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L’impossible référendum britannique sur l’UE

Le dernier sondage donne 64% des Britanniques en faveur d’un référendum sur le, comme s’appelle-t-il, traité institutionnel (à  défaut de constitutionnel)?… Le mouvement anti-européen s’organise et se diversifie dans ses moyens, avec une sorte de jacquerie qui se répand dans les campagnes: se saisissant d’une disposition visant à  favoriser la démocratie directe à  l’échelon local, un village l’a, comme de juste, détournée de son objet pour donner un semblant de légitimité au voeu « gratuit » que le traité fasse l’objet d’un référendum national. Succès massif, et désormais contagion dans le pays. Sinon il y a la traditionnelle pétition, lancée par le Daily Telegraph.

Les partisans d’un référendum se fondent sur le fait que Blair l’avait promis à  propos du traité constitutionnel. Mais il s’agissait alors bel et bien, dans son esprit, de le ratifier (alors que ceux qui aujourd’hui plaident le référendum veulent le rejet), en tenant compte aussi de sa nature symbolique: même s’il ne s’agissait pas encore d’une vraie Constitution, par sa forme et son style ce traité remplaçant tous les précédents représentait davantage que la somme des dispositions qu’il contient. C’est l’inverse du nouveau traité: même s’il contient peut-être 90% des dispositions du second traité de Rome, il « vaut » moins car il ne fera que s’ajouter à  la pile, après celui de Nice.

Mais en réalité ce que veut l’opinion britannique, ce n’est bien sûr pas en rester au traité de Nice. Elle veut, confusément car le parti conservateur est hors d’état d’aider à  structurer le débat, étant lui-même divisé entre réalistes et europhobes, soit une votation de principe (hors de toute ratification d’un traité, mais sur le maintien de l’adhésion ou la négociation d’un retrait), comme en 1975, soit provoquer une crise à  la faveur de laquelle toutes les cartes seraient rebrassées. Et, qui sait, ce ne serait pas forcément une mauvaise chose de resserrer le cercle central et d’imaginer un cercle extérieur à  la fois unique (au lieu de tous ces statuts distincts: l’Espace économique européen de la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein, les traités d’association de la Suisse, le statut sarko-merkellien pour la Turquie…), même s’il pourrait, lui, être à  géométrie variable, et élargi, qui pourrait alors incorporer le Royaume-Uni…

Le gouvernement, lui, n’a aucune raison de mettre le doigt dans un engrenage qui peut fort bien conduire à  la marginalisation du pays. Et dans le système parlementaire britannique, rien ne permet de le bousculer.

3 commentaires

  1. Passant
    2 octobre 2007

    Si effectivement l’Union a pour but d’être une potion amère à  faire boire de force à  l’ensemble des citoyens, quelle espérance de vie lui donnez-vous ?

  2. 2 octobre 2007

    Aaaah je ne peux qu’approuver cette opinion. J’en parlais d’ailleurs ici: http://vonric.blogexpat.com/blog/propositions/2007/06/22/hypocrisie et au sujet du Daily Telegraph, là  : http://vonric.blogexpat.com/blog/reflexion/2007/09/09/gordon-brown-vs-nicolas-sarkozy (fin de l’article) Comme dis déjà  de nombreuse fois, l’organisation d’un référendum mettrait enfin les Britanniques face a un choix façonnant leur avenir, prenant une bonne fois pour toute leurs responsabilités dans le débat qui anime la Grande Bretagne comme un serpent de mer dont le venin a une odeur de tabloids..

  3. 2 octobre 2007

    @Passant: Mais moi je ne crois pas du tout ça! L’essentiel de ce que l’opinion britannique rejette sur l’Europe relève du fantasme, précisément parce qu’elle n’est pas dans une culture politique de démocratie directe mais de démocratie représentative.

    @Vonric: Ma position est différente: je dis qu’un référendum est impossible, parce que la question du traité n’est pas la bonne et parce que ce n’est pas conforme au parlementarisme britannique. Il faudrait d’abord que l’UKIP remplace les Tories comme parti d’opposition… Les Tories n’ont aucune idée sur le sujet, surtout pas p.ex. la recomposition en deux cercles que j’esquisse plus comme idée de manoeuvre que parce que j’y croirais.

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