Un dirigeant politique parle de sa dépression
Après le mal suisse collectif, voici un cas individuel, celui d’un politique suisse, autrement plus poignant. Rolf Schweiger, ancien président national du Parti Radical (centre-droit) a évoqué en public le burn-out ou la dépression qui l’a amené a démisssionner de sa fonction. Déjà très apprécié auparavant (et à juste titre me semble-t-il), il a été ovationné par l’assemblée des délégués. Le Matin en parle de manière tout à fait appropriée, sauf qu’on voudrait en savoir plus. D’aucuns pourraient penser que c’est un épisode révélateur de la sensibilité actuelle, celle du tout psy et des confessions publiques. En l’occurrence, je pense que la démarche est saine et courageuse. La dépression y est décrite pour ce qu’elle est: une maladie qui comporte une perception fausse (délirante) de la réalité. Sans pour autant devenir un softie (pour autant que je sache), ce dirigeant de droite sort de la réserve masculine qui sied et brise un tabou en parlant de faiblesse et de fragilité. Chapeau. Une telle attitude sera probablement utile à la collectivité – on est à des lieues du narcissisme exhibitionniste victimaire et auto-apitoyant. A noter qu’en Suisse romande, un magistrat Vert, Philippe Biéler, avait déjà démissioné de son poste de Conseiller d’Etat (exécutif cantonal) en plein mandat en invoquant la surcharge et la fatigue. Mais on n’avait pas parlé de dépression avec hospitalisation.
Je trouve cela également très courageux et m’incline bien bas devant celui qui a choisi d’être humain avant d’être un sur-homme politique. La faiblesse n’est pas là où beaucoup d’hommes (et aussi de femmes) le pense…