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UE – Turquie: une occasion manquée

Un mot quand même pour déplorer la décision de l’Union européenne de freiner les négociations d’adhésion avec la Turquie au nom de la question chypriote.

Il faut rappeler que celle-ci ne se pose qu’en raison d’une prise d’otage exercée par la communauté grecque de l’île, profitant d’une maladresse grossière de l’UE qui n’a pas conditionné l’entrée de Chypre dans l’Union européenne à  la réunification (croyant naïvement qu’un geste inconditionnel aboutirait au même résultat, comme tout le laissait croire à  l’époque). Alors même que la solution existait et était honorable pour toutes les parties, la communauté grecque en a profité pour maintenir la partition qui lui confère le monopole de la représentation internationale de l’île au détriment de la communauté chypriote turque.

Dans ces conditions, j’avais trouvé de subtile diplomatie la démarche de la Turquie de répondre par une ouverture partielle à  la demande de l’UE de cesser le boycott de l’un de ses membres. En temps normal, cela aurait dû suffire pour que l’UE s’emploie ensuite à  relancer l’effort politique de fond. Que l’UE n’ait pas saisi cette chance est le signe d’une résignation morose à  renoncer à  s’étendre à  la Turquie dont l’Europe d’abord a beaucoup à  perdre. Le cercle vicieux peut maintenant s’accélérer (voir aussi ce précédent billet).

8 commentaires

  1. Proteos
    12 décembre 2006

    Le problème de Chypre risque de poser d’énormes problèmes dans la suite à  l’UE. Les chypriotes grecs sont devenus jusqu’au-boutistes ce qui empêche tout accord… L’UE a donc intégré un état qui n’a pas résolu ses problèmes avec ses voisins contrairement à  ses principe, et maintenant, les chances de trouver un accord sont très faibles. Les relations avec la Turquie risquent donc de se refroidir durablement. Et pas seulement à  cause de la réticence à  accepter l’adhésion de la Turquie, mais bien à  cause de Chypre en elle-même! Franchement, les conditions d’adhésion de Chypre ne relèvent pas que d’une maladresse grossière: c’est une énorme erreur de ne pas avoir prévu l’attitude des chypriotes grecs. Et cela aura des conséquences graves, je pense.

  2. 12 décembre 2006

    Je trouve que vous y allez un peu fort avec les Chypriotes. Après la surprise de l’écueil sur les négociations d’adhésion de la Turquie à  l’UE, un certain nombre de papiers paraîssent dans la presse de ces derniers jours pour faire passer les habitants de Chypre pour des salauds, les Grecs pour des intégristes et que sait-je encore.

    Certes, Chypre se retrouve sur le chemin qui mène la Turquie à  l’UE. Mais n’est-ce pas un peu facile de rejeter la faute sur Chypre seulement? Que je sache, rien n’empêcherait Ankara de retirer les 30’000 soldats qui occupent depuis 1974 la moitié de la surface de l’île, et de rentrer sous les hourras dans la communauté européenne.

    Mais en l’espèce, l’ego turc est trop gros pour la porte.

    Croyez-vous que si Chypre cède au pression, la partie nord de l’île sera libérée un jour? Aucune chance. Pour eux, c’est maintenant ou jamais.

    Moi en tous cas je ne blâmerai jamais les chypriotes de faire usage de la seule arme dont ils ont jamais pu disposer – et en plus, une arme diplomatique – à  savoir l’obstruction contre la candidature Turque. Il faudra bien que celle-ci choisisse un jour entre l’occupation militaire chypriote et un siège dans l’UE, et je remercie les courageux habitants de l’île de forcer la question sur ce point ô combien crucial, et symbolique.

  3. 12 décembre 2006

    Je suis assez d’accord avec Stéphane.

    Au moment d’entrer dans l’UE, il serait mauvais de chipoter sur des détails de ce genre, juste parce que les Turcs sont intransigeants. L’enjeu me semble assez crucial pour devoir être réglé: l’occupation militaire du nord de l’île. Si il faut que les gens se braquent un peu, c’est mieux que si l’UE tentait de minimiser la chose et de regarder ailleurs.

    Comme dit Stéphane, il suffirait que la Turquie retire ses troupes, et tout irait TRES bien.

  4. Proteos
    12 décembre 2006

    @Stéphane et david_david: Tout n’irait pas très bien si la Turquie retirait ses troupes: la Turquie aurait droit à  un afflux de réfugiés en provenance de Chypre. Il est aussi probable que d’autres pays en reçoivent…

    En effet, les chypriotes grecs ont refusé un accord de paix soutenu par l’ONU et l’UE. Il prévoyait qu’une partie des gens installés dans la partie de Chypre occupée par la Turquie s’en aillent une fois indemnisés, mais que d’autres restent. Il a été refusé, notamment à  cause de ce dernier point…

    Alors, je suis d’accord, les Turcs ne sont pas des anges et occupent une partie de Chypre, ne reconnaissent pas cet état, etc. Mais il ne faut pas penser que les chypriotes grecs ne sont pour rien dans la situation actuelle! Au contraire: pendant des années, ils ont été en position de faiblesse relative et c’étaient les turcs qui ne voulaient pas d’un accord; mais dès qu’ils ont été en position de force, une fois le traité d’adhésion signé, les concessions sont devenues inacceptables. Bref, depuis 74 (on pourrait même remonter à  l’indépendance), rien ne s’est arrangé entre les communautés turques et grecques de l’île.

  5. 13 décembre 2006

    A Proteos: si les Chypriotes indépendants (et non pas grecs) ont refusé le plan de paix de l’ONU en 2004, c’est parce que ce dernier avalisait complètement l’occupant turc dans sa sitation actuelle, créant une nouvelle entité dans laquelle la clique au service d’Ankara aurait gagné la moitié du pouvoir (quant à  tous les habitants extradés depuis 30 ans de leurs biens, ils leurs auraient dit adieu). Evidemment, le scrutin a été plébiscité dans la zone occupée; et évidemment aussi, les Chypriotes ont refusé. Et là  encore, le raccourci a été vite fait: salauds de Chypriotes qui refusent la paix!

    Car la seule paix est celle qui se décrète selon les modalités de l’UE, naturellement – un beau plan concocté par l’ONU sous les conseils des Européens, qui faisaient déjà  toute la realpolitik dont ils étaient capable pour établir un plan satisfaisant pour Ankara. Toujours dans une perspective d’adhésion.

    Divers plans de paix ont vu le jour depuis trente ans, un certain nombre d’entre eux allant jusqu’à  donner la nationalité chypriote aux civils de la partie nord. Mais de ces plans, Ankara n’a jamais voulu. Ankara, et non les chypriotes turcs, qui auraient été très content de pouvoir rentrer de cette façon dans l’UE.

  6. 13 décembre 2006

    …Enfin, sur « l’afflux de réfugiés », n’exagérons rien: La partie turque de Chypre compte 100’000 colons, à  peine la population d’une petite ville, alors que la Turquie compte 75 millions d’habitants.

  7. 18 décembre 2006

    Mais vous etes vraiment a un autre planete Pourquoi l’ adhesion du Chypre devrait etre conditionne par la reunification de l’ile? Si l’ Allemagne attaque la France et occupe l’ Alsace, la France sera hotage de cette occupation et elle lui sera interdit de adherer a un organisme international. Apprenez en fin l’ histoire et tout ce qui est passe en Chypre avec l’occupation turque maintes fois condamnee par tant des resolutions de l’ ONU ou visiter le site de La cour europeenne de droits de l’homme pour voir les decisions decrivant les crimes de la Turquie en Chypre ou ailleurs…La Turquie annulera toute possibilite de voir une europe forte et federale pas asujettie aux dictats americains. Si vous preferez l’europe comme un simple organisme de cooperation economique avec des etats voyous qui violent chaque jour les droits fondamentaux, alors pour ce cas la votez pour l’ adhesion de la turquie, mais en tout cas arretez de violer l’histoire et la memoire des victimes de l’occupation turque en chypre. Excusez moi pour mon francais. Grecblogger/ http://actucom.blogspot.com

  8. Stephane
    18 décembre 2006

    Tout d’ accord avec Greblogger

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