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Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

"Guy Fawkes Night": à  Londres, l’Escalade c’est le 5 novembre

La calendrier de la République et canton de Genève connaît pas moins de trois dates de « fête nationale »:

  • Le 31 décembre (1814): se célèbre à  l’aube (!), en petit comité d’officiels, avec traditionnellement le discours d’un militaire, à  coups de canon, de soupe et de vin chaud. C’est la plus réac, célébration de la Restauration de l’Ancien Régime aristocratique plus encore que de l’indépendance, après le rattachement à  la France napoléonienne avec statut de préfecture du département du Léman.
  • Le 1er juin (1815): l’entrée dans la Confédération suisse qui n’était pas encore un Etat fédéral. Donne lieu à  un aimable rassemblement avec discours et musique au bord du lac en commémoration de « L’arrivée des Suisses au Port-Noir ».
  • Mais la plus ancienne, la plus chère au coeur des Genevois, c’est celle du 12 décembre (1602): la commémoration de (l’échec de) l’Escalade (des murailles) de Genève par les troupes du duc de Savoie. Elle est marquée par des réjouissances tant publiques (cortège allégorique, lecture de la liste des morts pour la liberté de la Cité, culte d’action de grâce) que familiales (orgie de marmites en chocolat remplies de légumes en massepain en souvenir de la soupe versée par la Mère Royaume sur des assaillants, racket à  domicile et dans les cafés par des enfants déguisés chantant éventuellement les deux chansons populaires liées à  l’événement, dont l’une est un cantique en patois genevois: très pré-Halloween).

En 2002, c’est toute l’année que le 400e anniversaire de l’Escalade a été célébré.

Eh bien c’est seulement ces jours que je réalise que les Britanniques (qui n’ont pas de véritable fête nationale: celle-ci est décentralisée dans la Saint-Georges pour les Anglais, la Saint-André pour les Ecossais, la Saint-Patrick pour les (Nord-)Irlandais et la Saint-David pour les Gallois) célèbrent de manière très similaire un événement très comparable, survenu trois ans plus tard: la Guy Fawkes Night du 5 novembre (1605) qui rappelle l’échec d’un complot catholique visant à  faire sauter le Parlement au jour de sa rentrée solennelle, c’est-à -dire en liquidant d’un coup le roi, la Chambre des Lords et la Chambre des Communes (savoir ce qu’il en serait sorti est une autre histoire…). A l’occasion du 400e, la télévision et les journaux en sont pleins, et les Archives du Parlement ont mis sur pied une exposition et un site web qui valent la visite.

Assaut extérieur dans un cas, intérieur dans l’autre (cette année, le parallèle avec les attentats islamo-fascistes indigènes des 7 et 21 juillet 2005 attise la controverse), mais tous les deux dans un contexte géopolitique marqué par les guerres de religions. Dans les deux cas, l’échec du complot a paru miraculeux, signe d’une faveur toute spéciale du Dieu des protestants. Et dans les deux cas l’antagonisme a finalement été surmonté et la célébration s’est ancrée dans des manifestations folkloriques qui en assurent la popularité: à  Londres ce sont les feux d’artifices!