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Quand l’opposition provoque ce qu’elle prétend combattre

Dernière édition: 13h40

L’un des aspects les plus paradoxaux de l’affaire de l’augmentation des taxes universitaires en Angleterre[1], c’est que les manifs pourraient bien réussir à  diminuer le nombre d’étudiants provenant de milieux défavorisés. Oui, les manifs, pas les taxes. Tous ces lycéens qui proclament que la voie universitaire va être fermée pour eux, tous ceux qui reprennent complaisamment cet argument, vont finir par réussir à  le faire croire aux plus insécures d’entre eux.

Alors que c’est totalement faux. La « dette » effroyable censée peser sur les pauvres étudiants n’en est nullement une au sens usuel du terme. C’est plutôt un système de location-vente à  terme, dans lequel l’étudiant-locataire est hyper-protégé et l’Etat-bailleur assure tous les risques financiers[2] mais compte rentrer dans ses fonds à  très long terme, via des paiements qui seront indolores pour le locataire: ils s’ajouteront automatiquement, sous condition de revenu, au prélèvement de l’impôt[3]. Evidemment, ce n’est pas très flamboyant, je peux comprendre que ça fasse moins b… les lycéens que la rage au ventre et les manifs.

Mais quand les lycéens français se leurrent sur les retraites, ça n’a pas pour effet de diminuer les pensions qu’ils toucheront. Alors que pour les lycéens anglais le danger de renoncer à  l’effort de formation sous l’empire d’une erreur de fait politique est réel.

Notes

[1] Les universités d’Ecosse, Pays de Galles et Irlande du Nord ne sont pas touchées.

[2] Je crains même franchement la lacune légale: il n’y a pas à  ma connaissance de dispositif empêchant d’entreprendre des études coûteuses gagées sur une espérance de revenu confortable, puis de choisir ensuite une vie de berger… en laissant la dette à  la charge du système. C’est un pari sur la nature humaine.

[3] A la source, au Royaume-Uni.

4 commentaires

  1. 19 décembre 2010

    Et cela priverait des esprits brillants d’accéder, non pas à  l‘éducation comme le disent les gens favorisés (dont je suis), mais à  la connaissance nécessaire pour mieux réaliser leurs rêves/buts/combats dans la vie professionnelle, sociale et privée.

  2. 19 décembre 2010

    @André: Cela t’amusera peut-être de savoir que la comparaison que je fais dans cet article cité dans mon premier papier en faveur des taxes universitaires à  crédit m’a été inspiré par la découverte que j’ai faite quand je suis sorti quelques mois avec un ouvrier mécanicien qui, contrairement aux universitaires dans mon genre, payait d’avance et de sa poche des sommes massives pour acquérir des qualifications supplémentaires!

  3. 20 décembre 2010

    Il faut voir les conditions du prêt: est-il garanti à  tous et toutes dans les mêmes conditions ?

  4. Reaction
    21 décembre 2010

    C’est toujours un plaisir de lire ce genre de bêtises réactionnaires et conscensuelles. Le fait que les études seraient un « investissement ». Un investissement pour quoi? Pour le sacrifice de vies, gaspillées dans le trou noir de tâches inutiles. Alors désormais on demande aux étudiant de payer (leurs études), afin d’avoir le droit de gagner de l’argent pour produire des conneries qu’il faudra ensuite acheter. De la même façon qu’on demande aux gens de payer (de plus en plus chers), leurs déplacement pour se rendre quotidiennement au travail, ou de payer leur déjeuner au prix forts pour des sandwichs généralement dégeulasse. Et quelles promesses merveilleuses que ces investissement pour le futur. Alors qu’on voit par exemple en Italie une génération de jeunes, diplomés, qui ne peuvent quitter le logement des parents car les misérables salaires des call-centers ne permettent pas de payer des loyers mirobolants.

    Vous vivez dans une illusion que vous tentez maladroitement de perpétuer, mais nous, les jeunes qui voyons à  quel misérables vies nous sommes destinés, celle d’esclaves – certes payés, mais uniquement afin de s’oublier dans la con-sommation – ne sommes plus dupes d’un système où les richesses s’accumulent de plus en plus au sommet de la pyramide, et qui attaque de plus en plus férocement les plus faibles et leurs maigres acquis sociaux. On démande aux gens de faire un effort car c’est la crise, mais seuls les abrutis ne voient pas que les seuls à  fournir des effort sont les gens du peuple. De l’autre côté, on fait des cadeaux fiscaux et on distribue des milliards de bénéfices en dividendes à  des actionnaires-parasites (cf: http://www.lefigaro.fr/bourse/2010/02/22/04013-20100222ARTFIG00738-plus-d-un-tiers-du-cac-elevent-leur-dividende-en-2010-.php ). Oh oui, les actionnaires peuvent se réjouir. Les étudiants, eux, doivent se contenter de subir les décisions « d’élus » qui, de plus en plus ouvertement, montrent qu’ils ne sont pas élus pour répresenter qui que ce soit du peuple, mais bien les intérêts des puissants.

    Sur ce, amusez vous bien à  continuer ce genre de propagande ridicule. Elle n’a plus d’effet que sur quelques pékins qui rêvent encore de carrières et de bénéficier d’un système qui sombre tranquillement.

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