la suite des élections italiennes et de ses résultats. D’abord, je retiens, par rapport à  la législature qui s’annonce, l’extrait suivant du blog « un swissroll » relativement au principe de l’alternance d…

  4. 12 avril 2006

    humblement : il me semble que comme preuve de la justesse de la position de Prodi, l’étroitesse extrème de sa victoire sur Berlusconi peut sembler discutable

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