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Racisme anti-Blancs

Dans sa « chronique du médiateur » du Monde, ce week-end, Robert Solé revient sur une série d’articles publiés le 16 mars et fait état de réactions diverses de lecteurs du journal. Les reportages portaient sur les violences survenues à  l’occasion des manifestations de lycéens le 8 mars, et mettaient en lumière le phénomène d’attaque de « petits Blancs » « aux têtes de victimes » par des bandes formées de jeunes d’origine africaine ou maghrébine, en interrogeant à  la fois des victimes ou témoins, choqués, des agresseurs satisfaits d’eux-mêmes, et l’inévitable expert.

Depuis lors, un appel contre les « ratonnades anti-Blancs », tentant de nouer la gerbe avec la lutte contre la judéophobie et tous les racismes (« pour nous, David, Kader et Sébastien ont le même droit à  la dignité ») a été lancé par sept personnalités irréprochables: l’intellectuel musulman Ghaleb Bencheikh; le réalisateur Elie Chouraqui (auteur d’un reportage sur l’antisémitisme à  l’école, diffusé sur France 2 en avril 2004); l’écrivaine française d’origine iranienne Chahdortt Djavann (auteur de Bas les voiles!, Gallimard, 2003); le philosophe Alain Finkielkraut; l’éditorialiste et historien Jacques Julliard; l’ancien ministre délégué à  la santé Bernard Kouchner et le politologue Pierre-André Taguieff. Il n’en suscite pas moins immédiatement les réserves de ceux qui craignent que l’on instrumentalise ainsi « les Blancs contre les banlieues ».

Certaines des réactions de lecteurs dont fait état Solé sont de cette eau, comme: « Vous avez tout compris des racines profondes du mal, c’est effectivement l’envie de belles fringues et de portables dernier cri qui motive les « bougnoules » et autres sales négros de banlieue, et pas du tout leur exclusion sociale criante. » Comme si cela constituait une excuse! S’il faut d’abord souligner que les victimes de la délinquance sont en réalité de manière disproportionnée elles-mêmes issues de milieux défavorisés, elles-mêmes d’origine africaine et maghrébine, la bonne conscience culpabilisée qui conduit à  ne pas la voir, à  empêcher sa répression, est un important facteur de son développement. En Suisse, le journaliste et intellectuel critique Niklaus Meinberg en avait fait l’expérience après avoir été battu et détroussé: comme son agresseur était Noir, il était prié par ses amis de l’intelligentsia de gauche de ne pas en faire un plat, nié dans sa qualité de victime.

Et le masochisme prétentieux avec lequel des Blancs se croient seuls capables de racisme, cet instinct universel toujours à  dominer, dépasse l’entendement. En Grande-Bretagne, où il y a aussi une immigration asiatique, on connaît des quartiers dans lesquels des Blancs ou des Noirs sont malvenus de vouloir habiter… Dans le sillage de la prise de conscience néerlandaise, il est bon que dans le monde francophone aussi on cesse enfin de mélanger anti-racisme et angélisme.

COMPLEMENT DE 23H30: Voir les nombreux commentaires qui suivent le billet (1 ligne: ça c’est du rapport coût / efficacité!) de Laurent Gloaguen (Embruns) le jour de la parution des reportages du Monde.

Un commentaire

  1. Anti-racisme et angàƒ©lisme

    Il vaut la peine de lire les ràƒ©flexions de FranàƒÂ§ois Brutsch suite aux violences racistes qui ont consacràƒ© en France l’àƒ©mergence de l’ennemi intàƒ©rieur. Il analyse en effet les ràƒ©actions qui sont parvenues au Monde, suite àƒÂ  la publication…

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